Archives de catégorie : Cinema

« Mon inconnue », sucré et délicat…

Rafraîchissant, ludique et plein de charme… « Mon Inconnue » est de ces comédies qui vous font aimer le cinéma, pour décompresser après une semaine de boulot. C’est une belle évasion dans la fiction, voire la science-fiction, avec deux très beaux acteurs, le très touchant François Civil et la pétillante Joséphine Japy. Un couple qui donne envie de (re)devenir amoureux, et de vibrer à nouveau à cette quintessence des émotions humaines.

Toute la comédie baigne dans un halo d’ondes positives et le spectateur se laisse happer sans retenue dans cette histoire croquignoslesque de reconquête de l’être-aimé après un switch dans un autre temps. Continuer la lecture de « Mon inconnue », sucré et délicat…

Stan & Ollie, de la nostalgie en apesanteur

Laurel & Hardy, un couple mythique de comiques qui a fait rire des nations entières. Un duo hélas oublié des jeunes générations et le spectateur prend un coup de vieux en découvrant que ce film sorti le jour-même n’est à l’affiche que d’une salle toute petite dans le très cinéphile quartier Montparnasse. Salle au trois quarts vide au demeurant. Ce comique-là est-il devenu à ce point désuet ?…

Ce nouveau biopic ne joue pas la facilité, en plus, en présentant le célèbre duo dans ses dernières années, soit le milieu des annes 50 quand il était déjà dépassé, largué, old-fashioned. Continuer la lecture de Stan & Ollie, de la nostalgie en apesanteur

Sang froid, hors d’oeuvre avant la cote de boeuf

« Sang froid » fait partie d’une catégorie cinématographique bien identifiée, les films où le héros se bat seul contre une armée de méchants. Le film où l’on s’égare parfois, pour passer un moment hors du temps où le petit garçon ou la petite fille qui sommeille en nous, se retrouve pour dézinguer tous les ennemis, comme nous le faisions autrefois avec nos Playmobil. Une pure régression qui peut faire du bien !…

Liam Neeson s’est spécialisé dans ce type de films depuis Taken, au point de faire oublier qu’il a jadis été un vrai acteur. Continuer la lecture de Sang froid, hors d’oeuvre avant la cote de boeuf

« Grâce à Dieu », le film est honnête !…

Emouvant au point que les larmes me sont venues aux yeux devant le personnage d’Emmanuel. Une victime en révolte qui tourne comme un fauve en cage. Une des victimes de ce prêtre pédophile lyonnais qui a sévi plusieurs décennies sans susciter de réactions appropriées de l’église. Alors quelques-unes de ses victimes ont fini par se réunir en association pour l’attaquer en justice et dénoncer l’inqualifiable, à savoir le mal incarné chez un prêtre censé apporter le bien et communiquer la parole de l’évangile.

François Ozon s’attaque à un sujet douloureux avec « Grâce à Dieu ». Continuer la lecture de « Grâce à Dieu », le film est honnête !…

« Le chant du loup » des profondeurs…

Il y a bien longtemps que le cinéma français n’avait été aussi ambitieux. Un film sur les sous-marins lance-missile d’engins nucléaires dans un contexte de conflit international, voilà assurément de quoi faire oublier les bluettes sentimentales et les comédies poussives qui sont le plus souvent portées à notre ordinaire de spectateur…

« Le Chant du Loup » est un film sous adrénaline, au scénario électrisé par de la haute tension, le tout délicieusement servi par de grands acteurs au sommet de leur forme. Un vrai régal, au point qu’on aurait pu entendre une mouche voler dans la salle pendant le premier quart d’heure. Continuer la lecture de « Le chant du loup » des profondeurs…

« Une intime ( et démonstrative ) conviction »

J’ai toujours aimé les films de procès d’assises. Il s’en dégage toujours de fortes tensions liées au choc de la partie civile et de la défense. Nulle part ailleurs que dans ces films, on ressent le caractère très humain, par conséquent fragile et aléatoire, de la justice. Son fléau penche alternativement à droite ou à gauche sous l’effet du pouvoir de conviction du procureur ou de l’avocat de la défense. L’éloquence au service d’une cause…

Dans « une intime conviction », on connaît déjà le verdict. C’est l’affaire Viguier qui a défrayé la chronique. Comment aborder une histoire vraie, sans prendre parti, sans céder au voyeurisme collectif ? Continuer la lecture de « Une intime ( et démonstrative ) conviction »

