Merveilleux reportage de France 3 hier sur Claude François. A voir et revoir en replay… Un très bel hommage, sensible, émouvant et très honnête. Le chanteur des années 60 et 70, mal-aimé de son époque et pourtant un des plus grands vendeurs de disques de la chanson française, a merveilleusement bien traversé le temps. Aujourd’hui, dans une soirée dansante, il n’y a pas de baisse de rythme qui ne soit immédiatement rattrapée et électrisée par un tube de Claude. Notamment son dernier « Alexandrie Alexandra » au rythme endiablé. Un tube déjà disco qui laisse mesurer à quel point il aurait pu encore marquer de son rythme et de ses mélodies les années 80, si le destin n’en avait pas décidé autrement.
Un titre qui fait penser à ce jeu de fête foraine où l’on s’ingénie à faire chuter les têtes des personnages à coup de boules. Il y a un peu de cela dans le film autour d’une histoire bien ficelée d’un homme ( José Garcia ) ayant perdu la vue et tout sens de la retenue, à la suite d’un accident. Du coup, il assène des phrases assassines à tout son entourage, sans pudeur ni vernis social, la cécité l’ayant rendu totalement auto-centré sur lui-même.
Sa femme, la délicieuse Alexandra Lamy tente bien de l’entourer de son affection, mais elle a un peu baissé les bras, en tombant dans ceux d’un amant de passage, ce qui lui fait bien mieux accepter l’épreuve. En plus, Continuer la lecture de Casse-pipes entre potes…→
Pour une fois, le titre du film a été francisé… Et objectivement « Coeurs ennemis » est beaucoup plus parlant que « The aftermath ». Il serait temps que nos censeurs du cinéma arrêtent d’avoir honte de notre langue. Ou de considérer l’anglais comme plus sexy…
« Coeurs ennemis », donc, est un film séduisant sur le papier. Une histoire d’amour entre un jeune veuf allemand et une anglaise, femme d’un colonel des troupes d’occupation britanniques juste après la guerre dans une Allemagne dévastée, il y a là matière à ouvrir une page d’Histoire avec un joli jeu d’acteurs, partagé entre deux langues saxonnes. Et puis, il a la divine Keira Knightley au générique, une actrice au regard lumineux et à la présence aussi douce que son patronyme est aride.
« Les petits mouchoirs » avaient été un grand succès. Il était prévisible qu’il y ait une suite… Sauf qu’un film aussi intimiste ne pouvait prétendre nous surprendre une seconde fois, malgré le plaisir réel de retrouver des personnages attachants.
Guillaume Canet a dû être conscient de cette gageure en construisant « Nous finirons ensemble », si bien que le bon chroniqueur d’un groupe de potes qui avait excellé dans son premier tableau, a durci le trait de son nouveau croquis en prenant du fusain à gros trait. Finis l’humour et l’insouciance. Place aux états d’âme existentiels de la quarantaine finissante!… Comme si l’amitié de ces zozos devait être compensée par des mal-êtres en cascade pour rentrer dans le moule d’une société en crise. Choix discutable sur le fond, mais aussi sur la forme, car une certaine forme d’exaspération du spectateur naît de l’outrance des situations. Continuer la lecture de « Nous finirons ensemble », Ou pas ?→
« My absolute Darling » : derrière un joli titre se cache un livre qui ne vous épargnera pas. Un livre coup de poing qui traite d’un dernier tabou, l’inceste. « My Absolute Darling » est un grand succès d’édition. C’est un grand livre, à n’en pas douter… Mais quelle douleur de poursuivre cette lecture ! Jamais je n’ai suivi le pourcentage de lecture de mon E-Book avec tant d’attention. J’étais pressé d’en finir, et en même temps, je ne pouvais pas en lire plus de quelques pages par session. Une vraie douleur…
L’histoire de Turtle, cette jeune ado, est pénible. Elle vit seule avec son père dans une maison déglinguée en rase campagne, près du bord de mer. Son grand-père vit lui dans un mobil home un peu plus loin. Le père est un salaud qui abuse de sa fille, tout en maintenant sur elle une emprise psychologique terrible. Turtle ne peut sortir de ses griffes, partagée entre un dégoût de ce qu’il lui impose et des vieux relents d’amour filial. Continuer la lecture de Littérature dolorosa…→
Je suis triste comme un chien battu… L’événement me frappe beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé. Je connais toutes les étapes psychologiques d’un témoin de drame : la surprise, la sidération, la colère, l’abattement le plus total… Comment est-ce possible ? Comment un monument qui a traversé les siècles peut-il s’effondrer au moment même de mon court passage sur cette terre ?
