Capitalisme qui déraille…

Quand il m’arrive de musarder sur les réseaux sociaux, je suis surpris par les opinions tranchées d’une certaine jeunesse totalement désabusée qui considère que la mère de tous nos maux réside dans le capitalisme… Bigre ! Le capitalisme est selon eux responsable de la crise écologique, des tensions sociales, du mal-être général, du manque de solidarité… Bref, rien ne trouve grâce à leurs yeux dans l’organisation de notre société. Le fait qu’en trente ans, de très nombreux pays pauvres sont sortis de la disette pour commencer à s’aligner sur nos sociétés développées ne pèse guère dans la balance. Cette évolution se serait faite par paupérisation de nos sociétés occidentales, et à ce jeu des vases communicants, personne ne serait gagnant.

Le constat peut s’entendre, notamment dans ses aspects écologiques. La croissance à marche forcée de l’économie mondiale s’est faite assurément au travers d’une dégradation de notre environnement. La terre est incapable d’absorber les déchets d’une population mondiale qui continue à grossir dans l’indifférence des problématiques écologiques. Oui c’est un vrai problème… Mais dans leur angoissante recherche de responsables, nos jeunes oublient quand même que nos économies sont en pleine révolution sur ces questions écologiques. Jamais des initiatives privées n’ont été aussi nombreuses pour tenter d’apporter des solutions à nos problèmes. Regardez les sites internet de sociétés comme Akuo Energy, Neoen, Voltalia, vous aurez une illustration de l’implication forte d’industriels à construire un monde meilleur.

Il suffit de voir aussi la désaffection que subissent en bourse les groupes opérant dans le charbon. Et de manière générale, toutes les entreprises qui n’ont pas un plan radical pour réduire leurs émissions de C02 dans un bref délai. Le monde de la finance n’hésite plus à utiliser l’effet de levier de l’argent et des financements pour exercer une pression forte sur les managements. Changez vos process où l’on vous vire…

Il y a quand même un sujet sur lequel je rejoins, hélas, les angoisses de notre jeunesse, c’est le sujet de la répartition des richesses. Notamment les excès d’un capitalisme financier qui cherche le profit au prix d’une perte de son éthique. Vaste sujet…

Comme pour confirmer cette thèse, je viens d’en faire la dure expérience, après avoir été congédié de ma banque qui a pourtant connu en 2019 la meilleure performance financière de toute son histoire. Un événement surprenant, non justifié et non justifiable, qui ne recherche que la maximisation du profit immédiat. La belle affaire, ricaneront certains, un banquier qui tombe ne peut pas susciter d’empathie. Et ils seraient nombreux à vouloir secouer un peu plus l’arbre…

Certes, certes… D’ailleurs, je ne suis pas banquier, je préfère dire dans les dîners en ville que je suis pianiste dans un bordel. C’est plus gratifiant… Il n’en reste pas moins que la brutalité de ce genre de comportement et la non-justification économique de ces licenciements ne font que de donner de l’eau au moulin de l’incompréhension des populations par rapport au monde tel qu’il est. L’économie est la science la moins partagée parmi nos compatriotes. Sans être à une contradiction près, Ils rejettent massivement les actions comme placement pour leur épargne ( beaucoup trop risquées ! ) et en même temps, dénoncent les dividendes plantureux des actionnaires.

Comment associer les populations au progrès économique, sans donner à tout moment l’impression de les exploiter. Tel est le challenge ! De Gaulle avait trouvé la solution du capitalisme populaire. Un échec si j’en juge par la faible implication au capital de leurs entreprises des salariés. En outre, jamais le poids des actions n’a été aussi faible dans le patrimoine des Français.

Nos jeunes préfèrent s’en remettre à des solutions économiques qui n’ont marché nulle part, le marxisme notamment qui n’a jamais créé que des perversions de sa propre pensée. Alors les jeunes, n’oubliez jamais les enseignements de l’Histoire. Mais amis employeurs, n’oubliez pas non plus vos responsabilités sociétales. Car une société qui explose dans la cocotte minute ne sera jamais pourvoyeuse de profits.