Voilà un scénario très fûté !… A l’heure où beaucoup de films ont un air de déjà vu, cette histoire de vengeance entre survivants de l’holocauste prend une saveur particulière. Le bras armé de ces représailles tardives est Zev, un vieillard de 90 ans ( Christopher Plummer, parfait ! ), chancelant et amnésique qui oublie, après chaque sieste, sa mission, Il doit relire les instructions que lui a donné un autre vieillard encore plus grabataire que lui, Max ( formidable Martin Landau ) pour se remettre à l’ouvrage. On se demande si cela ne relève pas du gag…Un tueur fragile comme du cristal qui se pisse dessus, soumis à une forte émotion; il ne comprend pas grand chose de ce qu’on lui raconte ; il réclame régulièrement sa femme, décédée depuis plusieurs mois. Le parfait anti-héros !… Seuls les enfants arrivent à communiquer avec lui, confirmant ce qu’on ressent bien : cet homme qui doit tuer un homme, est aussi faible qu’un enfant. Continuer la lecture de « Remember » : la mémoire de l’holocauste s’effiloche…
Archives de catégorie : Cinema
« Médecin de campagne » : très réaliste…
Riche idée que de parler des médecins de campagne qui tentent de cimenter des campagnes bien mal en point. Ce film, après le formidable « Hippocrate », était attendu. D’autant qu’avec un acteur 5 étoiles comme François Cluzet, on était sûr de tenir le bon bout du grand cinéma. Petite déception… Le film ne vaut pas Hippocrate, mais il ne passe pas, pour autant, à côté de son sujet. C’est une chronique douce-amère de la vie de ces forçats des temps modernes qui font preuve d’un engagement qui force le respect. François Cluzet est, une fois de plus, parfait dans le rôle. Quelques scènes sont touchantes, en particulier dans le rapport avec les patients. On sent que Continuer la lecture de « Médecin de campagne » : très réaliste…
« Spotlight » : dénonciation non aveugle…
J’hésitais au vu du sujet traité. L’Eglise catholique est une cible tellement facile dans cette période de tensions inter-religieuses !… Et puis il y a eu l’Oscar du « Meilleur Film », rendant la séance quasi incontournable. D’autant qu’une nouvelle affaire trouble secoue le clergé à Lyon, ma ville natale cette fois-ci… J’aurais pu m’en douter pour un film venant d’un pays extrêmement marqué par le fait religieux : « Spotlight » attaque l’institution qu’est l’Eglise catholique, avec modération. Les enquêteurs débobinent le fil de l’enquête Continuer la lecture de « Spotlight » : dénonciation non aveugle…
« Tempête » : la pêche en eau trouble
« Tempête » : parce que c’est la Bretagne, un pays authentique par excellence. Parce que c’est une histoire de pêcheurs, ces gens que je connais un peu pour les fréquenter pendant mes vacances bretonnes. Ce sont des forçats de la mer, des taiseux, mais des gars au coeur pur. Des brutes de travail qui ne rechignent pas, parce qu’ils sont des durs et qu’il font ce qu’ils aiment. Des gens simplement attachants…
« Tempête » raconte l’histoire de l’un d’entre eux, Dominique Leborne; il joue son rôle, au même titre que ses deux enfants. Tous sont d’un naturel incroyable. Est-ce si facile de faire l’acteur ? Continuer la lecture de « Tempête » : la pêche en eau trouble
« The Revenant » : western de survie…
Qu’est-ce qui fait le succès d’un film ? Une belle histoire, des images choc, des acteurs connus, une belle couverture média, une gestion pointue de la sortie… Sur tous ces critères, « The Revenant » coche toutes les cases. Ce sera donc, à n’en pas douter, un succès au box office. Pour autant, est-ce un bon film ? La réponse est plus ouverte. Dans les « plus », la prestation hallucinante de Di Caprio qui nous transmet sa souffrance dans tous les pores de notre peau. La caméra est aussi parfaite, tantôt à hauteur d’homme dans les scènes de combat, tantôt plus aérienne pour montrer l’immensité désolée du paysage ( bravo à l’image, en particulier, dans la scène de chasse du début ). Jusqu’à quelle extrémité un homme diminué peut-il aller pour essayer de survivre ? Continuer la lecture de « The Revenant » : western de survie…
Carol-Adèle : on les aimes toutes les deux…
