Bonne Année à tous !…

Alors que ce blog vient de passer son quatrième anniversaire, je tiens à vous présenter tous mes voeux pour la nouvelle année. Puisse 2020 être pour vous l’année de tous les accomplissements, de tous les bonheurs et de toutes les réussites.

Nous avons eu beaucoup d’animation en 2019, avec toutes les tensions sociales dont notre pays est abonné. Une période stressante pour tous, pour les grévistes qui essayent d’être entendus, et pour les usagers perturbés dans leur quotidien. Pas sûr que cela ait été le scénario rêvé et l’aspiration au bonheur que nous nous sommes tous souhaité lors du dernier réveillon ! Continuer la lecture de Bonne Année à tous !…

Ennui au pays des « sans-dents »

Cela faisait longtemps que ce Goncourt 2018 trainait sur ma table de chevet, une lecture qui s’imposait, mais à laquelle j’avais du mal à me résoudre. Un titre tellement banal qu’il n’imprimait pas dans ma mémoire. Un récit de jeunes ados qui m’était totalement étranger. Un misérabilisme social qui était loin de me captiver… J’ai dû me forcer à cette lecture, notamment au début du roman.

Lecture faite, je suis toujours sur la réserve, mais je suis content de l’avoir lu. C’est assurément une grande oeuvre. Une chronique du quotidien, pleine de détails insignifiants, qui donnent au texte une authenticité unique. le récit est linéaire, sans faits d’armes autres que deux vols de motos. Les personnages vivent sous nos yeux, comme dans un film de Ken Loach. Je m’attendais à tout moment à un drame; tout concourait à un dénouement violent. Continuer la lecture de Ennui au pays des « sans-dents »

Un Chanel plein d’allant

N° 5 de Chollet : le 5ème spectacle de Christelle Chollet, le second pour moi, puisque j’avais vu en octobre 2016 le précédent Comic Hall, déjà raconté sur ce blog.

Christelle Chollet a un talent fou. Cette fille est une bête de scène qui vous captive dès la première seconde pour vous emmener très loin avec elle dans le délire et la tension scénique. J’avais déjà follement aimé le précédent spectacle. Que vaut le nouveau où, sur l’affiche, elle parodie une publicité de Chanel ?

Le spectacle a lieu au Théâtre de la Tour Eiffel, une salle quasi inconnue, récemment rachetée par la comédienne avec son époux. Du coup, elle bénéficie d’un décor de scène magique, Continuer la lecture de Un Chanel plein d’allant

La mort sur un ton léger

Dans notre époque où le cinéma est un grand parc d’attraction où l’on vénère l’insouciance, pas facile de parler de la mort, et encore moins de la maladie. La dégradation du corps et de l’esprit est aux antipodes des valeurs contemporaines. Becker s’y était risqué avec « Deux jours à tuer », un film déjà poignant où Dupontel renversait la table, avant de se cacher loin du monde.

Les deux brillants auteurs du « Prénom », sans doute excités par le challenge, ont souhaité aborder le thème sous la forme d’une comédie. Avec l’idée astucieuse de départ d’une confusion dans les diagnostics pour arriver à un résultat bien trouvé : la maladie n’est plus un parcours désespérément solitaire, mais une aventure à deux où chacun s’oublie pour prendre soin de l’autre. C’est très subtil de troquer ainsi le misérabilisme pour l’empathie. Continuer la lecture de La mort sur un ton léger

agélaste

On en rencontre hélas trop souvent. Des tristes sires qui ne savent pas rire, ni sourire. Pour les agélastes, la vie n’est jamais drôle, et cela fait d’eux de tristes compagnons.

Pour les définir, on peut utiliser le mot « pisse-vinaigre » qui est joliment imagé comme souvent dans la langue française. Mais l’adjectif « agélaste » est encore plus direct. Avec le risque, cependant, de ne pas être compris de votre interlocuteur car « agélaste » fait partie de ces mots qui tombent en désuétude. Bien dommage…

Le mieux est donc de l’utiliser en injure, à la façon du capitaine Haddock : « va-donc, agélaste, triste face et bileux de la gueule. Va polluer l’air hors de mon périmètre de sustentation ! »…

Le Mans 66, concentré de testostérone…

La vitesse ne m’a jamais fait vibrer. Elle me fait plutôt peur, et je ne ressens aucune montée d’adrénaline à appuyer lourdement sur la pédale de droite. Je fuis les courses automobiles que je considère comme une débauche inutile de carburant et d’énergie pour attribuer le premier prix à un pilote qui est nécessairement le plus fou du circuit.

Mais ce mépris de la vitesse ne m’exclut pas du monde de l’automobile. Les belles voitures, les carrosseries rutilantes, les chromes qui brillent, et tout ce qui fait d’une automobile l’expression du génie humain, tout cela me parle, me séduit, m’émoustille. L’automobile, comme aventure humaine, est un beau voyage. C’est ce à quoi nous convie le film Le Mans 66. Continuer la lecture de Le Mans 66, concentré de testostérone…

Feydeau au zénith

La Comédie Française est tellement courue qu’il faut s’y prendre plusieurs mois à l’avance pour réserver des places. C’est la scène des initiés, des habitués et des parisiens maîtres de leur temps. Heureusement, pour ceux qui sont plus bohèmes dans leurs sorties, la Comédie Française a négocié avec les cinémas Pathe-Gaumont une projection exceptionnelle pour profiter d’une pièce, confortablement installés dans des fauteuils de cinéma. Et quand il s’agit du chef d’oeuvre de Feydeau, « la Puce à l’oreille », cette séance de rattrapage est absolument royale…

Feydeau est un des rares auteurs dont je conserve toute la bibliographie dans ma bibliothèque. Toutes les pièces de ce prince du boulevard à portée de main. C’était, il est vrai, l’auteur préféré de mon père. Je me souviens Continuer la lecture de Feydeau au zénith

« J’accuse », beau et sobre à la fois…

J’accuse » est d’abord l’article de presse le plus courageux jamais écrit. Un prix Pulitzer avant l’heure de l’engagement sociétal, par un Emile Zola qui a gagné là ses galons d’honnête homme. Mais derrière ce fait d’arme qui a marqué à jamais l’histoire de la presse, il y avait l’activisme d’un homme obscur, Marie Georges Picquart, qui a eu le courage exceptionnel de s’opposer à sa hiérarchie pour défendre l’honneur d’un homme qu’il n’appréciait pourtant guère, son ancien élève Alfred Dreyfus.

Cette affaire Dreyfus qui a été le marqueur indélébile du passage du dernier siècle, méritait assurément d’être rappelée aux jeunes générations qui n’ont connu que l’affaire Benalla. On a beaucoup glosé sur l’opportunisme de Polanski à se couler, avec ce film, dans la peau d’un homme accusé sans preuves. Réducteur, très réducteur ! Continuer la lecture de « J’accuse », beau et sobre à la fois…