Chicago, ca swingue sur Seine…

Chicago, c’est dingue sur scène… Avec ce spectacle, Paris prend des airs de Broadway. De la danse, de la gaieté, de la sensualité… Tout ce qu’on demande en ces temps de frimas et de poussins en colère.

New York étant loin, la tentation est grande de plonger dans ce spectacle à côté de chez soi. C’est la reprise d’un show qui a tenu l’affiche à Londres et New York. La promesse d’une évasion dans le Show et le Business. Ladies and Gentlemen, the show is coming…

Les filles et les gars sont beaux, élancés et musculeux à souhait, ils dansent à l’unisson sur des airs jazzy, les tenues des filles sont affriolantes et les mecs ont du charme; les chapeaux, les paillettes, le strass sont au rendez-vous pour ce qui promet d’être un grand tourbillon de bonne humeur.

Une chose surprend : le spectacle est en français… Dans notre belle langue qui colle si peu au décor de Chicago pendant la prohibition. C’est déroutant au début. Mais on comprend vite que l’histoire a besoin d’être bien assimilée par les spectateurs. Car l’histoire est celle étonnamment moderne de la course à la notoriété. Une notoriété que même le meurtre peut provoquer dans une ville qui a soif d’alcool et de spectacle.

Pour les puristes, les dialogues originaux s’étirent en anglais sur deux écrans qui encadrent la scène. Le spectateur a l’occasion, à tout moment, de comparer la version anglaise et la version frenchie. A ce jeu-là, on se surprend à constater que la chanson française n’est pas à la traîne, loin de là. Grâce à un formidable travail de réécriture, plus que de traduction littérale. Un travail délicat qui contribue au succès du spectacle…

Quelques très jolis moments émaillent le spectacle, notamment l’acte de foi de l’avocat dans un cadre de plumes à la zizi Jeanmaire, et l’exercice machiste de marionnette-ventriloque d’une drôlerie incroyable.

Reste que l’adhésion n’est pas totale, malgré le charme des deux vedettes féminines et le côté joliment flamboyant de l’avocat. Difficile d’en dire les raisons. Il y a quelques baisses de rythme et la musique manque un peu d’intensité. Et quelques danseuses de second rang sont moins glamour.

Le spectacle n’en reste pas moins une réussite par sa vitalité et sa beauté visuelle. On a besoin de chants et de danses. Chicago est un beau distributeur de bonheur…