Confession d’un menteur…

Petit exercice amusant : repérer toutes les fois où l’homme ment effrontément. C’est saisissant !…

Cet interview est sans conteste le plus gros crash télévisuel d’une personnalité. Le Prince Andrew prend les spectateurs britanniques vraiment pour des crétins. Un sommet dans l’art de la langue de bois… Comment peut-on se prêter à un tel exercice de « vérité » avec une telle faiblesse dans la préparation ? N’y a-t-il aucun conseil en communication à Buckingham ?

C’est triste car cela renforce l’idée que les « puissants » n’ont aucune morale, mais aussi surtout qu’ils préfèrent mentir plutôt que de ternir leur image. Mauvais calcul : Andrew signe avec cet interview son arrêt de mort en tant que personnage public. Il aurait pu passer pour un cavaleur amateur de jeunes filles et assumer ses fautes en les regrettant. Il préfère nier l’évidence et mentir à son peuple. Consternant !

Fluctuat nec Mergitur

Quatre ans… Il y a quatre ans, jour pour jour, Paris était frappée d’une terrible succession d’attentats qui nous a tous meurtris dans notre chair. Ce jour-là, nous avons perdu notre innocence pour endosser le manteau de peine du deuil. Les 131 victimes nous étaient, le plus souvent, inconnues, mais c’était tous nos frères et nos soeurs. Des compatriotes avec qui nous partagions une aventure commune. Des compagnons de route de la nation France qui ont tous eu la malchance de ne pas être, ce jour-là, au bon endroit. Il est toujours bon de se souvenir…

La série de trois reportages disponible sur Netflix sous le titre « Fluctuat Nec Mergitur » est un très bel hommage. C’est le récit chronologique des événements, raconté par des survivants, des témoins, des sauveteurs. Un reportage très factuel qui ne cherche pas à tenter d’expliquer ou de rentrer dans la peau des terroristes. Il ne fait que raconter la violence, la surprise, et l’état de sidération de tous ceux qui ont vécu cet affreux spectacle aux premières loges. Continuer la lecture de Fluctuat nec Mergitur

Midway, la bataille navale du siècle…

La Bataille de Midway, voilà bien une des plus importantes batailles navales du XXème siècle. Une victoire américaine sur toute la ligne dont les Américains sont particulièrement fiers. A raison d’ailleurs… 4 porte-avions japonais coulés en une seule journée, ce fut la bataille décisive qui fit tourner la bonne fortune des Japonais, seulement six mois après Pearl Harbour. Les troupes de l’Empire du Soleil levant ne s’en relèveront pas…

Cette bataille avait déjà occasionné un bon film-hommage en 1976, avec toutes les vedettes du box-office de l’époque. Sans doute le besoin d’exaltation des valeurs de l’Amérique de Trump a entraîné une nouvelle édition, sans grandes vedettes au générique, mais avec le renfort précieux des effets spéciaux. Nous voilà partis donc pour en prendre plein les mirettes, ce qui est le plaisir des films de guerre, surtout quand ils soulignent les vertus et le courage des combattants. De ce point de vue, réussite totale… La bataille est un essaim bourdonnant qui fait joliment monter l’adrénaline. Mieux que tous les jeux vidéos !… Continuer la lecture de Midway, la bataille navale du siècle…

Adieu Monsieur Haffmann

La pièce vient de reprendre à Paris, avant de faire une tournée en Province. C’est l’occasion de découvrir un spectacle magnifique qui a obtenu 4 Molières, dont celui du meilleur spectacle de Théâtre privé.

« Adieu Monsieur Hoffmann » est un petit bijou à voir absolument, en ces temps de montée insidieuse de l’antisémitisme. C’est l’histoire d’un bijoutier juif, Monsieur Haffmann qui, en 1942 à Paris, sent le vent tourner et décide de faire reprendre son commerce par son principal employé, Pierre Vigneau. Ce dernier accepte, à condition que son patron qui va rester cloîtré dans la cave du magasin, se prête au jeu de faire un enfant à sa femme, alors que lui-même est stérile. Contrat conclu après quelques hésitations de part et d’autre.

