La « Guerre de Sécession » racontée par Arte, c’est un très grand moment de télévision. J’en avais surpris des bribes sur la chaîne, et tellement séduit par cette émission, avais acheté le lot de quatre DVD sous le titre « The Civil War, un film de Ken Burns ».
Mais en découvrant que cette émission est maintenant sur You Tube, je ne peux m’empêcher d’en donner le lien.
C’est le documentaire le plus réussi que je n’ai jamais vu. Un document riche de photos et d’images, parfaitement documenté, présentant la problématique de l’esclavage avec émotion, puis les différentes étapes du conflit pendant les quatre longues années qu’il a duré. Le récit est d’un lyrisme incroyable. Il montre Continuer la lecture de The Civil War : naissance d’une nation…→
Le doute au sein d’un couple. Hitchcock l’a déjà bien traité avec son formidable « Soupçons », ou dans « l’Ombre d’un doute » qui concernait une relation plus familiale entre un oncle et sa nièce. Ce film « Alliés » qui capitalise outrancièrement sur ses deux acteurs vedettes, veut compliquer la chose, avec deux acteurs agents-secrets dont l’un est peut-être un traître. Un « M. et Miss Smith » new look, sauf qu’Angelina Jolie a cédé la place à Marion Cotillard. Voilà pour le scénario un peu usé qui est loin d’égaler Hitchcock.
Mel Gibson nous revient avec ce film « Tu ne tueras point » qui s’apparente à une résurrection pour le réalisateur-acteur le plus détesté d’Hollywood. L’homme est connu pour ses convictions religieuses de choc, mais aussi – c’est moins glorieux – pour quelques faits divers violents et autres saillies antisémites.
Pour retrouver les faveurs du box-office, Mel Gibson joue tout en finesse, avec un film certes aux connotations bibliques, mais qui est aussi surtout un film de guerre divertissant célébrant la mémoire d’un héros américain, comme il y en eut peu. Mieux encore, Continuer la lecture de Cinglant comme une balle…→
La « Fille du Train » symbolise bien les thrillers d’aujourd’hui. Cela commence de manière classique avec une indiscrétion saisie à bord d’un train de banlieue qui longe de belles villas. Un peu comme « Fenêtre sur cour » d’Hitchcock. Mais la comparaison s’arrête là, car l’héroïne est une femme. En plus, une femme au bout du rouleau, qui picole comme un trou et a tendance à être dangereusement obsessive. C’est la nouvelle marque de fabrique que de privilégier des anti-héros, pas très propres sur eux et définitivement fragiles face aux événements qu’ils découvrent ( on pense au récent « Remember » ). L’autre constante réside dans des scénarios très alambiqués baignant dans une violence ordinaire, avec des personnages particulièrement torturés. Acceptons a priori ces parti-pris qui sont le reflet de notre époque.
Quel beau moment de cinéma !… Sans doute le film le plus subtil de ces dernières années, un film où le silence et les sous-entendus vous susurrent des mots aussi sûrement que de longs discours. La recherche du père est une expérience qui parle à tous. Qu’il soit proche avec souvent des zones d’ombre ou qu’on ne le connaisse pas, le père reste pour chacun une boussole, ou pour ainsi dire un marqueur de l’existence. Le réalisateur Philippe Lioret parle tout en finesse de cette relation au père avec l’histoire de Matthieu, jeune divorcé se découvrant par hasard une famille au Quebec. Le scénario nous embarque alors dans une prise de contact en pointillé où l’enfant naturel est sommé de respecter le premier cercle familial. Le malaise s’instaure petit à petit, lié au silence imposé au jeune Français. Il finit par se sentir étranger à sa famille. Avant de faire une découverte qui va le bouleverser… Continuer la lecture de « Le Fils de Jean » : sublissime !…→
« Une vie entre deux océans » est un très beau film. Beau au sens de l’esthétique de l’image. La photo est très travaillée. Quasi envoûtante. Les paysages de mer plongent tout le film dans une réelle ambiance où la dureté des éléments s’ajoute à la solitude, ressentie comme un poids. C’est d’abord un film d’atmosphère. Les jeux d’acteurs sont à l’unisson, avec un Michael Fassbender peu bavard, une Rachel Weisz désespérée et des seconds rôles denses et mutiques. Seule la jeune et mutine Alicia Vikander apporte un éclair de joie et d’humanité dans ce paysage, avant qu’elle ne se fasse rattraper par la mauvaise fortune de l’existence.
Bertrand Tavernier est un grand cinéaste. Réalisateur du merveilleux « la Vie et Rien d’autre » et du savoureux « Coup de Torchon », ce lyonnais passionné de cinéma depuis l’enfance est une encyclopédie vivante du 7ème Art. Il préside l’Institut Louis Lumière à Lyon, ce qui- en plus de sa filmographie superbe – lui donne toute légitimité pour parler du cinéma français. Alors quand il lance un documentaire « Voyage à travers le cinéma français », les cinéphiles n’ont d’autres choix que de se précipiter pour communier avec lui autour de leur passion.
