Après le tremblement de terre du 1er Tour…

On peut dire que ce fut une belle lessive !… La déroute du PS, le naufrage des Républicains, la mort politique de nombreux éléphants qui écrasaient de leur présence tout le débat politique… Ils sont tous groggy dans les anciens partis, alors que chez la République en Marche, ils dansent la carmagnole. Sacré retournement de  situation…

Mais comment s’étonner ? Après tout, c’est la sanction de l’échec. Comme dans tout organisme vivant, on rejette les cellules faibles, celles qui ne servent à rien. Celles qui ont échoué à renforcer le système immunitaire de la France. Cela faisait trop longtemps qu’ils s’accrochaient à leurs postes, alors que leur bilan était pitoyable.

Je n’aurais aucune compassion pour le PS, suite à ce quinquennat qui restera dans l’histoire comme la plus grosse supercherie de l’engagement politique. Non seulement Hollande n’a eu aucun résultat, mais il a été pris en otage par les frondeurs du PS, ces politiciens irréalistes qui n’essayent même plus de pondérer leurs rêves par la maîtrise des chiffres. Donner le pouvoir à ces gugusses, c’est à coup sûr s’engager vers la faillite. Quel soulagement dans ma circonscription de voir éliminé Pascal Cherki, un triste représentant de ces dinosaures !

Je me souviens trop des échanges sportifs autour de l’élection de 2012. L’inexpérience d’Hollande en tant que gestionnaire de l’Etat avait été mise en avant avec énergie, mais le bon sens avait été dédaigné : l’envie de faire partir Sarkozy avait primé sur tout le reste. Ce défoulement vis à vis d’un président souvent crispant, mais dont le bilan n’était pas si nul, nous aura coûté 5 ans. Quelle misère !

A droite aussi, je me réjouis de quelques échecs. Henri Guaino qui insulte ses électeurs après sa défaite, a montré son arrogance, son mépris, son suprême sentiment de supériorité qui est le triste reflet d’une certaine élite. Tout cela pour avoir été la plume « éclairé » de l’Elysée ? Les Français n’attendent plus des tribuns; ils veulent des gens d’action.

Ce renouvellement de la classe politique est une bonne chose. J’ai beaucoup milité au sein de « Nous Citoyens » pour que la société civile reprenne en main son destin. On ne peut que se réjouir de ce changement de cap. Des gens du privé, habitués à des plans d’objectifs, puis à des analyses correctives d’un budget non-atteint, ne peuvent que faire mieux dans la gestion des deniers publics.

Mais attention quand même à ce que cette purge n’aille pas trop loin. A cet égard, je suis reconnaissant à Emmanuel Macron de ne pas avoir mis de candidats En Marche face à quelques ténors de la droite et de la gauche qui n’avaient pas trop failli. Mais il y a quand même des échecs contestables : Christian Eckert à gauche, et NKM à droite ne méritaient pas d’être écartés du service de l’Etat; Rene Dosière, député PS et comptable scrupuleux des dépenses de l’Etat, aurait dû poursuivre son action, au lieu de ne pas se représenter pour éviter une déroute annoncée.

La presse en a beaucoup parlé, et pour une fois, je partage ses craintes. Un vote trop massivement en faveur de la REM risque d’ouvrir le jeu aux seuls extrêmes comme force d’opposition. Ce raz de marée condamne, en effet, notre Président au succès. A défaut, l’alternative sera frontiste ou insoumise. Or, malgré la mobilisation des énergies, il peut y avoir des impondérables. Des événements extérieurs graves qui perturbent la réalisation des objectifs. On ne l’a jamais assez dit, mais l’action de Sarkozy a été très perturbée par la crise financière de 2008 et par la crise de l’Euro de 2011. Ce n’était pas simplement des excuses !…

N’habituons pas nos compatriotes à un choix simpliste entre En Marche ou le chaos. C’est là le principal enjeu de ce second Tour….