Le canevas est posé, source d’une tension croissante entre les deux hommes. Surtout que dame nature ne se laisse pas facilement domestiquer. Enfin, le magasin tournant bien sous l’effet de ventes à l’occupant allemand, Pierre finit par recevoir chez lui l’ambassadeur d’Allemagne Otto Abetz. Continuer la lecture de Adieu Monsieur Haffmann

Joker, clown triste très contemporain…

Joker m’a laissé un sentiment partagé… Il faut dire que je suis assez hermétique au monde des films Marvel, en particulier des Batman. Je ne suis pas assez grand enfant pour adhérer aux histoires des super-héros, et a fortiori des super-méchants. Le personnage de « Joker » m’était, pour ainsi dire, inconnu avant le film…

Oui, mais voilà, les critiques sur Allo-Ciné étaient dithyrambiques et puis, il y avait en tête d’affiche Joaquin Phoenix, sans doute un des meilleurs acteurs de sa génération.

Dieu merci, le film n’est pas un film d’action avec des personnages qui s’ingénient à détruire la planète, et d’autres à la défendre. Continuer la lecture de Joker, clown triste très contemporain…

Loopings de lecture avec Musso…

Trop de polars nuit à la santé… C’est pourquoi je m’abstiens le plus souvent, préférant la grande littérature. Et puis, je ne suis pas très fan du trio Levy-Musso-Bussi qui squatte tous les linéaires avec leurs romans qui s’enchaînent comme des produits de consommation et sont dévorés comme des petits pains. Ils ont du talent, c’est certain, pour nous trousser des histoires, mais le suspense écoulé, que reste-t-il au lecteur ? Cela dit, si Bussi a quand même mes préférences, j’ai opté récemment pour le dernier Musso, « la vie secrète des écrivains » qu’on m’avait conseillé. Voilà un titre intrigant qui ne pouvait qu’éveiller ma curiosité.

Ce qui m’intéressait le plus, c’était le processus d’écriture d’un auteur à succès. Allait-on en savoir plus sur la genèse de ses best-sellers ?

Autant le dire tout de suite, Continuer la lecture de Loopings de lecture avec Musso…

Ah ça ira, ça ira, les aristocrates…

Downtown Abbey, voilà une série qui aura fait frissonner la France entière. Cette France républicaine et égalitariste qui n’aime rien tant que détester sa propre noblesse, s’est enflammée pour les aventures d’une famille anglaise dorée sur tranche, dont la demeure n’est autre qu’un château des plus magnificents.  Folie collective citoyenne ! Robespierre doit assurément pester là-haut contre cet inexplicable retour de flamme…

Qu’est ce qui peut bien motiver cet intérêt général ? Une crise de nostalgie ? Un intérêt anthropologique ? Une curiosité pour ces excentriques de rosbeefs ? Un peu de tout cela… Continuer la lecture de Ah ça ira, ça ira, les aristocrates…

Schmitt en mode mineur…

Plutôt que le journal d’un amour perdu, ce livre mériterait davantage le titre « autopsie d’un deuil ». Eric-Emmanuel Schmitt décortique, en effet, dans le détail les sentiments et la détresse que lui ont inspiré la disparition de sa mère. C’est extrêmement personnel, presque un peu trop, et l’auteur n’échappe pas totalement aux critiques d’un déballage un peu impudique. Même s’il le fait, en préservant l’anonymat de ses proches, qui ne sont cités que par leurs prénoms, sans que le lecteur puisse identifier les uns et les autres. Cela donne au récit un côté hors-sol, comme une bulle de conscience psychologique, détachée de tout son environnement. Un tête à tête avec soi-même, une confession sur le divan, totalement axée autour de la relation exclusive entre un monstre de notre littérature ( accessoirement mon écrivain préféré ) et sa mère adorée. Continuer la lecture de Schmitt en mode mineur…

