Ce film aurait pu être un film pour midinettes de quinze ans, abonnées transies à « Cheval Magazine » et attendant leur prochaine séance d’équitation avec impatience. Dieu merci, il n’est pas que cela. Il parle aux non-initiés du monde du cheval avec chaleur et simplicité, en les faisant entrer dans les cercles du monde hippique sans l’exaltation démonstrative, commune à cette communauté. Une réussite de ce point de vue.
Bien sûr, le début est très caricatural, avec cette séance de mise-bas collective, canasson et humains dans la même stalle. On se demande quel homme accepterait que sa femme accouche accroupie dans une écurie, au milieu de la paille et du purin. De plus, compte tenu du cycle de vie différent entre humains et chevaux, la recherche d’une complicité née de cette naissance conjointe entre la jeune héroïne et son cheval ne mène pas à grand chose: c’est sur un autre cheval que la jeune cavalière va finalement se révéler…
En allant au-delà de ces facilités de scénario, le film nous plonge dans une histoire aride de lutte de pouvoir entre un jeune corps anémié par l’handicap et un environnement de course hippique très éprouvant pour les organismes. Pour transmettre les émotions de cette lutte, la jeune actrice est très convaincante. Très touchante même. Nulle part autant que dans un haras, le handicap apparaît comme une telle disgrâce. Et pourtant…. La vie reprend ses droits, et c’est ce à quoi ce film nous convie. Avec justesse, avec émotion, avec une certaine subtilité même…. Le tout sur fond de courses de chevaux, de compétition, de misère financière d’un métier âpre et incertain. Mélanie Laurent en mère-poule est parfaite, comme d’habitude… Pio Marmaï plus convaincant que d’ordinaire, même si on aimerait le voir sortir de ses rôles permanents de barbu hirsute très consensuel pour l’époque. Au final, ce film que je visionnais pour faire plaisir à ma compagne, s’est révélé une vraie bonne surprise. Il m’a donné envie de galoper sur une plage, ce qui était loin d’être gagné d’avance…