« Tempête » : parce que c’est la Bretagne, un pays authentique par excellence. Parce que c’est une histoire de pêcheurs, ces gens que je connais un peu pour les fréquenter pendant mes vacances bretonnes. Ce sont des forçats de la mer, des taiseux, mais des gars au coeur pur. Des brutes de travail qui ne rechignent pas, parce qu’ils sont des durs et qu’il font ce qu’ils aiment. Des gens simplement attachants…
« Tempête » raconte l’histoire de l’un d’entre eux, Dominique Leborne; il joue son rôle, au même titre que ses deux enfants. Tous sont d’un naturel incroyable. Est-ce si facile de faire l’acteur ? Continuer la lecture de « Tempête » : la pêche en eau trouble→
Qu’est-ce qui fait le succès d’un film ? Une belle histoire, des images choc, des acteurs connus, une belle couverture média, une gestion pointue de la sortie… Sur tous ces critères, « The Revenant » coche toutes les cases. Ce sera donc, à n’en pas douter, un succès au box office. Pour autant, est-ce un bon film ? La réponse est plus ouverte. Dans les « plus », la prestation hallucinante de Di Caprio qui nous transmet sa souffrance dans tous les pores de notre peau. La caméra est aussi parfaite, tantôt à hauteur d’homme dans les scènes de combat, tantôt plus aérienne pour montrer l’immensité désolée du paysage ( bravo à l’image, en particulier, dans la scène de chasse du début ). Jusqu’à quelle extrémité un homme diminué peut-il aller pour essayer de survivre ? Continuer la lecture de « The Revenant » : western de survie…→
Carol est un très joli film sur la rencontre de deux femmes dans les années 50. Un film qui parle d’amour, un amour difficile car s’opposant à la convention sociale de l’époque. Un film, du coup, tout en retenue avec deux personnages qui se dévorent des yeux, mais semblent hésiter à plonger dans les délices des amours saphiques. Cate Blanchett est d’une finesse incroyable et Rooney Mara est aussi très convaincante dans le rôle d’une jeune fille timide, prise par l’amour comme un lapin dans les phares d’une voiture. Le jeu des deux actrices permet de combler le caractère assez vide de l’histoire. Hélas pour moi, mon adhésion à ce film a été perturbée par le fait Continuer la lecture de Carol-Adèle : on les aimes toutes les deux…→
Après le savoureux « les Nouveaux Sauvages », le cinéma argentin nous revient avec « El Clan ». J’aime l’idée que des films d’Amérique du Sud sans grandes vedettes puissent traverser l’Atlantique. En l’espèce, « El Clan » mérite assurément le détour. Une plongée dans l’Argentine des années immédiatement postérieures à la dictature, quand les barbouzes se sentaient encore libres de s’adonner à leur occupation favorite : l’enlèvement crapuleux avec rançon. Une activité que Puccio, ancien membre de la sécurité intérieure, pratique en famille, comme une activité respectable. Sauf que les enlèvements se terminent toujours Continuer la lecture de « El Clan » : glacial à souhait…→
Sujet de concours : « Peut-on rire de tout ? Un produit peut-il placer l’immoralité en tête de gondole ? Vous avez une heure trente »… Benoît Graffin nous rend une copie bien dans l’air du temps avec ce film qui parle de crise, de chômage longue durée et de petites combines pour survivre. Sans le moindre misérabilisme, car le ton reste enjoué et léger, avec une Sandrine Kimberlain lumineuse qui lutte avec courage, et un Edouard Baer lunaire, déraciné, viscéralement optimiste… C’est brutal de réalisme, mais assez plaisant… Cependant le film oblique bientôt vers Continuer la lecture de « Encore Heureux » : a far-fetched humour…→
J’y suis allé pour Natalie Portman. Une fille féminine et fluette qui semble sur le papier une erreur de casting. On la voit, en effet, plus dans les ballerines de Black Swan que dans des bottes avec éperons. Et puis, les westerns se font rares sur les écrans. Ils ont le goût des premières émotions audiovisuelles et de « la ( regrettée ) dernière séance » d’Eddy Mitchell. Mais ce western est loin des John Ford. Il serait plus dans la lignée des Sergio Leone et des Clint Eastwood, avec un Ouest authentique, violent, crade et brutal. Il n’y a pas de poésie Continuer la lecture de Natalie Portman à contre-emploi…→
Un film sur l’identité sexuelle et la difficulté d’être homme quand on se sent femme. Voilà un sujet un peu racoleur et très politiquement correct. Au vu de la réalisation conventionnelle, très soignée dans l’image, à la limite du maniérisme, on pouvait craindre un film sans âme, si ce n’est de soutenir lourdement la cause transexuelle. Mais rien de tout cela… Le film est d’abord l’histoire d’un couple heureux qui, à la suite d’un simple jeu de déguisement, va voir l’homme dériver lentement Continuer la lecture de « The Danish Girl » : troublante…→
Un Woody Allen crispant, c’est rare !… La faute à une histoire un peu alambiquée où l’immoralité n’est pas comme dans « Match Point » la conséquence d’un banal arbitrage sentimental, mais plutôt un jeu cynique apparaissant Continuer la lecture de « L’homme irrationnel » rend triste…→
Brillantissime !… « L’odeur de la mandarine » se déguste à la petite cuillère, comme du caviar. Des petites perles de sentiments entre un homme et une femme qui se cherchent, s’apprivoisent et se rejettent. Un contexte de guerre, de mort et de déchéance physique Continuer la lecture de « L’Odeur de la Mandarine » : subtil comme un parfum…→