Archives de catégorie : Cinema

« Volontaire » mais pas transcendant…

Ce film présente tous les atouts d’un succès : une affiche pleine de sensibilité, une jeune actrice très « engagée » au regard expressif ; un sujet sortant de l’ordinaire avec le quotidien des commandos de marine entre terre et mer… Et puis, il y a Lambert Wilson au casting. Un programme donc alléchant… qui ne tient malheureusement pas ses promesses.

C’est difficile de dire du mal de ce film, tant il est pavé de bonnes intentions. Continuer la lecture de « Volontaire » mais pas transcendant…

Un duo émouvant…

« Monsieur Je sais tout » : un film par excellence difficile à critiquer… Il est pavé de si belles intentions qu’on aurait mauvaise grâce à ne pas adhérer à l’histoire.

Arnaud Ducret est épatant dans un rôle d’entraîneur de football très autocentré sur lui-même. Quand on l’a vu tout jeune dans son One-man Show au Point Virgule, on n’est, à vrai dire, guère surpris de sa capacité unique à « rentrer dans des personnages ». L’homme est un caméléon. Et même dans un registre qui n’est pas celui de l’humour, il est convaincant.

Quant à son jeune partenaire, comment ne pas être bluffé ? Continuer la lecture de Un duo émouvant…

Auteuil se lâche : touchant !…

Ce qui est bien, l’âge venant, c’est que les verrous sautent et que les réalisateurs laissent plus facilement libre cours à leurs fantaisies. Daniel Auteuil en est une belle illustration avec ce film. Il sort de sa vénération pour l’oeuvre de Marcel Pagnol ( 4 films au compteur quand même ! ), et s’attaque à un sujet qui lui parle : les émotions suscitées par l’éclat de la beauté féminine auprès d’hommes très matures dont on pourrait penser qu’ils sont définitivement rangés des voitures.

Un sujet qui touche car il est courant de ne pas vouloir avoir l’âge de ses artères. Continuer la lecture de Auteuil se lâche : touchant !…

Des moineaux qui volent très bas…

Quelle disgrâce ! Les Ricains qui jouent les Ruskoffs, c’est la promesse à coup sûr de clichés à la pelle. Surtout dans l’environnement du moment où Poutine et les Russes ne sont pas des « good guys ». Le film « Red Sparrow » ne nous épargne rien avec son école des « moineaux », autrement dit des agents russes prêts à tout pour collecter des informations au service de l’Etat. Charlotte Rampling reprend du service à cette occasion dans le rôle d’une formatrice coriace et revêche. Nul doute que son caractère froid et altier a aidé au moment du casting.

Tout le film est centré sur le personnage de Jennifer Lawrence, nouvelle star des ados depuis le succès des Hunter Games. Le scénario vise à la mettre en valeur, et il faut lui reconnaître qu’elle donne de sa personne. Continuer la lecture de Des moineaux qui volent très bas…

Une prière qui vous possède…

Un film ouvertement religieux, cela peut rebuter un public le plus souvent agnostique ou athée. Mais ce film porte une telle charge d’humanité qu’il en devient lumineux et visible par tous. Tout y est vrai.

Cela débute sans préambule dans la voiture qui conduit un jeune homme vers un centre de désintoxication par la prière et le travail. Ces premières minutes de silence, troublées par de courts échanges, vous captent l’attention comme si c’était votre fils ou votre frère qui était là, dans cette voiture, montant sans conviction sur le chemin de sa rédemption. Continuer la lecture de Une prière qui vous possède…

« Wonder Wheel », roue rouillée…

Woody Allen est sans doute le réalisateur le plus foisonnant de notre époque. Il n’est pourtant plus très en cour depuis quelques temps, notamment depuis qu’il a défendu mollement Harvey Weinstein. Et sa vie privée est plutôt trouble. Il est donc difficile de critiquer son dernier film sans donner l’impression de hurler avec les loups.

Mais bien que « Alleniste » de coeur, je suis très déçu par son dernier film. Un film mineur qui essaye de surfer sur les images chatoyantes des années 50, parfaitement bien rendues dans une petite ville balnéaire avec un grand parc d’attraction. Une reconstitution sérieuse donc…. Est-ce suffisant pour rendre passionnante une nouvelle chronique du temps qui passe et des amours crépusculaires chez une femme mûre ? Continuer la lecture de « Wonder Wheel », roue rouillée…

« Le retour du héros » : joli marivaudage

L’épopée napoléonienne ne donne pas souvent lieu à des films. C’est dommage car les costumes sont étincelants, entre les robes vaporeuses des femmes et les uniformes chamarrés des hommes. Alors, lorsque qu’une comédie en costume sort sur les écrans, avec un duo jubilatoire au casting, la tentation est grande de foncer prendre un billet.

