Fantin-Latour : natures mortes et portraits sans vie…

C’est le chantre des fleurs… Le peintre qui a peint le plus de bouquets, pas loin de cinq cents tableaux, sur des toiles qui, pour la plupart, ont pris le chemin de l’Angleterre. Les Anglais adorent les fleurs, c’est bien connu…

Henri Fantin-Latour ( 1836-1904 ) revient nous montrer son jardin par une superbe exposition au Musée du Luxembourg. Elle mérite le détour, assurément. D’abord, parce que ses fleurs sont merveilleuses. Ce n’est pas de l’impressionnisme ( il considérait la chose avec mépris ), mais un classicisme très abouti. On a sous les yeux des fleurs plus vraies que nature. Tout y est : des pensées, des roses, des pivoines, des marguerites… Et ici ou là quelques fruits sont tellement bien rendus qu’on les croquerait à pleines dents.

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Mais ce serait réducteur que de limiter le talent de l’artiste à ces natures mortes. Henri Fantin-Latour a fait de nombreux portraits. Des portraits solides, sérieux, sans grande fantaisie, parfois un peu austères, d’autant qu’on ne croise que rarement le regard des personnages. Beaucoup de portraits de sa femme, petite femme sans grâce qui ne sourit jamais. A l’inverse, sa belle soeur Charlotte y apparaît plus pimpante, plus coquette, ce qui fait dire aux guides de l’exposition qu’il était secrètement amoureux de sa belle soeur. J’ai été notamment sous le charme de ce tableau ( hélas, l’image retranscrit mal la douceur de l’original ) :

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Enfin Fantin-Latour avait une haute idée de l’artiste, si bien qu’il a fait de nombreux portraits de groupe, ce qui permet de voir, similaires à des photos, des grandes toiles rassemblant peintres, écrivains, hommes de lettre souvent connus : Zola, Manet, Renoir, Rimbaud, Verlaine… Si leurs visages nous sont connus, c’est aussi grâce à Fantin-Latour.

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L’exposition du Luxembourg montre bien l’artiste dans toute sa dimension. C’est une exposition à voir…