Un « Novembre » sinistre

Il y a sept ans, nous passions nos journées devant les écrans pour essayer de comprendre, et de capter des images de ce qui se tramait. Pris dans le feu d’une action qui les dépassait, les journalistes nous délivraient des images pauvres, statiques, répétitives… Et pourtant, nous restions scotchés à nos écrans dans une grande catharsis collective pour tenter d’exorciser le mal. Cela faisait du bien de nous sentir ensemble, de sentir, au delà de nos différences, tout ce qui nous rapprochait. Nous savions que notre communauté était touchée au coeur et que tous ceux qui étaient au service de notre défense étaient totalement mobilisés. Mais qu’aurions-nous donné alors pour être dans le secret de leurs engagements !..

Ce film « Novembre » vise à répondre à nos questions. Nous lever le voile sur l’enquête, ces quelques jours intenses où le pays, pris en otage, bandait tous ses muscles pour sortir de l’étau. Reconnaissons-le, il le fait bien.

Nous voilà replongés dans la montée d’adrénaline, dans ce stress collectif qui donne lieu à une débauche d’énergie pour retrouver la trace des attaquants. Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Vont-ils encore frapper ? Nous connaissons aujourd’hui le dénouement. Mais à l’époque, c’était encore l’inconnu et l’angoisse était souveraine. Le film rappelle tout cela dans une tension permanente, avec une action qui faiblit pas. Les images sont hachées, la caméra virevoltante, les personnages ne dorment plus, et les petites mains essayent de tirer sur le moindre fil pour démêler la grande pelote des réseaux terroristes.

J’ai vibré à ce film qui était nécessaire. Pour rappeler que le crime ne pouvait rester impuni et qu’un pays uni, soudé dans l’adversité, est la meilleure réponse à des attaques extérieures qui en veulent à notre démocratie. La cause étant au-dessus de toutes contingences, il serait malaisé de critiquer ce film. Malgré ses imperfections….