« La belle époque » qui vous emballe…

La Belle Epoque est d’abord un ton. Un ton décalé et en même temps enjôleur qui vous happe pour ne plus vous lâcher. La tension au sein de ce couple vous explose au visage, sans que jamais cela ne prenne un ton dramatique. Non, Nicolas Bedos reste léger pour évoquer le désamour, la perte d’envie de vivre et le refus d’évoluer dans une époque qui bouge vite. Les échanges sont vifs et enlevés, le personnage d’Auteuil est faible, il se laisse bouffer par sa propre vie, alors que celui de Fanny Ardant est une battante qui veut continuer à avoir le contrôle. Comment ne pas ressentir le vécu dans cette opposition de style ? Comment ne pas y voir les différences de comportement par rapport à l’âge et au temps qui passe ? Nicolas Bedos est étonnamment juste dans le constat.

Pour sortir de l’impasse, autrement que par la voie facile de la séparation, il imagine ce que la technologie d’aujourd’hui peut offrir : un retour aux sources. Continuer la lecture de « La belle époque » qui vous emballe…

Connemara, l’Irlande au superlatif

Le Connemara : Michel Sardou l’a magnifié sans réellement le connaître. On dit qu’il a écrit « les lacs du Connemara », sans n’y avoir jamais été. Fable ou réalité ?… Sa chanson n’en a pas moins connu un succès qui touche toutes les générations. Le secret de ce tube intemporel est simple. Sardou a su merveilleusement bien capter l’esprit des lieux.

Le Connemara est un quintessence d’Irlande. Une région déserte, rude et aride. Une myriade de lacs qui constelle de miroirs une lande brune dominée par de multiples collines. Des prés ceints de murs en pierre où paissent des moutons à tête noire et au lainage marqué de pointes de couleur. Des nuages toujours présents qui s’ingénient à se mirer dans les étendues d’eau pure pour donner du relief à une terre qui n’en manque déjà pas.

Le Connemara se vit comme une odyssée. Continuer la lecture de Connemara, l’Irlande au superlatif

Confession d’un menteur…

Petit exercice amusant : repérer toutes les fois où l’homme ment effrontément. C’est saisissant !…

Cet interview est sans conteste le plus gros crash télévisuel d’une personnalité. Le Prince Andrew prend les spectateurs britanniques vraiment pour des crétins. Un sommet dans l’art de la langue de bois… Comment peut-on se prêter à un tel exercice de « vérité » avec une telle faiblesse dans la préparation ? N’y a-t-il aucun conseil en communication à Buckingham ?

C’est triste car cela renforce l’idée que les « puissants » n’ont aucune morale, mais aussi surtout qu’ils préfèrent mentir plutôt que de ternir leur image. Mauvais calcul : Andrew signe avec cet interview son arrêt de mort en tant que personnage public. Il aurait pu passer pour un cavaleur amateur de jeunes filles et assumer ses fautes en les regrettant. Il préfère nier l’évidence et mentir à son peuple. Consternant !

Fluctuat nec Mergitur

Quatre ans… Il y a quatre ans, jour pour jour, Paris était frappée d’une terrible succession d’attentats qui nous a tous meurtris dans notre chair. Ce jour-là, nous avons perdu notre innocence pour endosser le manteau de peine du deuil. Les 131 victimes nous étaient, le plus souvent, inconnues, mais c’était tous nos frères et nos soeurs. Des compatriotes avec qui nous partagions une aventure commune. Des compagnons de route de la nation France qui ont tous eu la malchance de ne pas être, ce jour-là, au bon endroit. Il est toujours bon de se souvenir…

La série de trois reportages disponible sur Netflix sous le titre « Fluctuat Nec Mergitur » est un très bel hommage. C’est le récit chronologique des événements, raconté par des survivants, des témoins, des sauveteurs. Un reportage très factuel qui ne cherche pas à tenter d’expliquer ou de rentrer dans la peau des terroristes. Il ne fait que raconter la violence, la surprise, et l’état de sidération de tous ceux qui ont vécu cet affreux spectacle aux premières loges. Continuer la lecture de Fluctuat nec Mergitur

Midway, la bataille navale du siècle…

La Bataille de Midway, voilà bien une des plus importantes batailles navales du XXème siècle. Une victoire américaine sur toute la ligne dont les Américains sont particulièrement fiers. A raison d’ailleurs… 4 porte-avions japonais coulés en une seule journée, ce fut la bataille décisive qui fit tourner la bonne fortune des Japonais, seulement six mois après Pearl Harbour. Les troupes de l’Empire du Soleil levant ne s’en relèveront pas…