Green Book, du cinéma plaisir…

Subtil, poilant, remarquable, émouvant, cruel, étincelant, lumineux… Les adjectifs font une sacrée sarabande dans votre tête quand le générique de fin vous prive de l’heure de pur bonheur que vous a procurée Green Book. Ce film vous a pris par surprise dans son message de paix, et vous concédez avoir pris beaucoup de plaisir à déguster cette belle tranche d’humanité souriante…

L’histoire est, parait-il, d’après une histoire vraie. Vaut mieux car l’opposition flagrante des deux personnages aurait pu paraître comme le suprême coup tordu d’un réalisateur en quête de sensationnel. Continuer la lecture de Green Book, du cinéma plaisir…

Asako I&II, délices du Japon…

Voilà un titre amusant. Et un peu machiste… Car une femme avec deux amours semble, pour les Japonais, ne pas être une seule personne, mais deux en une, la version 1 et la version 2. Une vision de la femme qui n’est à vrai dire guère étonnante dans cette société conservatrice.

Cela dit, cela n’enlève rien à ce joli film qui est l’histoire d’un coup de foudre force 8 sur l’échelle de Richter avec de nombreuses répliques, comme ces fichus tremblements de terre qui dévastent régulièrement le pays. Continuer la lecture de Asako I&II, délices du Japon…

Vidocq version Cassel…

Vidocq… Le nom est connu, et c’est sans doute le premier flic de France à avoir connu la notoriété. Claude Brasseur y a bien contribué, en endossant le rôle dans une série des années 70. Mais cette notoriété est d’abord due à lui-même. Car Vidocq était un personnage vraiment peu ordinaire.

Avec « l’Empereur de Paris », le réalisateur Jean François Richet s’est attaché à rappeler les origines de bagnard du premier flic de France. Il s’essaye à comprendre ses motivations, pourquoi l’homme est passé du camp des malfrats à celui de la police. Exercice à vrai dire peu concluant, car on n’en sait guère plus sur les ressorts de l’homme après le film. Alors, faute de réussir à nous expliquer ce virage psychologique, le réalisateur nous embarque dans une descente en eaux profondes dans le Paris du 1er Empire. Continuer la lecture de Vidocq version Cassel…

« Un amour impossible » : waouuuu…

La richesse de l’offre de films cet automne a failli me faire louper ce très beau film. Le cinéma associatif Chaplin du 15ème m’a permis de rattraper ce retard. Je ne l’ai pas regretté…

Et pourtant, le film partait avec un handicap à mes yeux, à savoir qu’il est issu d’un livre de Christine Angot. Angot l’azimutée du PAF qui est loin de faire l’unanimité. Mais le charme de Virginie Efira a remporté la décision. Quel film !…

Le film a une vraie puissance narrative, Continuer la lecture de « Un amour impossible » : waouuuu…

« Bohemian Rhapsody » : sublissime…

Le titre « Bohemian Rhapsody » dans l’album des Queen « A Night at the Opera », sorti en 1975, est un morceau étrange. Un Opéra à lui tout seul, qui revendique une affiliation avec la musique classique, tout en étant d’une modernité incroyable. Ce morceau a mis Freedy Mercury sur orbite. Ce fut le début d’une trajectoire dans les étoiles d’un chanteur déjanté élu meilleur rocker du siècle. Avant Elvis…

Il y avait matière à faire le meilleur des biopics. D’autant que l’homme a été très secret toute sa vie, sur ses origines comme sur sa fin de vie, marquée par le sida.

C’est une réussite totale. Continuer la lecture de « Bohemian Rhapsody » : sublissime…

First Man, l’aventure spatiale dans un fauteuil

J’étais encore un mouflet, mais je me souviens très bien des heures passées devant la télé noire et blanc, dans l’attente d’images qui ne venaient pas. Du haut de mes 7 ans, je savais qu’on vivait un moment unique. Ah si nous avions eu les images de Damien Chazelle dans son film « First Man », quelle fête cela aurait été !…

Le côté magique dans « First Man », c’est justement l’impression de vivre un événement en direct. Surtout aussi de découvrir cette aventure de 1969 dans son jus. Comment a-t-il fait pour que cela ait un tel niveau d’authenticité, avec des écrans à l’ancienne qui montrent que tout était alors encore mécanique. Continuer la lecture de First Man, l’aventure spatiale dans un fauteuil

« Le Jeu » : le téléphone pleure…

Les téléphones portables sont devenus le coeur de nos vies. Les compagnons dont nous ne pouvons nous passer, les confidents, les carnets roses, les vrais dépositaires de nos petits et grands secrets. Alors, que se passe-t-il quand on décide de les ouvrir aux autres ? C’est le point de départ du Jeu. Un challenge entre amis qui va devenir un révélateur brutal de tout ce qu’on cherche à cacher.

