C’est connu, Quentin Tarantino est un grand cinéphile, un des plus passionnés en tout cas et dans ce film « Once upon a time in Hollywood », il tente de nous faire partager son amour du cinéma. C’est sans conteste son film le plus personnel. On retrouve, dans ce film, ce qui a fait vibrer le jeune Quentin-enfant quand il ressentait les palpitations du spectateur, devant des westerns notamment. Il y a des extraits de films, des bandes annonces, des scènes se passant dans une salle obscure et beaucoup de ce qu’on se représente des coulisses d’Hollywood.
Dans le même temps, Tarantino célèbre un temps où les images avaient du poids, où la lecture et la radio occupaient les esprits avec fraîcheur, très loin de la saturation et de l’overdose d’images de notre époque. Ce film est un manifeste nostalgique pour l’âge d’or du cinéma,et la période d’insouciance qui l’a accompagnée. Jusqu’à un certain jour d’août 1969 où le massacre de Sharon Tate et de quelques amis a fait perdre au milieu du cinéma la candeur des origines. Continuer la lecture de Tarantino intime…→
Julian Fellowes, né en 1949, est un touche-à-tout des médias. Le nouveau septuagénaire s’est essayé à beaucoup de choses, notamment le métier d’acteur, de scénariste et de romancier. Avant de remporter un beau succès avec Gosford Park dont on a fait un film, puis surtout de Downton Abbey qui fut un succès planétaire. Le scénariste chéri des plateaux n’a pas oublié d’écrire, et son roman « Passé imparfait » est son troisième livre. Un livre dans la veine de Downton Abbey, mais peut-être plus profond car sociologiquement très piquant.
L’histoire est savoureuse. Un sexagénaire célibataire, romancier à ses heures perdues, reçoit une invitation étrange à venir le voir d’un vieux copain de jeunesse, Damian, dont il s’était séparé violemment au point de le considérer comme un ennemi. Après toutes ces années, que lui voulait-il ? Continuer la lecture de Passé imparfait plus que parfait…→
Clement est l’ami de ma nièce. Un garçon qui est venu passer quelques jours en vacances auprès de la famille, au sens le plus large qui soit. Une présence qui n’est pas passée inaperçue…
Il a juste 17 ans, mais a déjà fait des choix de vie forts. Clément a les cheveux peroxydés; il est ouvertement efféminé et s’amuse avec sa copine à se vernir les ongles de pieds. Quelques gestes et postures traduisent une orientation sexuelle non conforme au choix majoritaire.
Clément est un garçon très doux, bien élevé et paisible. Il s’assume pleinement… Mais ce n’est pas le cas de l’entourage qui se crispe, lui déniant son droit à la différence. Les générations les plus anciennes sont les plus perdues. Comment accepter de telles « simagrées » ?
Elle porte bien son nom. C’est la terre de France le plus à l’ouest. Celle qui profite de la dernière lumière du jour, avant de voir sombrer le soleil dans une immensité liquide. Le Finistère dans son expression ultime de bout du monde.
L’île d’Ouessant est un lieu qui attire. Elle exerce sur le visiteur une forme d’envoûtement. L’idée d’aller jusqu’au bout de la route, cap à l’ouest, tant que la terre nous porte. Mais l’île se mérite… Elle ne se donne pas au premier venu. Mieux vaut regarder la météo marine avant d’entreprendre le voyage. Pour l’avoir négligé, nous avons dû nous y prendre à deux fois. La première fois, lors d’une journée pourtant ensoleillée, notre ferry avait dû rebrousser chemin à deux cent mètres de l’arrivée, à cause d’une forte houle qui rendait l’accostage dangereux. Nous avions réalisé ce jour-là que le bras de mer entre Ouessant et le continent était comme le Cerbère des enfers. Parfois docile, parfois menaçant, il peut d’un coup de langue vous engloutir. Mieux vaut oublier son arrogance quand on s’approche d’Ouessant. D’ailleurs, les marins craintifs avaient coutume de dire : « qui voit Ouessant, voit son sang ». Continuer la lecture de Totalement à l’Ouest…→
La trilogie de Pagnol est universellement connue. Marius-Fanny-Cesar nous sont intimement familiers. Le plus souvent d’ailleurs sans véritablement connaître les films. Des films en noir et blanc des années 30, vous pensez bien, Madame, c’est un peu désuet… Alors, on pense à eux autrement, en jouant aux cartes par exemple avec cette savoureuse réplique dans le film Marius « tu me fends le coeur ! ». Raimu y est exceptionnel…
Dans cette chronique familiale marseillaise, chef d’oeuvre d’émotion du grand Marcel Pagnol, j’ai une tendresse particulière pour le dernier, « Cesar ». Le film tourné en 1936 visait à donner une suite, alors que les précédents opus avaient été de grands succès. Pagnol l’avait écrit en urgence.
