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Je suis un (nouveau) macroniste !…

L’interview d’Emmanuel Macron, ce dimanche soir, sur TF1 a été un grand moment de communication politique. Un très bel exercice qui a achevé de me convaincre que nous avions un grand président. Un homme que j’ai pourtant combattu lors du premier Tour de la Présidentielle. Mais le temps a passé. L’homme se bonifie; il s’est glissé habilement dans les habits de la fonction. Il a poli son discours au contact de la réalité du pouvoir. Et surtout, il aborde les problèmes du pays avec pragmatisme et réflexion.

Quel plaisir de l’entendre parler d’économie avec la métaphore de la cordée d’alpiniste !… Dire que nous sommes tous liés pour arriver au sommet, le chef d’entreprise comme premier de cordée pour tailler le chemin, mais aussi l’ouvrier, le retraité et tous les autres comme membres à part entière de l’expédition. Si l’un chute, toute la cordée chute. Et sans chef de cordée, Continuer la lecture de Je suis un (nouveau) macroniste !…

Une fête très déjantée…

« Le sens de la Fête » : grand retour du tandem Toledano-Nakache, auteurs de comédies exceptionnelles ( « Intouchable » ), réussies ( « Nos Jours heureux » ) ou complètement ratées ( « Tellement proches » ). La patte artistique de ces deux auteurs est de jouer les équilibristes sur la crête de scénarios aux situations forcées, source de fous rires, tout en essayant de ne pas tomber dans l’excès et le grand n’importe quoi. Ils n’y arrivent pas toujours !… Je relisais sur Allo-Ciné ma critique de « Tellement proches » que j’ai noté en son temps 1,5 sur 5. Un film qui m’avait laissé froid par son délire, « comme si les poissons de votre aquarium s’étaient grimés et déguisés pour se mettre à danser au son du carnaval de Rio… ».

Avec « Le Sens de la Fête », nous voilà à nouveau dans une histoire qui flirte avec cette fragile frontière Continuer la lecture de Une fête très déjantée…

Oripeaux…

Ce joli mot est toujours au pluriel. Rare et élégant, ce mot désigne des vêtements usagés qui conservent un certain éclat. Des guenilles de riche, en somme, témoins fidèles d’un temps glorieux qui n’est plus…

Claude Nougaro dans sa chanson « Armstrong » l’utilise avec ironie. Les oripeaux sont dans sa bouche les moyens futiles des hommes de se hausser du col. Dans la chanson, au delà des oripeaux, blancs ou noirs de peau se retrouvent frères dans leurs os ivoires…

Les oripeaux sont aussi la marque d’une aristocratie ruinée à qui il ne reste de richesse que sa particule. Le mot est alors charmant par sa forte dose de nostalgie…

Un soleil qui n’est pas au zénith…

« Un beau soleil intérieur » : ce film vaut d’abord pour Juliette Binoche. Une actrice d’une sensibilité rare qui a une fâcheuse tendance à s’égarer dans des films d’auteurs très arides, peu ouverts au grand public. Quoi qu’amoureux du cinéma dans son universalité, je n’avais pas trouvé récemment de convergence entre son cinéma et le mien.

Quel plaisir donc de la retrouver ! Elle est lumineuse et sait passer du rire aux larmes avec un naturel confondant. « Un beau soleil intérieur » lui donne un bon rôle de composition, celui d’une femme seule, déboussolée, vivant mal sa solitude et désespérément en quête d’amour. Un rôle touchant qui traduit bien la détresse de nombreuses femmes célibataires ou divorcées, qui après un certain âge, peinent à trouver l’âme soeur. Ce combat au quotidien méritait bien un joli film…

Hélas, la réalisatrice Claire Denis traite le sujet Continuer la lecture de Un soleil qui n’est pas au zénith…

Peccamineux

Voilà un mot dont on comprend bien pourquoi il est tombé dans les oubliettes de notre usage. Il sent trop le souffre de la religion… Est peccamineux, tout ce qui concerne le pêché. « Une pensée péccamineuse » ne l’est plus, maintenant que toute référence religieuse est écartée. Cela devient « un rêve érotique ». Plus parlant et moins mystérieux…

Moi je l’aime bien ce « péccamineux ». Il est le vestige d’une époque où les hommes craignaient Dieu.

