« L’Outsider » : l’affaire Kerviel dans un fauteuil…

L’histoire de Jerome Kerviel était trop belle, trop forte, trop exceptionnelle pour échapper à la mode actuelle des « histoires vraies ». En route donc pour le Grand Huit de la Finance ! Grand frisson garanti pour ce qui fut la plus fameuse histoire de trader fou. La plus grosse paume aussi pour un monde bancaire qui depuis le naufrage du Crédit Lyonnais, n’est pas avare de scandales en tout genre. Disons-le tout net, Christophe Barratier a réussi son coup. Du fait d’un jeune Arthur Dupont, parfait en Kerviel tantôt innocente victime, tantôt tête-à-claque arrogante à souhait. Du fait d’un sublime François-Xavier Demaison, d’autant plus convaincant en trader cynique qu’il a exercé ce métier dans une vie antérieure. Du fait enfin d’un choix de scénario descriptif et dépassionné, sans en rajouter dans le spectaculaire ( on est loin des délires du « Loup de Wall Street » ); Continuer la lecture de « L’Outsider » : l’affaire Kerviel dans un fauteuil…

« Le Fleuve Guillotine » : Lyon ville martyre

J’ai découvert ce livre par hasard. Le résultat d’une rencontre à la journée du Livre de Talloires avec Antoine de Meaux. Un jeune écrivain qui a écrit un roman sur un siècle qui n’est pas le sien, c’est toujours intrigant. En plus, « le Fleuve Guillotine » parle des années sombres de la Révolution française, avec ces deux années charnières que furent 1792 et 1793. J’ai acheté le livre par curiosité…

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le principal personnage du livre est la ville de Lyon, ma bonne ville natale qui connut à l’été 1793 des événements tragiques avec le siège de la ville pendant pendant neuf semaines par les troupes jacobines de la Convention. Continuer la lecture de « Le Fleuve Guillotine » : Lyon ville martyre

Bla Bla Car, la SNCF souriante…

Je suis fan de l’auto-stop du XXIeme siècle. Cela fait plus de trois ans que j’offre de partager ma voiture à des inconnus pour éviter de voyager seul. Jusqu’à présent toujours en tant que conducteur, mais je crois que je suis bientôt mûr pour être un simple voyageur.

Soyons honnête, l’argument du partage des frais a pu jouer, au départ, dans mon adhésion à Bla Bla Car. En bon Lyonnais qui aime payer la juste valeur des choses, j’étais le premier à vitupérer contre le prix exponentiel des péages ( un des grands scandales de la République ! ). Mais depuis que je pratique le co-voiturage, je suis moins vindicatif sur l’APPR ou sur Cofiroute : j’ai découvert les voyages souriants…

Bla Bla Car est une belle invention. On y rencontre Continuer la lecture de Bla Bla Car, la SNCF souriante…

L’Or brille de mille feux…

Dans le domaine des placements, 2016 ne s’annonce pas comme un crû exceptionnel. En dehors des actions US en légère hausse, tout est mal orienté. La baisse est générale. Le ralentissement économique mondial se fait sentir dans tous les compartiments : obligations, actions européennes, actions des pays émergents, matières premières… Les gérants, dans le monde, se grattent la tête pour trouver du rendement aux capitaux qui leur sont confiés. Déjà près de 30% des obligations émises dans le monde rapportent un rendement négatif. Nous vivons une période absolument unique dans l’histoire économique.

Seul un placement surnage : l’or et les mines d’or. Continuer la lecture de L’Or brille de mille feux…

Fesse-mathieu

Ah la belle insulte que voilà !… Ce mot véhicule son poids de charme désuet, de mots doux à la capitaine Haddock et de réparties cinglantes dans les meilleures scènes de Molière. Un fesse-mathieu est un avare, un pingre, un grippe-sou. Le mot vient de St Mathieu, patron des changeurs qu’il fallait fesser pour qu’ils lâchent un peu d’argent.

Alors pour vos prochaines colères, retenez la bordée d’injures : « Va donc, Ostrogoth, Vandale, Bachibouzouk, Coléoptère, Anacoluthe, Paltoquet, Fesse-mathieu ! »… Vous serez bien armé(e) pour affronter les embouteillages parisiens…

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« The Nice Guys » : deux idiots attachants

Quelle belle idée de rassembler Ryan Gosling, le ténébreux combattant de « Drive » et Russel Crowe, le valeureux général romain de « Gladiator » ! Deux gladiateurs des temps modernes réunis dans un film de détectives qui ne se prend pas au sérieux. « Nice Guys » joue le contre-emploi parfait, surtout pour Ryan qui est un détective impayable en alcoolique, trouillard, combinard et bas de plafond. Russel Crowe est plus conforme à sa légende, même s’il prend plus de coups qu’il n’en donne. Ces deux loosers vont s’associer sur une enquête très louche, autour de la mort violente d’une actrice de porno. A vrai dire, l’histoire est un peu secondaire et s’efface derrière le numéro de duelliste de ces deux grands acteurs dans un Los Angeles des années 70 parfaitement reconstitué. Certaines scènes sont hilarantes et on vibre aussi devant l’exubérance des années disco, en particulier dans une scène vraiment jouissive dans une boite de nuit. En prime, nous avons Continuer la lecture de « The Nice Guys » : deux idiots attachants

Ma conception du bonheur…

« La journée avait été belle, de ces temps d’automne ensoleillés où l’air chargé d’ions vous insuffle une énergie stupéfiante. On goûtait à pleins poumons cette dernière resucée de l’été, si agréable pour l’épiderme. Le soleil jouait avec les ombres pour créer de délicieuses sensations de chaud-froid. Mais on sentait bien que c’était un combat d’arrière-garde. A chaque caresse du soleil répondait une brise dans laquelle perçaient les premières morsures du froid. Les éclaireurs de l’hiver étaient déjà là; ils marquaient en filigrane tout un paysage d’arbres et de feuilles flamboyantes d’où émergeaient des sommets saupoudrés de neige. A cette bataille entre la chaleur  et le froid répondait là-haut un dialogue subtil entre les couleurs éclatantes d’automne et le grand blanc immaculé. Le corps des hommes, soumis à ces sollicitations contraires, n’avaient d’autres choix qu’exulter d’un bonheur brut, comme seule la montagne sait vous en dispenser. »

Extrait de « L’Or du Paradis », mon second roman ( Editions AO )

« Le ciel s’est subitement découvert avec une éclaircie lumineuse, comme seule la Bretagne sait vous en faire l’offrande. Je sors de la voiture pour humer un peu plus une forte odeur de terre, de pluie et de feuilles mouillées. L’odeur d’un automne brut et austère. L’automne d’une terre bretonne lessivée qui exhale des vapeurs de cette minéralité rugueuse propre au pays celte. Après le grain, la lumière des cieux a repris ses droits sur les ténèbres. De fines particules de matière s’éparpillent sous la clarté d’un rayon de soleil perçant à travers une masse de nuages teigneuse. L’air chargé d’une lourde humidité est tellement dense qu’il en est palpable. Il remplit pleinement les poumons, les rafraîchissant d’une caresse voluptueuse qui vous fait sentir en vie, comme rarement. »

Extrait du « Collectionneur Amoureux », mon premier roman ( Editions Baudelaire )