Tous les articles par Bernard

L’ami qui flirte avec votre cerveau…

Visiter le siège parisien de Facebook est un rêve de geek. Une proposition qui ne se refuse pas… Dans la belle course à l’échalote qu’est devenu le monde contemporain, il est urgent de rester dans le coup. Suivre l’accélération brutale du monde et continuer à communiquer avec les jeunes accros au monde digital. Sinon c’est le déclassement, l’inadaptation et le rejet. Pas vraiment acceptable pour un quinquagénaire encore dans la force de l’âge.

Facebook n’a pas encore quinze ans, mais c’est déjà une institution. Un des architectes du monde de demain. Un des quatre GAFA comme on dit dans le monde journalistique friand de ces acronymes qui donnent une illusion de maîtrise. Chez eux comme partout ailleurs, on cherche, d’une façon ou d’une autre, à accrocher son wagon au monde digital.

C’est un privilège de voir de l’intérieur la société qui ne commercialise rien, sinon une part de votre cerveau. Continuer la lecture de L’ami qui flirte avec votre cerveau…

Un grand Lyonnais n’est plus…

C’était un Seigneur… Un prince de la gastronomie qui a donné des lettres d’or à la table lyonnaise. Il aura fait connaître dans le monde entier les richesses de la grande cuisine française, contribuant à faire de notre pays le premier dans les métiers de la haute restauration. Tous les grands chefs sont passés dans ses cuisines. Il a formé les plus grands…

C’était un homme modeste, passionné de son métier. Son restaurant de Collonges au Mont d’Or était le Graal dans mes jeunes années. Un dîner dans son restaurant paraissait être le plus beau cadeau possible. Ce restaurant magnifique aux couleurs chatoyantes faisait rêver. Aurions-nous un jour la chance d’y déjeuner ? Continuer la lecture de Un grand Lyonnais n’est plus…

L’Art de disséquer une amitié…

Un ami qui fait du théâtre, nous a engagés à venir le voir dans sa pièce qu’il produisait dans l’appartement de son père. En petit comité donc, mais un intérieur bourgeois se prêtait bien à la pièce choisie, « Art » de Yasmina Reza.

« Art », une pièce étincelante… Le récit d’une passe d’armes de 1h30 entre trois amis qui s’étripent, suite à l’achat par l’un d’entre eux d’un tableau contemporain très cher montrant un fonds blanc avec des légères rayures blanches. Une pièce qui est maintenant un classique du répertoire… Notre ami et ses deux partenaires ont fait une prestation bluffante, en rien différente de vrais professionnels. Et cela nous a permis de replonger dans le texte finement ciselé de cette belle pièce. Un régal ! Continuer la lecture de L’Art de disséquer une amitié…

Visite au temple du digital…

Son nom fait penser à une base spatiale de la guerre des étoiles. C’est un lieu excentré de la capitale, derrière la gare d’Austerlitz, autant dire aux confins du monde habité. Il y a là bien quelques peuplades du 13ème district, mais point de banquiers, ni de business men dans toute la galaxie alentour. Carrément la zone ! Cela ressemble aux faubourgs désolés de Pluton la lointaine…

Pour y aller, j’ai dû prendre un engin propulsé par une puissante onde électrique, mon Riese & Mueller Delite45, pour m’amarrer sous une pluie battante à la « Station F », le nouveau centre de l’économie 2.0 créé en juin dernier par Xavier Niel. Autrement dit, le temple des start-ups puisque le lieu y rassemble 1200 sociétés nouvelles sous la bienveillante supervision d’incubateurs et d’investisseurs en capital-risque.

Le lieu est futuriste Continuer la lecture de Visite au temple du digital…

« Où passe l’aiguille », ode à la vie…

« Où passe l’aiguille » : le titre m’a troublé; je n’arrivais pas à m’en souvenir; je n’en voyais pas la signification; je ne le trouvais pas très accrocheur… Jusqu’à ce que je lise la dernière page qui m’a donné la clef. La clef d’un récit subtil, écrit par une jeune femme, Veronique Mougin, qui y a mis tout son coeur.

Je n’ai pas lu la 4eme de couverture avant de lire ce livre, et cela a été donc une expérience. Expérience précieuse car le passionné d’histoire que je suis, y a trouvé son miel avec l’évocation de cette famille hongroise juive connaissant en 1943-1944 le rejet par ses voisins, la soumission aux autorités, l’espoir vain d’une rémission, puis l’enfer des camps de concentration. Plus j’avançais dans l’histoire, Continuer la lecture de « Où passe l’aiguille », ode à la vie…

« Les Heures sombres », forges d’un destin

Winston Churchill est vénéré dans son pays, considéré comme le plus illustre anglais dans toute l’histoire de l’Angleterre. Un homme politique sans équivalent qui a marqué le siècle de son génie, de son sens politique et de sa capacité à anticiper les événements. Surtout de sa formidable capacité à rester fidèle à lui-même, fut-ce au prix d’un isolement prolongé. On rit encore de ses citations savoureuses, tant il avait le sens de la répartie et de la formule à l’emporte-pièce. Une personnalité dont on rêverait pour gouverner nos pays aujourd’hui encore.

