Dans le domaine des placements, 2016 ne s’annonce pas comme un crû exceptionnel. En dehors des actions US en légère hausse, tout est mal orienté. La baisse est générale. Le ralentissement économique mondial se fait sentir dans tous les compartiments : obligations, actions européennes, actions des pays émergents, matières premières… Les gérants, dans le monde, se grattent la tête pour trouver du rendement aux capitaux qui leur sont confiés. Déjà près de 30% des obligations émises dans le monde rapportent un rendement négatif. Nous vivons une période absolument unique dans l’histoire économique.
Seul un placement surnage : l’or et les mines d’or. L’once progresse depuis le début d’année de +20% et les mines d’or affichent un étonnant +85% depuis le 1er janvier. La chose est d’autant plus étonnante que l’or était depuis 2011 un placement en chute libre, délaissé de tous.
Comment expliquer ce réveil ? Dans le monde de la finance, on tente de minimiser la chose. Personne n’avait prévu le mouvement et ils sont peu nombreux ceux qui ont su acheter de l’or en ce début d’année. Cette hausse est d’abord l’affaire des particuliers ( et très peu des professionnels ). Ne serait-ce pas une nouvelle expression de la vieille sagesse populaire ?
Comment réellement s’étonner ? Après tout, plutôt que de perdre de l’argent en prêtant à l’Etat Suisse ou à l’Etat Japonais dont les taux à dix ans sont négatifs, ne vaut-il pas pas mieux acheter un placement qui a toujours été dans l’histoire un refuge dans les périodes difficiles. La déflation et les rendements réels très négatifs sont les meilleurs soutiens pour l’or.
N’oublions pas aussi que pour relancer l’économie toutes les banques centrales dans le monde ont créé de la monnaie pour prêter à leurs états respectifs. Une stratégie périlleuse car la création de monnaie ex-nihilo risque de créer de la défiance vis à vis de la valeur des devises. Que vaut réellement l’Euro si la BCE continue à en imprimer à la pelle ? N’est-on pas en train de nous récréer « le coup des assignats » comme pendant la Révolution Française ?
Les dangers se font croissants sur les économies mondiales. Je comprends dans ces circonstances qu’on s’en remette à l’or pour préserver son épargne. En ce qui me concerne, ma conviction est faite : il faut au moins 5% de son patrimoine investi sur la « relique barbare ». Une forme d’assurance contre la folie du monde…