Archives de catégorie : Cinema

Vidocq version Cassel…

Vidocq… Le nom est connu, et c’est sans doute le premier flic de France à avoir connu la notoriété. Claude Brasseur y a bien contribué, en endossant le rôle dans une série des années 70. Mais cette notoriété est d’abord due à lui-même. Car Vidocq était un personnage vraiment peu ordinaire.

Avec « l’Empereur de Paris », le réalisateur Jean François Richet s’est attaché à rappeler les origines de bagnard du premier flic de France. Il s’essaye à comprendre ses motivations, pourquoi l’homme est passé du camp des malfrats à celui de la police. Exercice à vrai dire peu concluant, car on n’en sait guère plus sur les ressorts de l’homme après le film. Alors, faute de réussir à nous expliquer ce virage psychologique, le réalisateur nous embarque dans une descente en eaux profondes dans le Paris du 1er Empire. Continuer la lecture de Vidocq version Cassel…

« Un amour impossible » : waouuuu…

La richesse de l’offre de films cet automne a failli me faire louper ce très beau film. Le cinéma associatif Chaplin du 15ème m’a permis de rattraper ce retard. Je ne l’ai pas regretté…

Et pourtant, le film partait avec un handicap à mes yeux, à savoir qu’il est issu d’un livre de Christine Angot. Angot l’azimutée du PAF qui est loin de faire l’unanimité. Mais le charme de Virginie Efira a remporté la décision. Quel film !…

Le film a une vraie puissance narrative, Continuer la lecture de « Un amour impossible » : waouuuu…

« Bohemian Rhapsody » : sublissime…

Le titre « Bohemian Rhapsody » dans l’album des Queen « A Night at the Opera », sorti en 1975, est un morceau étrange. Un Opéra à lui tout seul, qui revendique une affiliation avec la musique classique, tout en étant d’une modernité incroyable. Ce morceau a mis Freedy Mercury sur orbite. Ce fut le début d’une trajectoire dans les étoiles d’un chanteur déjanté élu meilleur rocker du siècle. Avant Elvis…

Il y avait matière à faire le meilleur des biopics. D’autant que l’homme a été très secret toute sa vie, sur ses origines comme sur sa fin de vie, marquée par le sida.

C’est une réussite totale. Continuer la lecture de « Bohemian Rhapsody » : sublissime…

First Man, l’aventure spatiale dans un fauteuil

J’étais encore un mouflet, mais je me souviens très bien des heures passées devant la télé noire et blanc, dans l’attente d’images qui ne venaient pas. Du haut de mes 7 ans, je savais qu’on vivait un moment unique. Ah si nous avions eu les images de Damien Chazelle dans son film « First Man », quelle fête cela aurait été !…

Le côté magique dans « First Man », c’est justement l’impression de vivre un événement en direct. Surtout aussi de découvrir cette aventure de 1969 dans son jus. Comment a-t-il fait pour que cela ait un tel niveau d’authenticité, avec des écrans à l’ancienne qui montrent que tout était alors encore mécanique. Continuer la lecture de First Man, l’aventure spatiale dans un fauteuil

« Le Jeu » : le téléphone pleure…

Les téléphones portables sont devenus le coeur de nos vies. Les compagnons dont nous ne pouvons nous passer, les confidents, les carnets roses, les vrais dépositaires de nos petits et grands secrets. Alors, que se passe-t-il quand on décide de les ouvrir aux autres ? C’est le point de départ du Jeu. Un challenge entre amis qui va devenir un révélateur brutal de tout ce qu’on cherche à cacher.

Pour faire ce film, le réalisateur Fred Cavayé a peaufiné son scénario pendant des mois. Cela se voit. Il a travaillé sur ses 7 personnages avec la précision millimétrée d’un horloger suisse et les gestes mesurés d’un dynamiteur maniant des puissantes charges d’explosifs. Tout est terriblement précis. Les enchaînements sont d’une rigueur exemplaire, faisant passer le spectateur en quelques secondes du rire au larme, puis du sourire à l’émotion la plus forte. Une réalisation de cette qualité, c’est du caviar. Continuer la lecture de « Le Jeu » : le téléphone pleure…

Une « Première Année » très assaisonnée

Le dépassement de soi est un sujet prisé du cinéma. Sportif le plus souvent. Rarement intellectuel. C’est un challenge que de présenter un accomplissement personnel au travers des études. Quoi de plus singulier et d’auto-centré que des études intensives ?

