« Monsieur Je sais tout » : un film par excellence difficile à critiquer… Il est pavé de si belles intentions qu’on aurait mauvaise grâce à ne pas adhérer à l’histoire.
Arnaud Ducret est épatant dans un rôle d’entraîneur de football très autocentré sur lui-même. Quand on l’a vu tout jeune dans son One-man Show au Point Virgule, on n’est, à vrai dire, guère surpris de sa capacité unique à « rentrer dans des personnages ». L’homme est un caméléon. Et même dans un registre qui n’est pas celui de l’humour, il est convaincant.
Quant à son jeune partenaire, comment ne pas être bluffé ? Le jeune Max Baissette de Malglaive est saisissant de vérité au point que je me suis demandé s’il n’était pas vraiment un Asperger. Son rire de vieux tacot en panne de démarrage est une trouvaille scénique impressionnante. Ce gamin porte le film sur ses épaules avec l’aisance d’un vieux routier de la scène. Bravo pour ce casting sans faille…
Alors, certes, s’il faut être un peu grincheux, je dirais que l’histoire est un peu consensuelle, sans failles, ni aspérités, comme pour plaire à tout le monde. Un produit aseptisé parfait pour rendre plus proche de nous tous les autistes. C’est sans doute le but recherché, et l’objectif est atteint. Après tout, tout le monde ne peut pas faire « Vol au dessus d’un nid de coucou » pour dénoncer un fait de société. Je suis sans doute un peu sévère car j’ai passé un bon moment avec ce film. Mais il est tellement bon au cinéma de se faire surprendre et que l’émotion vous envahisse de manière impromptue. Ce n’est pas le cas avec ce film qui vise à nous faire tous communier dans un esprit de tolérance avec tous ceux qui sont différents. Mon côté frondeur ne me rend pas totalement suiveur. Mais c’est un beau film, assurément…