Yesterday est un film qui exploite la veine des films musicaux, dans la poursuite de Bohemian Rhapsody ou du récent Elton John. Ici ce sont les Beatles que l’on honore. Mais en les faisant disparaître de l’Histoire, pour voir quel serait l’état du monde sans leur bénéfique influence.
Pourquoi pas après tout ? On est habitué à une part de science-fiction dans les scénarios d’aujourd’hui. Et puis, imaginer l’accueil que l’on ferait aux mélodies des « Fabulous Four » si on devait les redécouvrir, cela pouvait faire une histoire sympatoche… Continuer la lecture de Yesterday : une vie sans les Beatles ?→
Faire son premier long métrage à 28 ans, c’est audacieux… Une audace pas vraiment partagée par les distributeurs qui réservent peu d’écrans à ce premier film. Pourtant le public aime, et c’est déjà une première revanche pour une jeune femme, Mélanie Auffret qui a mis dans l’exercice tout son coeur.
Certes la jeune réalisatrice surfe sur une vague sociétale très forte, le retour aux valeurs simples, au bien-manger, à l’exploitation extensive de la terre qui rémunère correctement ses artisans. Tout cela est très dans l’air du temps, mais Mélanie le fait avec beaucoup de tact et de finesse. Très loin du discours militant des écolos anti-consuméristes enragés.
Cela faisait longtemps… Longtemps que j’avais envie d’aller voir. Non pas par voyeurisme ou par une curiosité malsaine. Mais pour perpétuer la mémoire d’un drame… Seulement ce lieu se mérite. Il est à l’écart des grandes routes dans ce Limousin rural que vous ne pensez pas naturellement à visiter. Il est pourtant à voir une fois dans une vie d’homme. Comme une obligation morale vis à vis des anciens et de notre histoire commune.
Oradour sur Glane est ce village martyr figé dans ce jour de juin 1944 qui aura vu 652 personnes – hommes, femmes, enfants – mourir dans des conditions atroces. Brûlés dans leur village qu’ils n’avaient pour la plupart jamais quittés. Continuer la lecture de Mémoire de nos pères…→
Grâce à Babelio, j’ai pu rencontrer Jacques Expert, auteur de polars que je ne connaissais pas. Un homme du monde des médias qui utilise ses expériences passées de journaliste de faits divers comme d’actes de guerre au service de son imagination qu’il a fertile. Il estime avoir au cours de ses pérégrinations professionnelles si bien côtoyé l’humain dans tous ses aspects, les lumineux comme les sombres, que l’écriture est devenue son activité principale. « Le jour de ma mort » est, si ma mémoire est bonne, son onzième roman.
Jacques Expert a un style d’écriture étonnant pour un auteur de polar. Il commence ses histoires sans savoir où il va. Il nous dit vivre avec ses personnages, et les laisse vivre, avant d’espérer retomber sur ses pattes dans la construction de l’intrigue. Continuer la lecture de Dans la peau du tueur…→
J’ai découvert sur You Tube ( merci Marie ! ) cette vidéo fleuve qui est un cours passionnant pour « Apprendre le langage de la vie intérieure ». Cette vidéo dure 1h40, mais cela passe très vite, tellement son contenu est d’une intelligence folle. D’ailleurs, je l’ai vu deux fois…
Thomas d’Ansembourg est un orateur brillant qui raconte notre rapport à nous-mêmes et aux autres avec une verve enthousiasmante. Honnêtement, voir cette vidéo n’est en rien une perte de temps. Réfléchir, prendre de la hauteur, analyser les conditionnements de notre enfance, c’est un pré-requis indispensable pour continuer à être un être social qui arrive à trouver sa place dans notre société. Est-ce que notre bonne santé mentale ne mérite pas que nous lui consacrions un peu de temps ?
Le voilà ce livre magique qui a été un incroyable succès d’édition dans le monde entier. J’ai mis longtemps à céder à son appel. Folle indépendance ou stupide esprit de résistance face à la « vox populi ». J’avais tort. Ce livre est un merveilleux voyage.
C’est un roman, paraît-il. Allons-donc, c’est plus que cela. Et si le livre a eu un tel succès au point de mettre son auteur à l’abri du besoin pendant quelques siècles, c’est bien parce que le livre parle à chacun. Comme une parabole de la Bible, ou du nouveau Testament qui viendrait irriguer le monde de ses principes de vie. Ce livre a une dimension spirituelle lumineuse, comme un guide de vie pour homme ordinaire, afin de l’inciter à trouver sa légende personnelle. Autrement dit, le destin que lui réserve la Providence s’il sait être à l’écoute de celle-ci.
Prendre un livre de Jean Christophe Rufin, c’est à coup sûr rentrer dans un monde riche, foisonnant, romanesque à souhait. Et dans une langue simple merveilleusement agencée au service de son histoire. Le style de Ruffin est, pour ainsi dire, aisément reconnaissable : court, nerveux, sans fioritures, mais doucement vallonné, comme pour épouser les courbes de son intrigue. Lire du Rufin, c’est s’enfoncer avec volupté dans l’Histoire avec un grand « H », une histoire toujours teintée de nationalisme car notre auteur-diplomate est farouchement français. Il aime mettre en exergue tous nos compatriotes obscurs qui ont fait la France, même si la postérité ne leur a jamais rendu grâce. Des aventuriers inconnus dont il aime à rappeler les rêves, les faits de gloire et les échecs.