J’ai envie de pleurer… Je pleure déjà… La cathédrale Notre Dame, c’est notre Histoire. C’est la France. Un pays qui a plongé ses racines dans la foi chrétienne. Un pays où des milliers de gueux se sont relayés pendant plus d’un siècle pour construire le plus beau monument de Paris. Ils ont voulu montrer leur foi, leur croyance, leur conviction qu’ils n’étaient pas sur terre des bêtes anonymes, mais des êtres humains dotés d’intelligence et d’une âme, une âme qu’ils destinaient à autre chose que de croupir comme leurs os dans un tombeau. Une âme qui s’élevait vers les cieux comme la flèche de leur belle cathédrale. Notre Dame était l’expression de leur foi, de la leur, mais aussi de tous ceux qui leur ont succédé. Un témoin des âges, le souvenir dressé en plein Paris de tous ceux qui ont fait la France. Nous étions dépositaires de leur témoignage; nous devions le conserver pour les générations à venir. Qu’avons-nous fait, pauvres de nous ! Continuer la lecture de Le Drame….→
On ne présente plus cette pièce qui est un grand classique. Ils sont nombreux les acteurs qui ont cédé aux charmes de cette pièce de boulevard : le volubile Michel Roux, le Charlot Gerard Rinaldi et surtout, le génialissime Jean Poiret qui a marqué les esprits dans le rôle d’Hugh Preston.
Un rôle, il est vrai, particulièrement jouissif d’homme à femmes, qui découvre que sa femme le trompe, s’apprête à le quitter avec son amant, et qui par un subtil stratagème, va entreprendre de la reconquérir. Cela passe par l’organisation d’un week-end improvisé dans le cottage londonien du couple, avec l’amant comme invité, mais aussi la très émoustillante secrétaire d’Hugh, sans parler de la cuisinière qui se bat avec un canard récalcitrant. Plat qui dans la version française donne le titre à la pièce, alors que la version originale anglaise est plus plate avec « The Secretary Bird ». Les Français sont toujours motivés par l’appel de la cuisine !…
La liberté est notre bien le plus précieux, et les jeunes générations qui n’ont pas connu les années de plomb du communisme ne devraient pas l’oublier. Un Français sur cinq vote toujours pour les partisans de ce courant de pensée. Ils ont une belle occasion de prendre de la hauteur et de revisiter leur Histoire avec « Le Vent de la Liberté ».
Un film oppressant qui montre une société est-allemande sournoise où tout le monde s’épie. Une société où les jeunes sont contraints de réciter le catéchisme du régime. Une société où la méfiance envers l’autre prime sur toute autre relation humaine. Bref, le paradis socialiste à l’état pur qui donne envie de fuir. Continuer la lecture de Belle leçon d’Histoire…→
Un titre malicieux, une affiche provocante, une actrice à la beauté d’ange. Tous les ingrédients pour faire un film épatant et dépoussiérer le conte de Disney… La réalisatrice Anne Fontaine avait de belles ambitions sur le papier, et je me réjouissais à la perspective d’un film joliment assaisonné.
Hélas, elle rate totalement son coup : son film est fade, ennuyeux et sans saveur. Il manque de texture à son scénario, et surtout de l’authenticité à son histoire. C’est un conte, au sens où l’on n’y croit guère. Et l’imaginaire ne fonctionne pas, car le récit est trop enraciné dans une réalité provinciale que les superbes paysages de Notre Dame de la Sallette n’arrivent pas à élever.
Quand j’étais petit, il y avait un truc que j’adorais par dessus tout : les camps scouts autour du feu, quand venait l’heure des sketchs. L’idée était de faire rire avec des mimes, des grimaces, des onomatopées, des blagues, des contrepèteries, etc… Tout l’arsenal était à notre disposition, puisque nous n’avions rien.
Le centre Beaubourg fait jusqu’en juillet prochain une rétrospective rare sur le pape du « op art », autrement dit Victor Vasarely ( 1906 -1997 ). Ils ont rassemblé une large partie de ses oeuvres de 1932 à 1972 dans une exposition brillante qui mérite le détour. Une occasion d’approcher l’art moderne qui me laisse souvent froid. Mais Vasarely est un cas à part. Il a tellement marqué son époque que ses oeuvres sont ancrées en nous, et s’accrochent à notre imaginaire comme un souvenir incertain. Cet univers parle à notre inconscient, réminiscences multiples d’un artiste qui sut bien irriguer de ses oeuvres les années 70, en homme d’affaires averti et en bon publicitaire qu’il était.