Thomas Lilti relève le défi avec ce film sur la première année de médecine au travers de l’histoire de Benjamin et d’Antoine, deux étudiants à la personnalité différente. Ce n’était pas gagné d’avance, mais le pari est réussi. Continuer la lecture de Une « Première Année » très assaisonnée

Le chef d’oeuvre majuscule…

« L’homme qui tua Liberty Valance », je ne peux pas revoir ce film sans connaître une profonde émotion. C’est mon film préféré, le film qui est pour moi le chef d’oeuvre absolu. Je peux le voir et le revoir, sans émousser les ressentis de la première fois. La dernière scène me laisse toujours la larme à l’oeil.

Un western ? Beaucoup n’iront pas plus loin… Le western est un genre mineur, proprement désuet pour beaucoup de spectateurs. Quand on ajoute que le film est en noir et blanc, la cause est entendue pour les jeunes générations. Elles préféreront passer leur chemin. En quoi, elles passeront à côté du film majuscule…

« L’homme qui tua Liberty Valance » est un film unique. Continuer la lecture de Le chef d’oeuvre majuscule…

« Le Poulain », carburant du populisme…

Quel chamboule-tout ! Le « Poulain » est une satire féroce de la vie politique, ou plutôt des cuisines de la vie politique où officient des directeurs de campagne sans foi ni loi dont le seul but semble être de manipuler l’opinion. C’est une comédie, certes, mais grinçante et sans nuances. Elle rend très mal à l’aise par l’image déplorable qu’elle donne de l’engagement politique : des candidats marionnettes, des entourages politiques qui se chamaillent, des responsables politiques qui trahissent comme ils respirent, tout un petit monde au vide intellectuel sidéral…

Le pire, c’est que beaucoup prendront la pastiche pour argent comptant. La politique a tellement mauvaise presse. Et puis après tout, peut-être que cela repose sur une part de vérité. D’ailleurs, la présence au générique de Gaspard Gantzer ex-petite main de Hollande qui joue son propre rôle, semble légitimer le propos. Affligeant !… Continuer la lecture de « Le Poulain », carburant du populisme…

« Melle de Joncquières »: envoûtante !…

Les films d’époque en costumes, ce n’est pas un gage de succès, mais cela requiert une condition quasi indispensable : une langue châtiée et littéraire. « Mademoiselle de Joncquières », libre interprétation d’un récit de Diderot, est de ce point de vue une réussite totale. Quand vous mettez en plus ces paroles suaves dans la bouche de l’acteur du moment sachant le mieux leur rendre justice ( l’ineffable Edouard Baer ), vous avez là de quoi provoquer des oh ! et des ah ! chez tous les spectateurs blasés.

Ajoutez une Cecile de France au visage expressif suintant toute la palette des émotions humaines, et quelques seconds rôles bien trouvés. Tout est là pour faire un film pétillant d’intelligence qui rivalise – c’est le plus beau des compliments – avec la violence des sentiments de Choderlos de Laclos et de ses « Liaisons dangereuses ». Continuer la lecture de « Melle de Joncquières »: envoûtante !…

Une « Mission » délicieusement régressive…

« Mission Impossible » à Paris, cela ne se loupe pas… Histoire de voir Tom Cruise dans mon environnement quotidien. Il utilise dans le film le parcours que je prends tous les matins vers mon bureau. Sauf que moi c’est en vélo, mais en lui en moto à 120 km/h. Y avait-il d’autres différences ? Cela valait bien un billet de cinéma….

Petite anecdote : pendant les bandes annonces de films précédant le film, je me disais que tous les films actuels étaient sur le même registre : de l’action sur-vitaminée, des explosions en tout genre, de la violence confite, des super-héros à la Marvel, bref du cinéma défouloir pour des fanas texans de la gâchette, ce qui n’est guère ma tasse de thé. Avant de réaliser que j’attendais un film en tous points comparable…

Moment de pure schizophrénie ? Continuer la lecture de Une « Mission » délicieusement régressive…

« Volontaire » mais pas transcendant…

Ce film présente tous les atouts d’un succès : une affiche pleine de sensibilité, une jeune actrice très « engagée » au regard expressif ; un sujet sortant de l’ordinaire avec le quotidien des commandos de marine entre terre et mer… Et puis, il y a Lambert Wilson au casting. Un programme donc alléchant… qui ne tient malheureusement pas ses promesses.

C’est difficile de dire du mal de ce film, tant il est pavé de bonnes intentions. Continuer la lecture de « Volontaire » mais pas transcendant…

Un duo émouvant…

« Monsieur Je sais tout » : un film par excellence difficile à critiquer… Il est pavé de si belles intentions qu’on aurait mauvaise grâce à ne pas adhérer à l’histoire.