Pour faire ce film, le réalisateur Fred Cavayé a peaufiné son scénario pendant des mois. Cela se voit. Il a travaillé sur ses 7 personnages avec la précision millimétrée d’un horloger suisse et les gestes mesurés d’un dynamiteur maniant des puissantes charges d’explosifs. Tout est terriblement précis. Les enchaînements sont d’une rigueur exemplaire, faisant passer le spectateur en quelques secondes du rire au larme, puis du sourire à l’émotion la plus forte. Une réalisation de cette qualité, c’est du caviar. Continuer la lecture de « Le Jeu » : le téléphone pleure…

Une « Première Année » très assaisonnée

Le dépassement de soi est un sujet prisé du cinéma. Sportif le plus souvent. Rarement intellectuel. C’est un challenge que de présenter un accomplissement personnel au travers des études. Quoi de plus singulier et d’auto-centré que des études intensives ?

Thomas Lilti relève le défi avec ce film sur la première année de médecine au travers de l’histoire de Benjamin et d’Antoine, deux étudiants à la personnalité différente. Ce n’était pas gagné d’avance, mais le pari est réussi. Continuer la lecture de Une « Première Année » très assaisonnée

Le chef d’oeuvre majuscule…

« L’homme qui tua Liberty Valance », je ne peux pas revoir ce film sans connaître une profonde émotion. C’est mon film préféré, le film qui est pour moi le chef d’oeuvre absolu. Je peux le voir et le revoir, sans émousser les ressentis de la première fois. La dernière scène me laisse toujours la larme à l’oeil.

Un western ? Beaucoup n’iront pas plus loin… Le western est un genre mineur, proprement désuet pour beaucoup de spectateurs. Quand on ajoute que le film est en noir et blanc, la cause est entendue pour les jeunes générations. Elles préféreront passer leur chemin. En quoi, elles passeront à côté du film majuscule…

« L’homme qui tua Liberty Valance » est un film unique. Continuer la lecture de Le chef d’oeuvre majuscule…

« Le Poulain », carburant du populisme…

Quel chamboule-tout ! Le « Poulain » est une satire féroce de la vie politique, ou plutôt des cuisines de la vie politique où officient des directeurs de campagne sans foi ni loi dont le seul but semble être de manipuler l’opinion. C’est une comédie, certes, mais grinçante et sans nuances. Elle rend très mal à l’aise par l’image déplorable qu’elle donne de l’engagement politique : des candidats marionnettes, des entourages politiques qui se chamaillent, des responsables politiques qui trahissent comme ils respirent, tout un petit monde au vide intellectuel sidéral…

Le pire, c’est que beaucoup prendront la pastiche pour argent comptant. La politique a tellement mauvaise presse. Et puis après tout, peut-être que cela repose sur une part de vérité. D’ailleurs, la présence au générique de Gaspard Gantzer ex-petite main de Hollande qui joue son propre rôle, semble légitimer le propos. Affligeant !… Continuer la lecture de « Le Poulain », carburant du populisme…

« Melle de Joncquières »: envoûtante !…

Les films d’époque en costumes, ce n’est pas un gage de succès, mais cela requiert une condition quasi indispensable : une langue châtiée et littéraire. « Mademoiselle de Joncquières », libre interprétation d’un récit de Diderot, est de ce point de vue une réussite totale. Quand vous mettez en plus ces paroles suaves dans la bouche de l’acteur du moment sachant le mieux leur rendre justice ( l’ineffable Edouard Baer ), vous avez là de quoi provoquer des oh ! et des ah ! chez tous les spectateurs blasés.

Ajoutez une Cecile de France au visage expressif suintant toute la palette des émotions humaines, et quelques seconds rôles bien trouvés. Tout est là pour faire un film pétillant d’intelligence qui rivalise – c’est le plus beau des compliments – avec la violence des sentiments de Choderlos de Laclos et de ses « Liaisons dangereuses ». Continuer la lecture de « Melle de Joncquières »: envoûtante !…