Oui, mais un tel destin est fragile. Il se construit sur quelques heures. Des heures tragiques où celui qui préside à l’avenir d’un pays se trouve confronté à une pression maximale. Des heures atroces qui révèlent la vraie personnalité d’un dirigeant. Des heures où se forgent un destin. Ce sont ces quelques heures dont parle le film « Les Heures sombres ». Les heures qui auront propulsé Churchill au firmament de la gouvernance politique. Continuer la lecture de « Les Heures sombres », forges d’un destin

superfétatoire

Oh le vilain mot compliqué !… Voilà un synonyme de « superflu » qui se paye le luxe d’être plus long que son concurrent plus connu. C’est l’assurance d’un enterrement de première classe dans l’usage de notre langue.

Pourtant, ce mot qui renvoie éthymologiquement à la gémellité et à la fécondation en excès, en rajoute dans la notion de ce qui est « inutilement ajouté ». Après « super », le « fétatoire » se veut encore plus fort que le « flu ». Et cet ajout va bien dans le sens du mot qu’il véhicule. Brillant !… Alors, au risque de passer pour « pédant », je n’ai pas envie d’oublier ce « superfétatoire »…

Habemus Cardinam…

Un nouvel archevêque de Paris, plus exactement, qui a été consacré hier à Notre Dame… Un homme très intéressant qui était médecin dans la vie civile, et a décidé à 39 ans de devenir prêtre. Un homme qui ambitionne de guérir les maux de l’âme, après s’être occupé des corps.

L’homélie de Notre Dame m’ayant plu, j’ai essayé d’en savoir plus sur lui et j’ai découvert cet interview dans la vidéo ci-dessous… Quelle belle humilité chez cet homme ! L’Eglise s’ouvre merveilleusement sur la société civile avec de telles nominations. Bravo et bonne route à notre Archevêque… Continuer la lecture de Habemus Cardinam…

Un Goncourt anachronique…

Un Goncourt de 150 pages au petit format. Voilà le rêve du lecteur moderne, économe de son temps… Mais cet atout de principe est gommé par le choix du sujet, une analyse critique de la montée du nazisme. Un sujet qui n’est pas consensuel, et qui aura sans doute détourné de nombreux lecteurs n’ayant pas pu « rentrer dans l’histoire ». D’ailleurs, il vaut mieux parler en l’occurrence d’Histoire car ce livre n’est pas un roman, mais un récit. Un récit au vitriol, porté par un style court, fort, percutant. Des mots sulfuriques pour dénoncer le manque de courage et de clairvoyance de quelques caciques face à l’extension malfaisante de la pieuvre nazie. Fort bien !… Il se trouve que je suis un passionné de cette époque, au point de m’être souvent posé la question : « qu’aurais-je fait si j’avais vécu à ce moment là ? ». Une question à laquelle, à 55 ans, je n’ai pas encore trouvé de réponse. Enfin, j’entends, de réponse objective et honnête.

Eric Vuillard n’a lui aucun doute. Continuer la lecture de Un Goncourt anachronique…

Paris fête son créateur…

Il a comme lui quatre lettres dans son nom. Et les deux premières sont communes. Dior est dans la mode aussi connu que Dieu. Et comme pour Lui, c’est son fils qui fait parler de lui. Son fils adoptif, Bernard Arnauld, qui n’a pas cru bon de mettre CD dans son LVMH, mais qui veille sur son héritage avec les yeux de Chimène. Dior est son joyau, sa pépite. Il n’a pas fini de la faire lustrer.

La collection Dior qui s’affiche au Musée des Arts Décoratifs, s’apparente au Second Testament. La plus belle vitrine du prophète. La foule des fidèles s’agglutine  – deux heures d’attente dehors, dans un froid de gueux – pour s’approcher du maître, admirer ses collections et respirer l’air de la haute création et du très grand luxe. Continuer la lecture de Paris fête son créateur…

« Coco », Picasso du dessin animé

La bande dessinée ou le dessin animé est un art mineur, c’est bien connu… Un truc essentiellement pour les enfants. Jusqu’au jour où Pixar se décide à travailler dur sur un projet de film, en essayant d’élever son jeune public à sa qualité d’être-humain à part entière. Il en sort « Coco », un dessin animé, à nul autre pareil. C’est normal car c’est un pur chef d’oeuvre…