Chirac ou l’art de l’illusion…

Il est mort le grand homme… La France se prête pour l’occasion à ce qu’elle sait le mieux faire : la célébration post mortem… Les mêmes qui disaient pis que pendre de lui vivant, deviennent des louangeurs patentés si tôt son trépas annoncé. Ils défilent devant la dépouille ; ils pleurent l’homme public ; ils le décrètent – bien sûr ! –  « meilleur président » depuis de Gaulle…

Je ne me prêterai pas à ce simulacre. J’ai de la tristesse pour la disparition de l’homme et toute ma compassion accompagne bien entendu sa famille. Mais je n’aurai pas de larmes de crocodiles pour déplorer sa disparition. Je n’ai jamais aimé l’homme, et sa mort ne change rien à l’affaire. Continuer la lecture de Chirac ou l’art de l’illusion…

Les Indes Galantes de Rameau : un régal

Les Indes Galantes à l’Opéra de Paris Bastille… Un enchantement !… Ce spectacle m’a  saisi par sa capacité à entraîner le public derrière lui. La musique de Rameau est déjà très belle, mais avec des images contemporaines un peu folles, cela touche au sublime. Voici le dernier tableau du spectacle, très déroutant, mais en même temps presque évident dans sa dynamique visuelle.

Tour Saint Jacques : début du voyage…

C’est un monument de Paris un peu oublié. Un lieu marqué d’histoire. Très longtemps inaccessible… Jusqu’à peu, ce n’était qu’à l’occasion des Journées du Patrimoine qu’on pouvait visiter la Tour Saint Jacques. Mais là encore, à raison de visites d’une heure et par groupe de 15 personnes seulement, c’était dur de toucher le graal.

J’y suis arrivé cette année, suite à un réveil matinal. L’occasion de réaliser ironiquement devant la casemate du jardin que le site était maintenant accessible une grande partie de l’année. J’avais finalement attendu pour rien…

La Tour Saint Jacques qui a été en travaux de 2001 à 2009 m’a toujours fasciné. Continuer la lecture de Tour Saint Jacques : début du voyage…

Le psy expliqué aux nuls…

« Deux moi », le dernier film de Cedric Klapisch… Je n’ai pas adoré ce film. Question de génération, j’en suis certain, si j’en juge par les critiques majoritairement positives sur Allo Ciné. L’histoire est belle, pourtant, avec deux acteurs qui ont une présence. Mais le film est lent, très lent…

Il enfonce des portes ouvertes sur la nécessaire ouverture d’esprit sur autrui et la réconciliation avec soi-même pour aller au devant des autres. Comme si Continuer la lecture de Le psy expliqué aux nuls…

Asterix vendu à la malbouffe…

La publicité a provoqué de l’émotion chez les internautes. Avec raison… Astérix et le merveilleux univers de Goscinny-Uderzo au service d’une grosse machine américaine de la bouffe à la chaîne… Quelle faute de goût !… Faut-il que les héritiers soient obsédés par le gain rapide pour dilapider ainsi l’héritage culturel ? Goscinny doit faire des sauts de carpe dans son cercueil…

Le banquet final de la BD qui se passe au McDo local, on croît rêver !… Je croyais que le synopsis de cette BD était la résistance à l’envahisseur romain ? Cet étranger qui veut imposer son mode de vie et dérouler son modèle, pour faire de notre Gaule un « Domaine de Dieux » consacré au veau d’or du sesterce triomphant. Continuer la lecture de Asterix vendu à la malbouffe…