En l’occurrence, l’instinct était bon car « le retour du héros » est une comédie enlevée avec un Dujardin séducteur comme jamais. Face à lui, Mélanie Laurent étonne par son jeu contemporain où perce des faiblesses féminines d’antan. Elle est irrésistible. Le tandem s’oppose à fleuret moucheté dans un marivaudage qui déclenche l’hilarité. Continuer la lecture de « Le retour du héros » : joli marivaudage

« Jusqu’à la Garde », en plein coeur

« Jusqu’à la garde », voilà un titre magnifique! Un terme d’escrime qui signifie « jusqu’à la protection du poignet », quand l’épée s’enfonce totalement dans l’adversaire.

L’adversaire, il s’agit bien de cela. « L’autre », autrement dit, celui qu’on n’ose plus nommer pendant un divorce. Des divorces saignants, c’est monnaie courante. C’est ce à quoi s’attache ce film dans une composition quasi documentaire. La première scène – point de fioritures ! –  se passe chez le juge pour apprécier le principe d’une garde partagée. Les avocats parlent et débobinent les arguments de chaque camp. On ne se parle plus directement. La tension est latente. Le spectateur est englué dans cette histoire lourde dont on devine, dès le départ, que cela finira mal.

Ce film est une vraie réussite Continuer la lecture de « Jusqu’à la Garde », en plein coeur

« Les Heures sombres », forges d’un destin

Winston Churchill est vénéré dans son pays, considéré comme le plus illustre anglais dans toute l’histoire de l’Angleterre. Un homme politique sans équivalent qui a marqué le siècle de son génie, de son sens politique et de sa capacité à anticiper les événements. Surtout de sa formidable capacité à rester fidèle à lui-même, fut-ce au prix d’un isolement prolongé. On rit encore de ses citations savoureuses, tant il avait le sens de la répartie et de la formule à l’emporte-pièce. Une personnalité dont on rêverait pour gouverner nos pays aujourd’hui encore.

Oui, mais un tel destin est fragile. Il se construit sur quelques heures. Des heures tragiques où celui qui préside à l’avenir d’un pays se trouve confronté à une pression maximale. Des heures atroces qui révèlent la vraie personnalité d’un dirigeant. Des heures où se forgent un destin. Ce sont ces quelques heures dont parle le film « Les Heures sombres ». Les heures qui auront propulsé Churchill au firmament de la gouvernance politique. Continuer la lecture de « Les Heures sombres », forges d’un destin

« Coco », Picasso du dessin animé

La bande dessinée ou le dessin animé est un art mineur, c’est bien connu… Un truc essentiellement pour les enfants. Jusqu’au jour où Pixar se décide à travailler dur sur un projet de film, en essayant d’élever son jeune public à sa qualité d’être-humain à part entière. Il en sort « Coco », un dessin animé, à nul autre pareil. C’est normal car c’est un pur chef d’oeuvre…

Quelle idée audacieuse de parler de la mort à un jeune public qui ne fait que commencer sa vie. Parler de la famille, des ancêtres, de la filiation, de l’arbre généalogique. Et des disparus qu’on honore le jour des morts. C’était casse-gueule, à n’en pas douter, car la mort fait peur. Elle ne se raconte pas…

L’idée géniale est Continuer la lecture de « Coco », Picasso du dessin animé

Naissance d’une légende

« La promesse de l’Aube », mon roman préféré au cinéma… Quelle aubaine ! Le livre qui m’a fait vibrer, qui m’a ému, qui m’a emballé par son écriture soignée. Le livre incontournable de la littérature que j’ai vainement tenté de copier dans mon premier livre « le collectionneur amoureux ». Je suis un Gary(ste) convaincu, j’ai lu l’essentiel de son oeuvre, ses deux Goncourt bien sûr, mais aussi « l’éducation européenne », son premier livre et quelques autres. Le destin incroyable de ce petit Polak juif devenu Consul de France pour répondre aux rêves de sa mère, me fascine totalement. La vie de Gary est un roman fleuve. Le cinéma pouvait-il lui rendre justice ?

La réponse est oui. Je suis sorti les larmes aux yeux du film « La promesse de l’Aube ».  Un film qui est fidèle au livre, mais qui, plus que cela, donne envie de le (re)lire. Car le film est bien sûr réducteur. Quelle histoire incroyable !… Continuer la lecture de Naissance d’une légende

« Les Gardiennes », comme les Glaneuses…

J’aime le cinéma qui prend des risques… Sortir un roman des années 20 de son anonymat (malgré le prix Goncourt qu’il a obtenu ) et raconter à sa suite une histoire totalement rurale des années de guerre14-18, on ne peut pas dire que Xavier Beauvois joue la facilité. Est-ce si étonnant de l’auteur des « Hommes et des dieux » ? Le pedigree de l’auteur et le sujet peu consensuel ont, en tout cas, suscité ma curiosité.