Carol est un très joli film sur la rencontre de deux femmes dans les années 50. Un film qui parle d’amour, un amour difficile car s’opposant à la convention sociale de l’époque. Un film, du coup, tout en retenue avec deux personnages qui se dévorent des yeux, mais semblent hésiter à plonger dans les délices des amours saphiques. Cate Blanchett est d’une finesse incroyable et Rooney Mara est aussi très convaincante dans le rôle d’une jeune fille timide, prise par l’amour comme un lapin dans les phares d’une voiture. Le jeu des deux actrices permet de combler le caractère assez vide de l’histoire. Hélas pour moi, mon adhésion à ce film a été perturbée par le fait Continuer la lecture de Carol-Adèle : on les aimes toutes les deux…
« El Clan » : glacial à souhait…
Après le savoureux « les Nouveaux Sauvages », le cinéma argentin nous revient avec « El Clan ». J’aime l’idée que des films d’Amérique du Sud sans grandes vedettes puissent traverser l’Atlantique. En l’espèce, « El Clan » mérite assurément le détour. Une plongée dans l’Argentine des années immédiatement postérieures à la dictature, quand les barbouzes se sentaient encore libres de s’adonner à leur occupation favorite : l’enlèvement crapuleux avec rançon. Une activité que Puccio, ancien membre de la sécurité intérieure, pratique en famille, comme une activité respectable. Sauf que les enlèvements se terminent toujours Continuer la lecture de « El Clan » : glacial à souhait…
« Encore Heureux » : a far-fetched humour…
Sujet de concours : « Peut-on rire de tout ? Un produit peut-il placer l’immoralité en tête de gondole ? Vous avez une heure trente »… Benoît Graffin nous rend une copie bien dans l’air du temps avec ce film qui parle de crise, de chômage longue durée et de petites combines pour survivre. Sans le moindre misérabilisme, car le ton reste enjoué et léger, avec une Sandrine Kimberlain lumineuse qui lutte avec courage, et un Edouard Baer lunaire, déraciné, viscéralement optimiste… C’est brutal de réalisme, mais assez plaisant… Cependant le film oblique bientôt vers Continuer la lecture de « Encore Heureux » : a far-fetched humour…
Natalie Portman à contre-emploi…
J’y suis allé pour Natalie Portman. Une fille féminine et fluette qui semble sur le papier une erreur de casting. On la voit, en effet, plus dans les ballerines de Black Swan que dans des bottes avec éperons. Et puis, les westerns se font rares sur les écrans. Ils ont le goût des premières émotions audiovisuelles et de « la ( regrettée ) dernière séance » d’Eddy Mitchell. Mais ce western est loin des John Ford. Il serait plus dans la lignée des Sergio Leone et des Clint Eastwood, avec un Ouest authentique, violent, crade et brutal. Il n’y a pas de poésie Continuer la lecture de Natalie Portman à contre-emploi…
« The Danish Girl » : troublante…
« L’Hermine » : vive le Danemark….
« L’Hermine » est un joli nom. Fabrice Lucchini un acteur plus vrai que nature dans un rôle de magistrat, dur et coriace. Sidse Babett Knudsen une actrice Continuer la lecture de « L’Hermine » : vive le Danemark….
« Le Goût des Merveilles » : à déguster sans modération
Du cinéma bonheur ! Un bonbon acidulé qu’on laisse fondre avec un infini plaisir… « Le goût des merveilles » a le malheur de sortir Continuer la lecture de « Le Goût des Merveilles » : à déguster sans modération
« Demain » : le must du moment…
Ce film est frais comme une oasis au milieu du désert. Face à la montée des températures, on peut hausser les épaules Continuer la lecture de « Demain » : le must du moment…
« L’homme irrationnel » rend triste…
Un Woody Allen crispant, c’est rare !… La faute à une histoire un peu alambiquée où l’immoralité n’est pas comme dans « Match Point » la conséquence d’un banal arbitrage sentimental, mais plutôt un jeu cynique apparaissant Continuer la lecture de « L’homme irrationnel » rend triste…
« L’Odeur de la Mandarine » : subtil comme un parfum…
Brillantissime !… « L’odeur de la mandarine » se déguste à la petite cuillère, comme du caviar. Des petites perles de sentiments entre un homme et une femme qui se cherchent, s’apprivoisent et se rejettent. Un contexte de guerre, de mort et de déchéance physique Continuer la lecture de « L’Odeur de la Mandarine » : subtil comme un parfum…