Ce film présente tous les atouts d’un succès : une affiche pleine de sensibilité, une jeune actrice très « engagée » au regard expressif ; un sujet sortant de l’ordinaire avec le quotidien des commandos de marine entre terre et mer… Et puis, il y a Lambert Wilson au casting. Un programme donc alléchant… qui ne tient malheureusement pas ses promesses.
C’est difficile de dire du mal de ce film, tant il est pavé de bonnes intentions. La réalisatrice a voulu raconter une histoire d’amour impossible au sein de l’Armée. Il y a là sur le papier une bonne idée de scénario, puisque la grande muette est devenue mixte, et que la hiérarchie pesante y crée un environnement propice à des tentatives d’approche feutrées « à l’ancienne ». Quelques silences bien sentis sont de rares moments authentiques entre les personnages.
Hélas, la réalisatrice est une femme qui semble peu connaître les milieux de la marine. Elle s’attache aux seules relations humaines, faisant de la Marine un milieu désoeuvré où chacun semble là pour saluer les couleurs, et enfiler des perles le reste du temps. Le personnage de Lambert Wilson est monolithique, et pour tout dire sans intérêt. Quant à l’histoire, elle semble proprement improbable. On se demande ce que cette jeune femme peut trouver d’excitant dans un job sans intérêt qui l’amène à rompre avec son fiancé. Comment peut-elle aussi laisser naître un béguin pour un commandant enfermé dans son bureau comme dans une forteresse inexpugnable.
C’est dommage car il y a de bons moments dans ce film, du fait de la présence lumineuse de Diane Rouxel, jeune actrice que l’on espère revoir. Elle réussit à rendre un peu crédible un rôle qui ne l’est pas.