Ce film est très étonnant. Il est peu bavard, et l’action se traîne à un point qui peut relever d’un quelconque record du livre Guiness. La vie laborieuse, monotone et sans éclat des paysannes suppléant leurs hommes au front pendant les années de guerre remplit l’écran avec une sobriété qui confine à l’ascétisme. Continuer la lecture de « Les Gardiennes », comme les Glaneuses…

« Maryline », l’eau d’un puits profond…

Ce film m’a touché… C’est un superbe portrait de femme, authentique et puissant, porté par une jeune actrice incroyablement talentueuse. N’importe comment, un film de Gallienne ne peut pas être autre chose que profond, tant il est vrai que l’auteur des « Garçons et Guillaume, à table » sait merveilleusement capter les tréfonds de l’âme. Ce petit rien qui est le ressort de chacun.

Dans le cas de cette jeune femme, on le découvre lentement, car le personnage est mutique et fermé. Il s’en dégage une douleur secrète, un manque de confiance en soi, une pulsion destructrice… Gallienne nous promène de scènes en scènes, avec à chaque fois, une tension latente. Le spectateur Continuer la lecture de « Maryline », l’eau d’un puits profond…

Borg/McEnroe : duel au sommet…

Le film est surtout un bain de jouvence pour replonger dans ses jeunes années. Qui ne se souvient pas de cette finale 1980 incroyable où le nom du vainqueur semblait l’enjeu d’une rivalité entre les dieux ? Apollon du côté de Borg, demi-Dieu viking vénéré des filles qui était d’un calme olympien. Dionysos du côté de McEnroe, roi de la folie et de la démesure qui promenait une réputation de sale gosse mal élevé, « superbrat » pour les English, soit « sale morveux ».

Je me souviens bien de ce match et de son indécision totale. Sans doute un des plus grands matchs de tennis de tous les temps. Fallait-il en faire un film, selon cette mode tyrannique du biopic qui veut remettre en image toutes les célébrités passées? Continuer la lecture de Borg/McEnroe : duel au sommet…

« Au revoir, là-haut » : simplement parfait…

C’était évident !… Le prix Goncourt 2013 de Pierre Lemaître était un tel enchantement qu’un film devait suivre. Oui, mais pas n’importe quel réalisateur. Le livre était dense, profondément humain et comportait sa part de subversion et de douce folie qu’il fallait préserver. Albert Dupontel semblait taillé pour un tel défi. Et force est de reconnaître qu’il s’en acquitte superbement…

Sa réalisation est riche, et en même temps concentrée sur l’essentiel du roman. La scène de guerre du début, d’une extraordinaire sauvagerie campe bien le récit dans son jus psychologique. De même, le songe du jeune mutilé dresse en quelques jolies images sépias les relations familiales tendues qui sont le ressort essentiel de toute l’action. Bravo Continuer la lecture de « Au revoir, là-haut » : simplement parfait…

Kingsman : nouvel opium du peuple…

Une nouvelle franchise du cinéma d’action est née : Kingsman 2 confirme les promesses du 1 ! On n’avait plus vu cela depuis Jason Bourne… Honnêtement j’ai pris autant de plaisir à ce « Cercle d’Or » qu’au premier opus, même s’il n’y avait plus l’effet de surprise du ton décalé. Assurément la griffe de la marque !…

Kingsman 2 se renouvelle bien, tout en faisant des jolis clins d’oeil au premier numéro avec, en particulier une bagarre dans un bar qui rappelle quelque chose… Dans le même registre, il y a aussi l’exploitation identique du thème des addictions populaires : le téléphone mobile dans le premier, les drogues douces et dures dans le second. Kinsgman tisse sa trame en exploitant nos faiblesses, et le fait avec toujours ce petit ton de dérision qui rend le propos irrésistible. Continuer la lecture de Kingsman : nouvel opium du peuple…

« L’école buissonnière » est belle…

Nicolas Vanier, explorateur du grand Nord et amoureux fou de nature sauvage, a voulu démontrer que le sauvage n’était pas nécessairement lié au voyage lointain. Il est à nos portes, en Sologne en particulier où a été tourné ce film de fiction naturaliste.

« L’école buissonnière » est avant tout un carnet de cartes postales, magnifiques, magiques, splendides ( les mots manquent…) sur les animaux de la forêt : cerfs, biches, renards, lapins, oiseaux de toutes sortes. On se demande parfois comment les images ont été tournées. C’est très dépaysant pour les citadins que nous sommes, et le film mérite à ce titre le déplacement.

Mais l’histoire ? Continuer la lecture de « L’école buissonnière » est belle…