Quand Cannes se fait piéger…

Une palme d’or consensuelle, voilà qui est rare !… Je crois que la dernière fois, c’était pour « la Vie d’Adèle » en 2013, si ma mémoire est bonne. Il est vrai que cette fois-ci, Cannes a touché juste avec « Parasite » comme Palme d’or. Ce film est non seulement déroutant, il est surtout inclassable… Cela part dans tous les sens ! Le spectateur se fait balloter par un scénario en montagnes russes qui est de ceux qui font aimer le cinéma.

Une famille de pieds nickelés, chômeurs tendance « paresseux comme des loutres » trouve le moyen de vivre ( bien ) au crochet d’une riche famille un peu crédule. Tous ces « parasites » s’inventent des compétences diverses et variées pour servir chaque membre de la famille selon ses attentes. Pas vraiment de quête de nouveaux départs chez ces quatre zozos. C’est plutôt la vénération du veau d’or qui motive cette famille de joyeux arnaqueurs. Jusqu’au jour où ils se retrouvent tous dans la superbe propriété d’architecte de leurs nouveaux patrons, en l’absence de leurs occupants, pour fêter leur belle supercherie. Mais ils vont faire quelques découvertes surprenantes… Continuer la lecture de Quand Cannes se fait piéger…

« L’été des quatre Rois »

« L’Eté des Quatre rois » se dit un roman. Coquetterie de style de l’auteur, car il s’agit bien là d’une chronique historique. Une excellente même, si vous voulez mon avis, tant on a l’impression de lire un quotidien de l’époque relatant dans le détail les événements de l’actualité. L’actualité d’une quinzaine de jours de l’été 1830 qui ont constitué ce qu’on a appelé plus tard « la révolution de juillet ». Une période assez méconnue, cette révolution-là étant moins riche que celle de 1789 et donc un peu négligée dans les cours d’histoire. C’est pourtant le second coup de boutoir de la République contre la royauté, et le début d’une grande confusion chez les royalistes entre légitimistes et orléanistes, antagonisme qui subsiste toujours près de deux cents ans plus tard. Voilà donc une bonne occasion de replonger dans notre Histoire, d’autant que l’épisode des Gilets Jaunes a montré la propension de notre peuple à s’échauffer très vite. Comme en cette année 1830, révolution-éclair qui n’a pas duré plus d’un mois…

Camille Pascal que j’ai eu la chance de rencontrer, Continuer la lecture de « L’été des quatre Rois »

Tarantino intime…

C’est connu, Quentin Tarantino est un grand cinéphile, un des plus passionnés en tout cas et dans ce film « Once upon a time in Hollywood », il tente de nous faire partager son amour du cinéma. C’est sans conteste son film le plus personnel. On retrouve, dans ce film, ce qui a fait vibrer le jeune Quentin-enfant quand il ressentait les palpitations du spectateur, devant des westerns notamment. Il y a des extraits de films, des bandes annonces, des scènes se passant dans une salle obscure et beaucoup de ce qu’on se représente des coulisses d’Hollywood.

Dans le même temps, Tarantino célèbre un temps où les images avaient du poids, où la lecture et la radio occupaient les esprits avec fraîcheur, très loin de la saturation et de l’overdose d’images de notre époque. Ce film est un manifeste nostalgique pour l’âge d’or du cinéma,et la période d’insouciance qui l’a accompagnée. Jusqu’à un certain jour d’août 1969 où le massacre de Sharon Tate et de quelques amis a fait perdre au milieu du cinéma la candeur des origines. Continuer la lecture de Tarantino intime…

Passé imparfait plus que parfait…

Julian Fellowes, né en 1949, est un touche-à-tout des médias. Le nouveau septuagénaire s’est essayé à beaucoup de choses, notamment le métier d’acteur, de scénariste et de romancier. Avant de remporter un beau succès avec Gosford Park dont on a fait un film, puis surtout de Downton Abbey qui fut un succès planétaire. Le scénariste chéri des plateaux n’a pas oublié d’écrire, et son roman « Passé imparfait » est son troisième livre. Un livre dans la veine de Downton Abbey, mais peut-être plus profond car sociologiquement très piquant.

L’histoire est savoureuse. Un sexagénaire célibataire, romancier à ses heures perdues, reçoit une invitation étrange à venir le voir d’un vieux copain de jeunesse, Damian, dont il s’était séparé violemment au point de le considérer comme un ennemi. Après toutes ces années, que lui voulait-il ? Continuer la lecture de Passé imparfait plus que parfait…

Clement

Clement est l’ami de ma nièce. Un garçon qui est venu passer quelques jours en vacances auprès de la famille, au sens le plus large qui soit. Une présence qui n’est pas passée inaperçue…

Il a juste 17 ans, mais a déjà fait des choix de vie forts. Clément a les cheveux peroxydés; il est ouvertement efféminé et s’amuse avec sa copine à se vernir les ongles de pieds. Quelques gestes et postures traduisent une orientation sexuelle non conforme au choix majoritaire.

Clément est un garçon très doux, bien élevé et paisible. Il s’assume pleinement… Mais ce n’est pas le cas de l’entourage qui se crispe, lui déniant son droit à la différence. Les générations les plus anciennes sont les plus perdues. Comment accepter de telles « simagrées » ?

Ses tenues vestimentaires perturbent. Notamment Continuer la lecture de Clement

Totalement à l’Ouest…

Elle porte bien son nom. C’est la terre de France le plus à l’ouest. Celle qui profite de la dernière lumière du jour, avant de voir sombrer le soleil dans une immensité liquide. Le Finistère dans son expression ultime de bout du monde.

L’île d’Ouessant est un lieu qui attire. Elle exerce sur le visiteur une forme d’envoûtement. L’idée d’aller jusqu’au bout de la route, cap à l’ouest, tant que la terre nous porte. Mais l’île se mérite… Elle ne se donne pas au premier venu. Mieux vaut regarder la météo marine avant d’entreprendre le voyage. Pour l’avoir négligé, nous avons dû nous y prendre à deux fois. La première fois, lors d’une journée pourtant ensoleillée, notre ferry avait dû rebrousser chemin à deux cent mètres de l’arrivée, à cause d’une forte houle qui rendait l’accostage dangereux. Nous avions réalisé ce jour-là que le bras de mer entre Ouessant et le continent était comme le Cerbère des enfers. Parfois docile, parfois menaçant, il peut d’un coup de langue vous engloutir. Mieux vaut oublier son arrogance quand on s’approche d’Ouessant. D’ailleurs, les marins craintifs avaient coutume de dire : « qui voit Ouessant, voit son sang ». Continuer la lecture de Totalement à l’Ouest…