L’orage est menaçant, le vent souffle fort, et la peur est générale. Soudain le grondement du ciel se fait entendre, avec un déluge de pluie. C’est la panique. Tous affrontent stoïquement les cataractes de pluie, certains se battent contre la montée des eaux et finissent par se noyer… Une catastrophe comme on en connaît parfois sur terre. Sauf que les victimes sont cette fois des petits animaux habitants d’un grand chêne et que la caméra s’est faite complice de l’infiniment petit.
« Le Chêne » est le récit de la vie sur chêne, une vie très loin des chaînes et de la presse. Mais c’est la Vie au superlatif, celle du substrat de notre planète que nous-autres bipèdes à tête pensante avons tendance à négliger, quand ce n’est pas détruire.
Cette caméra plaquée contre un arbre bicentenaire nous apporte une ode à la vie : les écureuils, les geais, les insectes, les cochons sauvages, les corvidés, les mulots, tout ce petit peuple de la forêt nous accueille – à son insu – sur son territoire pour nous permettre de vivre avec eux l’aventure de leur vie. C’est merveilleux de fraîcheur, de tendresse, et de beauté. Ces images volées à l’intimité de la forêt sont un beau récit poétique, et un enseignement donné aux hommes. Le bonheur se contente de peu, tous vivent de la générosité d’un grand arbre, alors que nous ne savons guère, pour notre part, nous satisfaire des fruits de notre planète.
Il faut voir l’enchainement des saisons, les batailles homériques que suscite la chute des glands, la défense des couples contre les prédateurs de nids ou les courses poursuites entre espèces… Une exceptionnelle poursuite entre un geai des chênes et un busard nous donne un suspens haletant. Cette scène est incroyable, avec une caméra virtuose. Etincelant !… « Le chêne » est un cri pour que nous tournions nos regards vers la nature. Une nature belle comme au premier jour, unique, sublime et préservée, et on aimerait que ce soit encore pour longtemps….