Arnaud Ducret est épatant dans un rôle d’entraîneur de football très autocentré sur lui-même. Quand on l’a vu tout jeune dans son One-man Show au Point Virgule, on n’est, à vrai dire, guère surpris de sa capacité unique à « rentrer dans des personnages ». L’homme est un caméléon. Et même dans un registre qui n’est pas celui de l’humour, il est convaincant.

Quant à son jeune partenaire, comment ne pas être bluffé ? Continuer la lecture de Un duo émouvant…

Auteuil se lâche : touchant !…

Ce qui est bien, l’âge venant, c’est que les verrous sautent et que les réalisateurs laissent plus facilement libre cours à leurs fantaisies. Daniel Auteuil en est une belle illustration avec ce film. Il sort de sa vénération pour l’oeuvre de Marcel Pagnol ( 4 films au compteur quand même ! ), et s’attaque à un sujet qui lui parle : les émotions suscitées par l’éclat de la beauté féminine auprès d’hommes très matures dont on pourrait penser qu’ils sont définitivement rangés des voitures.

Un sujet qui touche car il est courant de ne pas vouloir avoir l’âge de ses artères. Continuer la lecture de Auteuil se lâche : touchant !…

Des moineaux qui volent très bas…

Quelle disgrâce ! Les Ricains qui jouent les Ruskoffs, c’est la promesse à coup sûr de clichés à la pelle. Surtout dans l’environnement du moment où Poutine et les Russes ne sont pas des « good guys ». Le film « Red Sparrow » ne nous épargne rien avec son école des « moineaux », autrement dit des agents russes prêts à tout pour collecter des informations au service de l’Etat. Charlotte Rampling reprend du service à cette occasion dans le rôle d’une formatrice coriace et revêche. Nul doute que son caractère froid et altier a aidé au moment du casting.

Tout le film est centré sur le personnage de Jennifer Lawrence, nouvelle star des ados depuis le succès des Hunter Games. Le scénario vise à la mettre en valeur, et il faut lui reconnaître qu’elle donne de sa personne. Continuer la lecture de Des moineaux qui volent très bas…

Une prière qui vous possède…

Un film ouvertement religieux, cela peut rebuter un public le plus souvent agnostique ou athée. Mais ce film porte une telle charge d’humanité qu’il en devient lumineux et visible par tous. Tout y est vrai.

Cela débute sans préambule dans la voiture qui conduit un jeune homme vers un centre de désintoxication par la prière et le travail. Ces premières minutes de silence, troublées par de courts échanges, vous captent l’attention comme si c’était votre fils ou votre frère qui était là, dans cette voiture, montant sans conviction sur le chemin de sa rédemption. Continuer la lecture de Une prière qui vous possède…

« Wonder Wheel », roue rouillée…

Woody Allen est sans doute le réalisateur le plus foisonnant de notre époque. Il n’est pourtant plus très en cour depuis quelques temps, notamment depuis qu’il a défendu mollement Harvey Weinstein. Et sa vie privée est plutôt trouble. Il est donc difficile de critiquer son dernier film sans donner l’impression de hurler avec les loups.

Mais bien que « Alleniste » de coeur, je suis très déçu par son dernier film. Un film mineur qui essaye de surfer sur les images chatoyantes des années 50, parfaitement bien rendues dans une petite ville balnéaire avec un grand parc d’attraction. Une reconstitution sérieuse donc…. Est-ce suffisant pour rendre passionnante une nouvelle chronique du temps qui passe et des amours crépusculaires chez une femme mûre ? Continuer la lecture de « Wonder Wheel », roue rouillée…

« Le retour du héros » : joli marivaudage

L’épopée napoléonienne ne donne pas souvent lieu à des films. C’est dommage car les costumes sont étincelants, entre les robes vaporeuses des femmes et les uniformes chamarrés des hommes. Alors, lorsque qu’une comédie en costume sort sur les écrans, avec un duo jubilatoire au casting, la tentation est grande de foncer prendre un billet.

En l’occurrence, l’instinct était bon car « le retour du héros » est une comédie enlevée avec un Dujardin séducteur comme jamais. Face à lui, Mélanie Laurent étonne par son jeu contemporain où perce des faiblesses féminines d’antan. Elle est irrésistible. Le tandem s’oppose à fleuret moucheté dans un marivaudage qui déclenche l’hilarité. Continuer la lecture de « Le retour du héros » : joli marivaudage