Un ragout d’Histoire bien mitonné

Franz-Olivier Giesbert est un malin. Il écrit chaque semaine de beaux éditoriaux, très profonds, dans le Point. Mais tout le monde ne lit pas ce magazine. Aussi, pour s’adresser au plus grand nombre, rien ne vaut un beau roman, romanesque et historique. « La Cuisinière d’Himmler » étonne déjà avec ce titre inattendu. C’est une histoire fictive, mais qui s’inscrit dans son siècle, avec de nombreux personnages historiques comme protagonistes du récit. L’occasion de revisiter l’Histoire de manière légère, en compagnie d’un personnage attachant, Rose, une femme d’origine arménienne dont on va suivre toute la vie au cours des 360 pages du roman. Et quelle vie !…

Giesbert lui a inventé un destin aux petits oignons. Continuer la lecture de Un ragout d’Histoire bien mitonné

OK Corall familial…

Je suis resté un peu sidéré après le générique de fin de « Fête de famille ». Incapable de dire si j’avais aimé ou pas. Encore sous le choc de la dureté des relations au sein de cette famille. « C’est du brutal » pour paraphraser les tontons flingueurs… Un film qui commence doucement comme du Tavernier d’un « Dimanche à la campagne » pour obliquer vers les règlements de compte d’un « Air de Famille », humour en moins…

Est-ce une nouvelle chronique douce-amère des hauts et des bas de la vie de famille ? Un film qui cherche l’adhésion du spectateur par un phénomène d’identification aux personnages ? Pas vraiment… Ou alors, c’est sérieusement se compliquer la tâche de commencer avec une fratrie composée d’une bipolaire sévèrement frappée et d’un looser pathétique en tout point horripilant. Ce film dégage, en tout cas, une tension croissante. Continuer la lecture de OK Corall familial…

Quand Cannes se fait piéger…

Une palme d’or consensuelle, voilà qui est rare !… Je crois que la dernière fois, c’était pour « la Vie d’Adèle » en 2013, si ma mémoire est bonne. Il est vrai que cette fois-ci, Cannes a touché juste avec « Parasite » comme Palme d’or. Ce film est non seulement déroutant, il est surtout inclassable… Cela part dans tous les sens ! Le spectateur se fait balloter par un scénario en montagnes russes qui est de ceux qui font aimer le cinéma.

Une famille de pieds nickelés, chômeurs tendance « paresseux comme des loutres » trouve le moyen de vivre ( bien ) au crochet d’une riche famille un peu crédule. Tous ces « parasites » s’inventent des compétences diverses et variées pour servir chaque membre de la famille selon ses attentes. Pas vraiment de quête de nouveaux départs chez ces quatre zozos. C’est plutôt la vénération du veau d’or qui motive cette famille de joyeux arnaqueurs. Jusqu’au jour où ils se retrouvent tous dans la superbe propriété d’architecte de leurs nouveaux patrons, en l’absence de leurs occupants, pour fêter leur belle supercherie. Mais ils vont faire quelques découvertes surprenantes… Continuer la lecture de Quand Cannes se fait piéger…

« L’été des quatre Rois »

« L’Eté des Quatre rois » se dit un roman. Coquetterie de style de l’auteur, car il s’agit bien là d’une chronique historique. Une excellente même, si vous voulez mon avis, tant on a l’impression de lire un quotidien de l’époque relatant dans le détail les événements de l’actualité. L’actualité d’une quinzaine de jours de l’été 1830 qui ont constitué ce qu’on a appelé plus tard « la révolution de juillet ». Une période assez méconnue, cette révolution-là étant moins riche que celle de 1789 et donc un peu négligée dans les cours d’histoire. C’est pourtant le second coup de boutoir de la République contre la royauté, et le début d’une grande confusion chez les royalistes entre légitimistes et orléanistes, antagonisme qui subsiste toujours près de deux cents ans plus tard. Voilà donc une bonne occasion de replonger dans notre Histoire, d’autant que l’épisode des Gilets Jaunes a montré la propension de notre peuple à s’échauffer très vite. Comme en cette année 1830, révolution-éclair qui n’a pas duré plus d’un mois…

Camille Pascal que j’ai eu la chance de rencontrer, Continuer la lecture de « L’été des quatre Rois »

Blog de Bernard ; traits d'humeur sur l'actualité