Le délicieux jardin des Hansen…

Le Musée Jacquemart-André fait fort, une nouvelle fois !!!…  Son exposition temporaire de la collection particulière de Wilhelm Hansen est somptueuse. Cet esthète ( 1868-1936 ), riche assureur danois, constitua en l’espace de deux ans, durant la guerre, une collection d’Impressionnistes d’une richesse inouïe. Cet homme chanceux ambitionnait, en effet, d’avoir au moins une douzaine de toiles de chacun des plus grands peintres français de la fin du XIXème siècle. Objectif qu’il ne réussit pas à atteindre totalement, mais qui fit de sa collection particulière une des plus belles rassemblées par un seul homme.

Même s’il dût revendre une partie de ses toiles du fait d’un revers de fortune, Wilhelm Hansen confia tous ses trésors à un musée danois, le musée Ordrupgaard qui nous fait l’honneur de présenter à Paris une partie de sa riche collection. Ne loupez pas l’événement !…

Voilà quelques images de cette belle visite Continuer la lecture de Le délicieux jardin des Hansen…

Des soeurs gonflées aux anabolisants…

Vox populi, vox dei ? Pas sûr… Ainsi les 4 étoiles du vote internaute pour « Seven Sisters » ne me semblent pas totalement méritées. Car les films d’anticipation, pour inventifs et imaginatifs, qu’ils soient, doivent s’appuyer sur une logique implacable, une cohérence du monde inventé jusque dans les moindres détails…

Point de cela, ici. Le contexte est flou, comme s’il avait fallu créer trop rapidement un nouveau monde autour d’une idée folle : faire jouer à une personne 7 personnages différents qui s’assimilent à une seule personne… Hélas, Continuer la lecture de Des soeurs gonflées aux anabolisants…

Derechef

Voilà un mot encore tombé dans l’oubli, alors qu’il a le mérite d’être court pour exprimer une chose qu’on formule le plus souvent en deux mots : « une seconde fois » ou « à nouveau »… Il est curieux que notre monde n’ait pas préféré aller au plus court, comme il le fait habituellement.

Car comment plus joliment abréger une conversation que de dire devant un opportun. « Et je vous dirai derechef que vous avez tort et que vous êtes un fat ». Il préférera rompre le fer de peur d’avouer qu’il n’a rien compris.

Barry Seal, aviateur fou…

Le catalogue des sorties de la semaine était riche; par fatigue et besoin de distraction simple, j’ai choisi le dernier Tom Cruise. Mauvaise pioche !…

Les films issus d’histoire réelle ne valent pas toujours une bonne fiction, surtout quand la mise en scène est plate et s’accroche aux événements avec la lourdeur d’un pachyderme. Il faut en effet bien vingt minutes pour camper l’histoire. Tom Cruise a beau se démener et sulfater son public d’un sourire ultra brite, il n’arrive jamais vraiment à faire décoller l’attention du spectateur. Et l’humour est à la cave, avec des blagues du genre du type qui creuse un trou dans son jardin pour enterrer un sac de billets, et qui trouve un vieux sac tout aussi rempli de billets verts. Continuer la lecture de Barry Seal, aviateur fou…

Le ( savoureux ) Demon de Midi ( par Anne-Marie )

Assez souvent on m’a demandé mon avis

pour savoir à quel âge de leur terrible vie

je trouve que les hommes sont les plus séduisants.

Et j’ai toujours répondu : mais vers les cinquante ans.

Tout homme est un démon que son dévergondage

fit un jour éjecter certes du paradis,

mais de tous ces démons, de tout temps, de tous âges,

mon démon préféré c’est le démon de midi…

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Robert Merle ( 1908 – 2004 )

On me demande parfois quel écrivain m’a incité à écrire, quel est mon modèle en littérature. C’est difficile de faire un choix car nous sommes tous le fruit de nombreuses lectures depuis le plus jeune âge. Mais il y a un nom qui me vient souvent à l’esprit : Robert Merle.

A l’heure où l’on redécouvre la bataille de Dunkerque avec le beau film de Christopher Nolan, voilà un homme qui a justement combattu à Dunkerque. Il y a été fait prisonnier, et est resté trois ans prisonnier en Allemagne.

Une chance pour la littérature car cette longue inactivité lui a donné l’envie d’écrire. Et après la guerre, le professeur des écoles n’arrête pas d’écrire. Dès 1949, Continuer la lecture de Robert Merle ( 1908 – 2004 )

Quand le doute prête à sourire…

« Otez-moi d’un doute », voilà assurément un très joli titre pour un film sur la paternité et les questionnements sur ses origines. Une très belle histoire, aussi, celle d’Erwan, démineur de profession, qui va être amené à désamorcer quelques bombes dans sa famille, avec la découverte que son père n’est pas son père, que sa fille enceinte va donner naissance à une gamine sans père, et que la femme qui lui plaît est peut-être sa demi-soeur….