Quelle idée audacieuse de parler de la mort à un jeune public qui ne fait que commencer sa vie. Parler de la famille, des ancêtres, de la filiation, de l’arbre généalogique. Et des disparus qu’on honore le jour des morts. C’était casse-gueule, à n’en pas douter, car la mort fait peur. Elle ne se raconte pas…

L’idée géniale est Continuer la lecture de « Coco », Picasso du dessin animé

Calembredaines : deuxième bougie…

Deuxième année pour mon petit blog Calembredaines. Deux années que je m’astreins à écrire ce qui me fait vibrer. Raconter mes coups de coeur, mes joies, mes petits plaisirs, tout ce qui constitue le poivre et le sel d’une existence…

Plaisir hédoniste ? Sans doute… Mais j’adore écrire. Et à défaut de pouvoir avancer sur mon roman numéro 3, je m’exerce avec ce blog. C’est une forme d’entretien, comme une course de jogging pour maintenir en forme.

Hélas je n’ai pas réussi à faire de ce blog un lieu d’échanges. Personne ne réagit à mes messages. Je sais que j’ai des lecteurs. Mon compteur des visites tourne et accélère. Et grâce à Google Analytics, je découvre que mon audience va bien au-delà de Paris où j’habite et de Lyon où je suis né… Continuer la lecture de Calembredaines : deuxième bougie…

Le Capitaine Fracasse, cet inconnu

Il est de ces personnages de roman que nous croyons connaître. Des héros de cape et d’épée que nous connaissons par les films des années 50-60 en noir et blanc, avec le plus souvent, André Hunnebelle à la réalisation et Jean Marais dans le premier rôle. Mais nous mélangeons tout entre le Bossu, le Capitan, le Capitaine Fracasse, Cartouche, Scaramouche… Avant d’être un film, le Capitaine Fracasse était un livre. Un livre de Théophile Gauthier, un écrivain connu pour ce seul roman qu’il mit une vingtaine d’années à écrire. Un roman pour la jeunesse, dit-on. Est-ce vraiment le cas ? Combien de jeunes l’ont réellement lu ?

Cela faisait longtemps que j’avais envie de le lire car le nom de Fracasse avait sa part d’aventure, ce petit goût d’authentique qui tient une place dans notre imaginaire, comme un lien vers l’enfance. Encore fallait-il avoir le courage de plonger dans une oeuvre de 700 pages plutôt dense ? Continuer la lecture de Le Capitaine Fracasse, cet inconnu

Naissance d’une légende

« La promesse de l’Aube », mon roman préféré au cinéma… Quelle aubaine ! Le livre qui m’a fait vibrer, qui m’a ému, qui m’a emballé par son écriture soignée. Le livre incontournable de la littérature que j’ai vainement tenté de copier dans mon premier livre « le collectionneur amoureux ». Je suis un Gary(ste) convaincu, j’ai lu l’essentiel de son oeuvre, ses deux Goncourt bien sûr, mais aussi « l’éducation européenne », son premier livre et quelques autres. Le destin incroyable de ce petit Polak juif devenu Consul de France pour répondre aux rêves de sa mère, me fascine totalement. La vie de Gary est un roman fleuve. Le cinéma pouvait-il lui rendre justice ?

La réponse est oui. Je suis sorti les larmes aux yeux du film « La promesse de l’Aube ».  Un film qui est fidèle au livre, mais qui, plus que cela, donne envie de le (re)lire. Car le film est bien sûr réducteur. Quelle histoire incroyable !… Continuer la lecture de Naissance d’une légende

Etrivieres

Voilà un mot qui ne risque plus guère de refaire surface, car il est politiquement incorrect. Se faire donner les étrivières, c’est se faire battre à coup de sangle, cette même sangle qui suspend les étriers. Finalement ce n’est pas plus mal car les corrections physiques ne sont pas la meilleure façon de faire entendre raison. Mais il est encore permis de menacer des étrivières. Si la menace est bien perçue comme telle par l’interlocuteur lettré.

Le Lavoir moderne : comme dans un rêve

Depuis que je travaille et que je suis entré dans la vie active, j’ai une hantise : sortir d’un repas professionnel avec une tâche de gras sur ma cravate. Non pas que je craigne d’afficher pour le restant de la journée une tâche indélébile, mais plutôt parce que je sais que je vais devoir passer au pressing et enrichir mon teinturier au visage bronzé qui passe toutes ses vacances aux Antilles.

Si un métier restait à l’abri de toute pression concurrentielle, c’était bien celui-là. Soit on allait au « 5-à-sec », économique dans ses tarifs, mais jamais concluant dans ses résultats; soit on devait se résoudre à payer le quart du prix de sa cravate en frais de pressing. Et puis est arrivé une start-up salvatrice : le Lavoir Moderne… Continuer la lecture de Le Lavoir moderne : comme dans un rêve