Après Nicolas de Villegagnon ( « Rouge Brésil » ) et Jacques Coeur ( « Le Grand Coeur », livre que j’ai encensé sur ce site ), voici un autre aventurier mis à l’honneur, Auguste Benjowski, avec ce livre dont le titre paraît peu sérieux : « Le tour du monde du roi Zibeline ». Continuer la lecture de Rufin au service des oubliés de l’Histoire→
Merveilleux reportage de France 3 hier sur Claude François. A voir et revoir en replay… Un très bel hommage, sensible, émouvant et très honnête. Le chanteur des années 60 et 70, mal-aimé de son époque et pourtant un des plus grands vendeurs de disques de la chanson française, a merveilleusement bien traversé le temps. Aujourd’hui, dans une soirée dansante, il n’y a pas de baisse de rythme qui ne soit immédiatement rattrapée et électrisée par un tube de Claude. Notamment son dernier « Alexandrie Alexandra » au rythme endiablé. Un tube déjà disco qui laisse mesurer à quel point il aurait pu encore marquer de son rythme et de ses mélodies les années 80, si le destin n’en avait pas décidé autrement.
Un titre qui fait penser à ce jeu de fête foraine où l’on s’ingénie à faire chuter les têtes des personnages à coup de boules. Il y a un peu de cela dans le film autour d’une histoire bien ficelée d’un homme ( José Garcia ) ayant perdu la vue et tout sens de la retenue, à la suite d’un accident. Du coup, il assène des phrases assassines à tout son entourage, sans pudeur ni vernis social, la cécité l’ayant rendu totalement auto-centré sur lui-même.
Sa femme, la délicieuse Alexandra Lamy tente bien de l’entourer de son affection, mais elle a un peu baissé les bras, en tombant dans ceux d’un amant de passage, ce qui lui fait bien mieux accepter l’épreuve. En plus, Continuer la lecture de Casse-pipes entre potes…→
Pour une fois, le titre du film a été francisé… Et objectivement « Coeurs ennemis » est beaucoup plus parlant que « The aftermath ». Il serait temps que nos censeurs du cinéma arrêtent d’avoir honte de notre langue. Ou de considérer l’anglais comme plus sexy…
« Coeurs ennemis », donc, est un film séduisant sur le papier. Une histoire d’amour entre un jeune veuf allemand et une anglaise, femme d’un colonel des troupes d’occupation britanniques juste après la guerre dans une Allemagne dévastée, il y a là matière à ouvrir une page d’Histoire avec un joli jeu d’acteurs, partagé entre deux langues saxonnes. Et puis, il a la divine Keira Knightley au générique, une actrice au regard lumineux et à la présence aussi douce que son patronyme est aride.
« Les petits mouchoirs » avaient été un grand succès. Il était prévisible qu’il y ait une suite… Sauf qu’un film aussi intimiste ne pouvait prétendre nous surprendre une seconde fois, malgré le plaisir réel de retrouver des personnages attachants.
Guillaume Canet a dû être conscient de cette gageure en construisant « Nous finirons ensemble », si bien que le bon chroniqueur d’un groupe de potes qui avait excellé dans son premier tableau, a durci le trait de son nouveau croquis en prenant du fusain à gros trait. Finis l’humour et l’insouciance. Place aux états d’âme existentiels de la quarantaine finissante!… Comme si l’amitié de ces zozos devait être compensée par des mal-êtres en cascade pour rentrer dans le moule d’une société en crise. Choix discutable sur le fond, mais aussi sur la forme, car une certaine forme d’exaspération du spectateur naît de l’outrance des situations. Continuer la lecture de « Nous finirons ensemble », Ou pas ?→
« My absolute Darling » : derrière un joli titre se cache un livre qui ne vous épargnera pas. Un livre coup de poing qui traite d’un dernier tabou, l’inceste. « My Absolute Darling » est un grand succès d’édition. C’est un grand livre, à n’en pas douter… Mais quelle douleur de poursuivre cette lecture ! Jamais je n’ai suivi le pourcentage de lecture de mon E-Book avec tant d’attention. J’étais pressé d’en finir, et en même temps, je ne pouvais pas en lire plus de quelques pages par session. Une vraie douleur…
L’histoire de Turtle, cette jeune ado, est pénible. Elle vit seule avec son père dans une maison déglinguée en rase campagne, près du bord de mer. Son grand-père vit lui dans un mobil home un peu plus loin. Le père est un salaud qui abuse de sa fille, tout en maintenant sur elle une emprise psychologique terrible. Turtle ne peut sortir de ses griffes, partagée entre un dégoût de ce qu’il lui impose et des vieux relents d’amour filial. Continuer la lecture de Littérature dolorosa…→