1917, la guerre dans les prés…

Un film attendu, bien marketé, primé aux Golden Globes, et au final, un film décevant, factice et peu crédible… Quelle déception !

Cette guerre de 14-18 a été une telle saignée qu’elle me fascine, plus que n’importe quel autre conflit, plus que n’importe quelle autre époque… J’ai un immense respect pour tous ces jeunes hommes qui ont vécu un enfer dans leur chair et dans leur âme, pendant quatre longues années. Quatre années infernales où l’horreur a été quotidienne. Une expérience qui est à mes yeux le comble de la souffrance. Une expérience qu’on aura toujours du mal à raconter avec nos mots, nos images, nos ressentis du moment. L’indicible ne se raconte pas; il est en dehors des mots. D’ailleurs beaucoup de poilus n’ont jamais raconté leur guerre. Continuer la lecture de 1917, la guerre dans les prés…

Capitalisme qui déraille…

Quand il m’arrive de musarder sur les réseaux sociaux, je suis surpris par les opinions tranchées d’une certaine jeunesse totalement désabusée qui considère que la mère de tous nos maux réside dans le capitalisme… Bigre ! Le capitalisme est selon eux responsable de la crise écologique, des tensions sociales, du mal-être général, du manque de solidarité… Bref, rien ne trouve grâce à leurs yeux dans l’organisation de notre société. Le fait qu’en trente ans, de très nombreux pays pauvres sont sortis de la disette pour commencer à s’aligner sur nos sociétés développées ne pèse guère dans la balance. Cette évolution se serait faite par paupérisation de nos sociétés occidentales, et à ce jeu des vases communicants, personne ne serait gagnant.

Le constat peut s’entendre, notamment dans ses aspects écologiques. La croissance à marche forcée de l’économie mondiale s’est faite assurément au travers d’une dégradation de notre environnement. La terre est incapable d’absorber les déchets d’une population mondiale qui continue à grossir dans l’indifférence des problématiques écologiques. Oui c’est un vrai problème… Continuer la lecture de Capitalisme qui déraille…

« Play » again your life…

Ce film m’a fait penser à une belle tranche de pain de mie grillée, le dimanche matin au réveil, avec une délicieuse odeur de café qui vous chatouille les naseaux. Autrement dit, il parle à votre instinct, et participe d’un bonheur instantané. Celui qui est enfoui très loin dans votre cortex et qui se réveille au contact de vieilles photos ou d’une réminiscence qui vous envahit parfois de manière impromptue.

C’est un film sur l’amitié, l’amitié forte, fusionnelle, celle qui se crée dans les années insouciantes de l’adolescence et des années d’étude. Celle qui repose sur les 400 coups, les coups d’éclat d’une vie de patachon, et les amours naissantes. Celle qui semble aussi naturelle à vivre que l’oxygène à respirer, avant que vie professionnelle, couple et enfants viennent perturber ce bel équilibre. Une histoire tellement intemporelle qu’elle parle à toutes les générations, et pas seulement à ceux qui sont nés dans les années 80. Continuer la lecture de « Play » again your life…

Une panthère qui nous relie à la nature

Ce livre est la plus belle des évasions. Presque une thérapie… Je l’ai lu dans une période professionnellement difficile, avec des insomnies en cascades où mon seul répit était Tesson et sa quête improbable de la panthère des neiges. Quelle belle aventure !… Comment mieux évacuer les tensions que de partir dans cette expédition tibétaine glacée pour guetter un animal presque disparu, et donc quasi mythique ? Comment mieux relativiser les tracas de l’existence que de voir un groupe d’humains partir très loin, endurer des conditions extrêmes, souffrir du froid et de la fatigue, et épuiser tout son temps à la pratique la plus futile qui soit : espérer voir quelques minutes un animal sauvage dans son environnement. Ce livre est le récit de cette traque, mais c’est bien plus encore. Difficile de le résumer en quelques mots; disons que c’est, entre autres, une fable philosophique sur le rapport homme-bête et une dénonciation de la tyrannie de l’homme sur son environnement. Continuer la lecture de Une panthère qui nous relie à la nature

Vincent Munier, Disney du monde réel

C’est un homme tout droit sorti de notre imaginaire. Merlin l’enchanteur venu nous faire découvrir les mystères de la forêt et de ses habitants. Il prononce quelques formules magiques du bout de son téléobjectif et nous voilà tout d’un coup associés à un ballet animalier à la Walt Disney.

Merlin est un homme des bois, des montagnes et de toutes les étendues sauvages loin de notre civilisation. Il est un lutin qui aime folâtrer là où d’autres ne vont pas. Il n’est plus alors un corps étranger au milieu de la mousse et des lichens de nos grands arbres. Il se dissout dans la forêt pour ne faire plus qu’un avec la faune.

Merlin se promène sur la pointe des pieds, les sens en éveil, l’oeil à l’affût derrière ses jumelles. Il est muni d’un sésame que toute notre humanité pressée a laissé tomber depuis longtemps : la patience. Et son corollaire en forme de juste récompense, l’émerveillement.

Attention les yeux… Wokety Pokety Wokety Wok

Vigneaux, égérie du féminisme…

Elle est magnifique !… A l’aise sur scène, comme si elle y était née, Caroline Vigneaux est une étoile brillante du one-woman-show. « woman » insiste-t-elle avec énergie, car elle revendique et défend son sexe avec passion. C’est une femme assurément, jolie, ce qui ne gâche rien, mais une femme qui bouillonne intérieurement contre les affronts, les injustices et les avanies faites à la condition féminine. Son spectacle « Croque la pomme » est totalement orienté sur ce thème.

Fort bien, se disent les hommes, on va en prendre pour notre matricule. Est-ce la peine d’aller se faire assaisonner par une pasionaria féministe pratiquant l’outrance pour faire rire à nos dépens ? Eh bien non… Continuer la lecture de Vigneaux, égérie du féminisme…

« Surface », comme un caviar de polar…

Le site Babelio où je reproduis mes articles, me fait découvrir régulièrement de bons romans. La dernière découverte est une excellente pioche.

« Surface » est un polar écrit par un ancien policier qui en est à son quatrième opus. Un homme qui connaît la musique, et qui en est d’autant plus crédible dans la description du monde de la police. C’est déjà un point positif. Encore faut-il savoir raconter des histoires. Et là, en l’espèce, nous avons affaire à un orfèvre.

Dans un style concis, sans fioritures, Olivier Norek nous campe le décor avec beaucoup de talent. Il ne faut pas plus de quelques pages pour être totalement dans le bain. Après, vous n’avez pas envie d’en sortir. L’eau sera depuis longtemps froide que vous serez toujours absorbé dans le récit. Continuer la lecture de « Surface », comme un caviar de polar…

Amphigourique

Ah le joli mot que voilà !…  Ce mot se devine, avant d’en connaître le sens. Il est à l’image de sa définition. Compliqué, entortillé, torturé. En un mot, précieux…

Notre langue est bien précieuse justement d’être riche de ces adjectifs imagés. Ils s’oublient un peu, mais ce qu’ils recouvrent, est loin d’avoir disparu. L’amphigouri, autrement dit le galimatias confus et guère compréhensible qui est l’apanage des politiques ou de pseudo experts.

Alors face à un de ces maîtres obscurs de la rhétorique, vous pouvez toujours répondre : « je ne panne que dalle et j’en ai rien à foutre ». Ou attaquer l’opportun sur son propre terrain d’un superbe : « peu me chaut vos élucubrations amphigouriques »