Bertrand Tavernier aborde le cinéma au travers de son expérience personnelle. Son premier film, vu à 6 ans, l’a marqué au point de lui imprimer durablement des images en mémoire. C’était un film de Jacques Becker. On commencera donc par Jacques Becker ! Et pendant trois heures et quinze minutes, nous voilà partis pour une immersion totale dans le meilleur de notre cinéma national. Continuer la lecture de Le cinéma a son héraut ( et son héros )→
Voulez-vous oublier tous vos soucis et retrouver des émotions passées de la jeunesse ? Allez voir « Les Enchainés » sur grand écran, le film sublime d’Alfred Hitchcock.
Ce film d’espionnage au Brésil avec Ingrid Bergman et Cary Grant est sans doute le film qui révèle le plus la passion du réalisateur anglais pour les actrices. Notamment Ingrid Bergman qui fut sans doute – avant même Grace Kelly – l’actrice préférée du grand Hitchcock.
Ingrid Bergman y est étincelante. Comment ne pas en tomber amoureux ? 34 ans après sa mort, elle continue à ensorceler le spectateur avec un visage d’ange et un sourire espiègle qui ferait fondre la banquise, plus sûrement que toutes les molécules de gaz de l’activité humaine. « Notorious » ( dans sa version originale ) est de ces films qui n’ont pas vieilli. Le jeu de séduction entre les deux acteurs est toujours d’une stupéfiante modernité. Continuer la lecture de Ingrid : belle pour l’éternité, et plus encore…→
Quel joli film !… « Frantz » est tout à la fois la douceur, la paix et la sensibilité rassemblées dans un film. Un film intimiste au plus près de son époque qui raconte une très belle histoire de réconciliation entre Français et Allemands, encore sous le choc de la grande boucherie de 14-18. Adrien ( Pierre Niney plus vrai que nature en homme des années 20 ) vient, en effet, en Allemagne se recueillir sur la tombe d’un ami allemand. Il va y trouver Anna ( Paula Béer, étonnante de naturel ) sa fiancée éplorée, et des parents qui n’arrivent pas à se résoudre à la disparition de leur fils. Mais Adrien cache quelque chose, et l’attirance qu’éprouve Anna pour le Français va rendre les choses encore plus difficiles.
Quel champion !… Jesse Owens a tout du héros et il était étonnant qu’on ne lui ait pas déjà rendu hommage. Voilà l’injustice rattrapée, et il me plaît que ce film ait été, en partie, financé par un Français, amoureux du sport, Luc Dayan. L’histoire de Jesse Owens dépasse les meilleurs scénarios de fiction : un noir petit fils d’esclave, discriminé dans son pays pour sa couleur de peau, va devenir un des plus complets champions des années 30 pour finir par remporter quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Devant des nazis qui enrageaient de voir ce « sous-homme » truster les podiums… Le film est un vrai biopic, fidèle aux souvenirs du champion. Il fait mieux parfois, Continuer la lecture de « La Couleur de la Victoire » : un film tellement nécessaire…→
Les films à l’eau de rose ou larmoyants font rarement dans la demi-mesure. Ce sont soit des navets insupportables, soit carrément des petits chefs d’oeuvre. L’exercice du tire-larmes est, il est vrai, très difficile. D’ailleurs je n’ai souvenir que de « L’Incompris » de Luigi Comencini ou du très récent « Une belle fin » de Uberto Pasolini comme films à succès dans ce registre. Imaginez seulement le script du film « Avant Toi » : une fille de banlieue anglaise, plouc et exubérante, est enrôlée au sein d’une famille très huppée de l’upper-class pour veiller sur un jeune homme neurasthénique, handicapé moteur du cou jusqu’aux orteils. La fille, après avoir tâtonné et essuyé le cynisme grinçant de son malade, va réussir à lui faire retrouver le sourire et un peu de joie de vivre. Mais, malgré cet intermède, le garçon ne pense qu’à mourir, mort qu’il décide de précipiter dans une clinique suisse favorisant les suicides assistés. Vous avez envie de fuir ? Je vous comprends. Continuer la lecture de « Avant Toi » : une anglaise perce l’écran…→
Savoureux, drôle et décalé… Voilà les trois premiers adjectifs qui vous viennent à la vue de ce film intimiste que l’on n’ose appeler « d’auteur », pour ne pas nuire à sa carrière commerciale. Car si « l’effet aquatique » sort des sentiers balisés du box-office, ce n’est en rien un film cérébral et pontifiant, comme on pourrait le craindre. Ce film est avant tout une très jolie histoire d’amour. Avec comme décor, deux lieux excellemment bien trouvés. Tout d’abord une piscine municipale où le jeu des corps pourrait trouver à s’exprimer, s’il n’y avait pas cette retenue féminine face à la suspicion de voyeurisme. Et cette idée que la piscine n’est au demeurant pas faite pour cela !… Cela donne donc lieu à des scènes d’une grande sensualité où l’on s’autorise, sous l’eau, des coups d’oeil en coin, tout en se donnant l’air de barboter. Continuer la lecture de « L’effet aquatique » : du cinéma plaisir…→