Cette bataille avait déjà occasionné un bon film-hommage en 1976, avec toutes les vedettes du box-office de l’époque. Sans doute le besoin d’exaltation des valeurs de l’Amérique de Trump a entraîné une nouvelle édition, sans grandes vedettes au générique, mais avec le renfort précieux des effets spéciaux. Nous voilà partis donc pour en prendre plein les mirettes, ce qui est le plaisir des films de guerre, surtout quand ils soulignent les vertus et le courage des combattants. De ce point de vue, réussite totale… La bataille est un essaim bourdonnant qui fait joliment monter l’adrénaline. Mieux que tous les jeux vidéos !… Continuer la lecture de Midway, la bataille navale du siècle…

Adieu Monsieur Haffmann

La pièce vient de reprendre à Paris, avant de faire une tournée en Province. C’est l’occasion de découvrir un spectacle magnifique qui a obtenu 4 Molières, dont celui du meilleur spectacle de Théâtre privé.

« Adieu Monsieur Hoffmann » est un petit bijou à voir absolument, en ces temps de montée insidieuse de l’antisémitisme. C’est l’histoire d’un bijoutier juif, Monsieur Haffmann qui, en 1942 à Paris, sent le vent tourner et décide de faire reprendre son commerce par son principal employé, Pierre Vigneau. Ce dernier accepte, à condition que son patron qui va rester cloîtré dans la cave du magasin, se prête au jeu de faire un enfant à sa femme, alors que lui-même est stérile. Contrat conclu après quelques hésitations de part et d’autre.

Le canevas est posé, source d’une tension croissante entre les deux hommes. Surtout que dame nature ne se laisse pas facilement domestiquer. Enfin, le magasin tournant bien sous l’effet de ventes à l’occupant allemand, Pierre finit par recevoir chez lui l’ambassadeur d’Allemagne Otto Abetz. Continuer la lecture de Adieu Monsieur Haffmann

Joker, clown triste très contemporain…

Joker m’a laissé un sentiment partagé… Il faut dire que je suis assez hermétique au monde des films Marvel, en particulier des Batman. Je ne suis pas assez grand enfant pour adhérer aux histoires des super-héros, et a fortiori des super-méchants. Le personnage de « Joker » m’était, pour ainsi dire, inconnu avant le film…

Oui, mais voilà, les critiques sur Allo-Ciné étaient dithyrambiques et puis, il y avait en tête d’affiche Joaquin Phoenix, sans doute un des meilleurs acteurs de sa génération.

Dieu merci, le film n’est pas un film d’action avec des personnages qui s’ingénient à détruire la planète, et d’autres à la défendre. Continuer la lecture de Joker, clown triste très contemporain…

Loopings de lecture avec Musso…

Trop de polars nuit à la santé… C’est pourquoi je m’abstiens le plus souvent, préférant la grande littérature. Et puis, je ne suis pas très fan du trio Levy-Musso-Bussi qui squatte tous les linéaires avec leurs romans qui s’enchaînent comme des produits de consommation et sont dévorés comme des petits pains. Ils ont du talent, c’est certain, pour nous trousser des histoires, mais le suspense écoulé, que reste-t-il au lecteur ? Cela dit, si Bussi a quand même mes préférences, j’ai opté récemment pour le dernier Musso, « la vie secrète des écrivains » qu’on m’avait conseillé. Voilà un titre intrigant qui ne pouvait qu’éveiller ma curiosité.

Ce qui m’intéressait le plus, c’était le processus d’écriture d’un auteur à succès. Allait-on en savoir plus sur la genèse de ses best-sellers ?

Autant le dire tout de suite, Continuer la lecture de Loopings de lecture avec Musso…

Ah ça ira, ça ira, les aristocrates…

Downtown Abbey, voilà une série qui aura fait frissonner la France entière. Cette France républicaine et égalitariste qui n’aime rien tant que détester sa propre noblesse, s’est enflammée pour les aventures d’une famille anglaise dorée sur tranche, dont la demeure n’est autre qu’un château des plus magnificents.  Folie collective citoyenne ! Robespierre doit assurément pester là-haut contre cet inexplicable retour de flamme…

Qu’est ce qui peut bien motiver cet intérêt général ? Une crise de nostalgie ? Un intérêt anthropologique ? Une curiosité pour ces excentriques de rosbeefs ? Un peu de tout cela… Continuer la lecture de Ah ça ira, ça ira, les aristocrates…