Sacha Guitry. Voilà un bonhomme incroyable qui aura marqué son époque. Il a traversé le vingtième siècle avec une double passion : celle du théâtre et celle des femmes. 124 pièces de théâtre créées pour mettre souvent en valeur l’une de ses cinq épouses, toutes comédiennes. Une telle gourmandise de la vie est rare…
Pourtant que savons-nous de lui aujourd’hui? Presque rien… Nos contemporains sont bien en peine de citer le titre d’une de ses pièces. Seuls ses aphorismes ont traversé le temps. On se les répète avec connivence, en faisant semblant d’adhérer au machisme et à la misogynie qu’ils traduisent. Ce faisant, Continuer la lecture de L’auteur de tous les mots…→
Rafraîchissant, ludique et plein de charme… « Mon Inconnue » est de ces comédies qui vous font aimer le cinéma, pour décompresser après une semaine de boulot. C’est une belle évasion dans la fiction, voire la science-fiction, avec deux très beaux acteurs, le très touchant François Civil et la pétillante Joséphine Japy. Un couple qui donne envie de (re)devenir amoureux, et de vibrer à nouveau à cette quintessence des émotions humaines.
Toute la comédie baigne dans un halo d’ondes positives et le spectateur se laisse happer sans retenue dans cette histoire croquignoslesque de reconquête de l’être-aimé après un switch dans un autre temps. Continuer la lecture de « Mon inconnue », sucré et délicat…→
On savait que la télévision publique était très politisée. J’en ai eu un bel échantillon l’autre jour. Je ne résiste pas à l’envie de vous le raconter.
J’ai investi à titre personnel dans une société en croissance, le Lavoir Moderne, qui a comme très belle ambition de nous décharger de la corvée du linge. Cette société vient prendre votre linge à domicile en scooter électrique, le lave, le passe au pressing si besoin, le repasse et vous le livre à domicile. Tout cela à des prix très bas, avec en plus, une obsession de la protection de l’environnement que les particuliers n’ont pas.
Le dirigeant dont je suis proche, m’appelle pour me dire que France 3 veut faire un reportage sur le Lavoir, et souhaite rencontrer un actionnaire. J’accepte l’idée, avec la seule exigence que cela ne se passe pas au bureau. Le Lavoir n’ayant pas de bureaux télégéniques, il est finalement décidé de finir le reportage à la maison, en plein après-midi.
Electeur de votre circonscription, je tiens à vous exprimer solennellement mon exaspération de citoyen face aux exactions du week-end de prétendus « Gilets Jaunes ». Des actes de barbares et de casseurs qui n’ont rien à voir avec la liberté de manifester.
Notre société est tellement empêtrée dans ses bons sentiments qu’elle ne sait plus se faire respecter. Nous tolérons l’inacceptable sans réaction. Nous avons plus la force de faire respecter le droit à la propriété et à la sécurité qui sont des droits aussi inaliénables que le droit d’expression dans notre Constitution. Continuer la lecture de Lettre à mon député…→
5 romans en 5 ans : Aurelie Valognes est une « serial writer » d’histoires intimistes, nourries à l’expérience de sa propre vie. J’avais aimé l’audace de son premier « Mémé dans les orties » qui évoquait un sujet hard : le quatrième âge, toutes ces personnes qu’on relègue le plus souvent dans des maisons de retraite pour ne plus les voir. Son personnage grognon et misanthrope de Ferdinand m’avait réjoui. Son vieillard était un vrai résistant.
Aurelie Valognes aborde un autre âge avec « la Cerise sur le gâteau », à savoir la soixante et le début d’une retraite mal préparée. Un âge qui suscite de nombreuses questions et remises en question. Un âge qui interpelle et inquiète en même temps. De quoi broder joliment une histoire aux fils blancs apparents. Avec l’assurance d’une identification immédiate du lecteur. Continuer la lecture de Aurelie, combattante pour la planète→
Molière est dans le répertoire comme l’est l’Arc de Triomphe à Paris. Tellement énorme qu’on ne le voit plus. Le monument est entré dans le paysage comme un lieu familier auquel on s’est habitué. Mais qui prend la peine, en dehors des touristes, de lui rendre visite et de monter sur ses hauteurs pour admirer l’harmonieuse étoile des maréchaux de France ?
Molière, c’est la même chose. On croit tellement bien le connaître qu’on fait l’impasse sur ses pièces. Erreur grossière… Car entre le Molière des classes de 6ème et le Molière de la maturité, il y a un bail. Le texte est le même. Mais votre perception a changé. Vous ne voyez plus les pièces avec le même oeil. Et la causticité du texte vous agrée bien davantage, maintenant que vous savez en apprécier la charge.