Difficile de parler de ce film sans spoiler le spectateur, mais il est certain que les bombes intimes sont aussi dangereuses que les vraies car elles font vaciller le socle même de votre vie. Sujet puissant s’il en est… La force de la réalisatrice Carine Tardieu est d’aborder le sujet avec légèreté, et un humour affleurant qui font de cette comédie Continuer la lecture de Quand le doute prête à sourire…

Le Royaume du Grand Paul…

C’est la caverne d’Ali Baba de la bonne chère. Le temple du goût, de la gourmandise et des émotions culinaires…

La visite des Halles de Lyon est sans doute le meilleur moment d’un retour dans ma ville natale. Tout a été fait pour que vous y soyez bien. Les étalages sont un régal pour les yeux; les produits respirent la santé et la fraicheur; les dégustations sont nombreuses; des petits coins de restauration permettent de céder à l’appel des huîtres, des viandes, des jambons Serrano, des fruits de mer ou de toutes autres envies qu’il vous plairait d’assouvir sur l’heure. Les fruits vous aguichent aussi sûrement que les pâtisseries, ou le coulant St Félicien de la Mère Richard.  Vous êtes là pour émoustiller vos sens, papilles en apesanteur, truffe au vent, toucher qui vous fourmille, oeil en pâmoison.

Nulle part je ne me sens aussi bien que dans les Halles de Lyon. Continuer la lecture de Le Royaume du Grand Paul…

Analyse du phénomène Mélenchon

Melenchon : le personnage intrigue et fascine. Que vaut-il ? Mérite-t-il la popularité qui est la sienne ? Une virée sur son blog m’a permis de mieux appréhender le personnage. J’ai bien sûr quelques a priori, voire des préventions contre lui, mais j’ai essayé de lire sa prose avec objectivité.

Son blog contient toutes sortes d’intervention : à l’assemblée nationale, dans les médias ou des écrits sur l’actualité du mouvement des Insoumis. Il y a de la matière ! On sent que ce blog est un outil de conquête à part entière. D’ailleurs, un bloggeur politique expert reconnaissait que Melenchon était celui qui avait le mieux saisi le type de communication pertinent sur le net. Un langage direct, une forte proximité, une conversation à bâtons rompus qui ne n’assène pas des messages, mais les distille subtilement. Enfin et surtout, Continuer la lecture de Analyse du phénomène Mélenchon

Voyage à la source d’un fleuve…

            « Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?

« Un serment fait d’un peu plus près, une promesse

Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,

Un point rose qu’on met sur le i du verbe aimer;

C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,

Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,

Une communion ayant un goût de fleur,

Une façon d’un peu se respirer le coeur,

Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme ! » Continuer la lecture de Voyage à la source d’un fleuve…

« Atomic Blonde » sans Blondie…

Encore un film d’espionnage ? Un énième film d’action qu’on aura oublié demain ? Une nouvelle manifestation de la tendance actuelle de mettre des femmes dans la castagne ? Charlize Theron à la place d’Angelina Jolie ? Bof !!!…

Pourtant, malgré ces a priori défavorables, « Atomic Blonde » m’a enchanté. Pour quatre raisons : 1- Charlize est beaucoup plus convaincante qu’Angelina Jolie, elle ne se ménage pas dans ce film et reste étonnamment belle malgré les coquards et les lèvres tuméfiées; 2- Le contexte historique de la chute du mur en 1989 est parfaitement rendu ( mes années de jeunesse en plus ); il rend d’autant plus ironique cette lutte à mort, alors que survient le dégel entre Est et Ouest; Continuer la lecture de « Atomic Blonde » sans Blondie…

« Dunkerque », une plage qui tue…

« Dunkerque », je craignais un peu ce film car pour l’amateur d’histoire que je suis, il me semblait difficile de restituer la confusion totale qu’a été cette retraite par la mer de deux armées aux abois. De ce point de vue, les plages nues du film, quasiment sans carcasses de véhicules, d’armes et de matériels divers, sont un peu sur-réalistes. Economies de moyens ?

Peut-être, mais Christopher Nolan a choisi de retracer l’événement sous l’angle du simple soldat britannique et du formidable stress qui est le sien. Un récit Continuer la lecture de « Dunkerque », une plage qui tue…