L’histoire de Jerome Kerviel était trop belle, trop forte, trop exceptionnelle pour échapper à la mode actuelle des « histoires vraies ». En route donc pour le Grand Huit de la Finance ! Grand frisson garanti pour ce qui fut la plus fameuse histoire de trader fou. La plus grosse paume aussi pour un monde bancaire qui depuis le naufrage du Crédit Lyonnais, n’est pas avare de scandales en tout genre. Disons-le tout net, Christophe Barratier a réussi son coup. Du fait d’un jeune Arthur Dupont, parfait en Kerviel tantôt innocente victime, tantôt tête-à-claque arrogante à souhait. Du fait d’un sublime François-Xavier Demaison, d’autant plus convaincant en trader cynique qu’il a exercé ce métier dans une vie antérieure. Du fait enfin d’un choix de scénario descriptif et dépassionné, sans en rajouter dans le spectaculaire ( on est loin des délires du « Loup de Wall Street » ); Continuer la lecture de « L’Outsider » : l’affaire Kerviel dans un fauteuil…→
Quelle belle idée de rassembler Ryan Gosling, le ténébreux combattant de « Drive » et Russel Crowe, le valeureux général romain de « Gladiator » ! Deux gladiateurs des temps modernes réunis dans un film de détectives qui ne se prend pas au sérieux. « Nice Guys » joue le contre-emploi parfait, surtout pour Ryan qui est un détective impayable en alcoolique, trouillard, combinard et bas de plafond. Russel Crowe est plus conforme à sa légende, même s’il prend plus de coups qu’il n’en donne. Ces deux loosers vont s’associer sur une enquête très louche, autour de la mort violente d’une actrice de porno. A vrai dire, l’histoire est un peu secondaire et s’efface derrière le numéro de duelliste de ces deux grands acteurs dans un Los Angeles des années 70 parfaitement reconstitué. Certaines scènes sont hilarantes et on vibre aussi devant l’exubérance des années disco, en particulier dans une scène vraiment jouissive dans une boite de nuit. En prime, nous avons Continuer la lecture de « The Nice Guys » : deux idiots attachants→
Voilà un film qui va faire un carton en France ! Un film anti-système qui égratigne le monde capitaliste dans sa version la plus financière, c’est assurément un gage de succès dans notre pays fâché avec son économie. Si même les Américains dénoncent le mal, c’est bien que les révoltes de notre vieil esprit révolutionnaire et anarchiste reposent sur des fondements, n’est-il pas ? Il est vrai aussi que ce film provient de Jodie Foster, la plus française des comédiennes d’Hollywood ( elle parle notre langue couramment ). Mais si la charge est brutale, elle est aussi pétrie d’intelligence, ce qui n’est pas forcément le cas d’un documentaire qui rassemble actuellement dans les salles, comme à la messe, tous ceux qui communient contre l’économie de marché. L’histoire est celle d’une prise d’otage sur un plateau de télé d’un de ces « gourous des marchés » qui donnent des conseils boursiers dans un mode désopilant ( imaginez Vincent Lagaffe en costume, parlant d’économie ! ) Tout le film se passe Continuer la lecture de « Money Monster » : une dénonciation habile…→
A voir d’urgence par tous les cinéphiles et tous les démocrates !… « Dalton Trumbo » est un joyau. Il mêle un joli message de tolérance, couplé à de beaux moments de solidarité familiale, à une rétrospective des milieux du cinéma pendant les années noires du maccartisme. On y découvre surtout la forte personnalité de Dalton Trumbo, un scénariste qu’il était urgent de réhabiliter. Bryan Cranston incarne Dalton avec brio, tout à la fois révolté et sage face à la chasse aux sorcières communistes dont il est victime. Le contexte historique est parfaitement rendu, avec quelques images d’actualité qui sont saisissantes. Mais c’est surtout Continuer la lecture de « Dalton Trumbo » : quand la création est bridée…→
Quand la techno permet toutes les folies, on s’autorise toutes les audaces… Attaquer le « Livre de la Jungle » en était une, car nous avons tous gravés dans notre inconscient les aventures de Mowgli. Celles du dessin animé bien sûr, car le livre de Rudyard Kipling est comparativement moins connu. Le risque était grand de casser un mythe, avec un film sortant trop des rails de l’histoire. De ce point de vue, pas d’erreur. On est en territoire connu. Tous les personnages sont là, et les scènes suivent, à peu de choses près, les péripéties du dessin animé ( sauf pour la scène des vautours qui est passée à l’as, ça m’a troublé !). La techno est là, parfaite dans sa maîtrise, et elle fait vivre Baghera, Akela, Baloo, Kaa, SherKahn, comme de vrais acteurs. On est émerveillé de revoir notre dessin animé préféré avec des « vrais »… Continuer la lecture de « Le Livre de La Jungle » : retour en enfance…→