Quelle belle fête de la musique !… Sans doute la meilleure de toutes. A vrai dire, je n’ai pas souvenir d’être jamais descendu dans la rue pour profiter des feux de la St Jean et des musicos improvisés du solstice d’été.
Mais 2017 est une année spéciale. Je fais partie d’une chorale… Une chorale de 17 filles et 2 gars qui ont répété toute l’année pour un concert qui a eu lieu fin mai. Mais chanter dans la rue est une autre paire de manches. Le piano ne peut nous accompagner. Et les courages s’émoussent vite devant le grand public qui n’est pas gagné d’avance à notre cause.
Nous partîmes donc vingt avec la prof, et nous nous vîmes quatre, en arrivant au port. Mais nous n’en avions cure car, dans notre prévoyance légendaire, nous avions rejoint un autre groupe affilié. Une bande de joyeux compères, aussi organisés que nous étions légers et sans bagages : deux accordéons, un banjo, des voix à revendre et un recueil de 99 chansons qu’ils avaient eu le bon goût d’imprimer à des dizaines d’exemplaires.
Ces carnets de chant étaient remis à tous les passants, parisiens ou touristes, pour se joindre à nos chants. Et quels chants !… Le meilleur du répertoire des titis parisiens : « Mon amant de Saint Jean »; « les Copains d’abord »; « Salade de fruits »; « Comme de bien entendu » ; « Bella Ciao »; « L’eau vive »; « Nini Peau de chiens », « les Champs Elysées »; « les Cactus »; « Le Poinçonneur des Lilas », etc, etc…
Nous avons chanté deux heures et demie, jusqu’à la tombée de la nuit. Sous les yeux ahuris de touristes contents de participer à la fête, sur un des plus beaux ponts de Paris. En chantant des javas et des chansons magiques du Paris éternel, notamment le répertoire des années folles, nous avions l’impression de communier avec l’âme de cette ville. Un grand moment de fun et de bonheur… C’était aussi la plus belle image que nous pouvions donner aux étrangers de notre ville. Une ville gaie, insouciante, où des parts de quiches et des cerises bien mûres circulaient entre des inconnus. Une ville qui accueillait les visiteurs dans leur langue car nous avons chanté aussi en langue étrangère.
Alors, pour la prochaine fête de la musique, pensez à musarder du côté du Pont des Arts. Nos amis y sont tous les ans…