N° 5 de Chollet : le 5ème spectacle de Christelle Chollet, le second pour moi, puisque j’avais vu en octobre 2016 le précédent Comic Hall, déjà raconté sur ce blog.
Christelle Chollet a un talent fou. Cette fille est une bête de scène qui vous captive dès la première seconde pour vous emmener très loin avec elle dans le délire et la tension scénique. J’avais déjà follement aimé le précédent spectacle. Que vaut le nouveau où, sur l’affiche, elle parodie une publicité de Chanel ?
Le spectacle a lieu au Théâtre de la Tour Eiffel, une salle quasi inconnue, récemment rachetée par la comédienne avec son époux. Du coup, elle bénéficie d’un décor de scène magique, avec un gigantesque poste de radio-cassette-CD, comme on les prisait au début des années 90. Un poste où les deux haut-parleurs sont occupés par des musiciens en tenue des Blues Brothers. La partie centrale à cassette s’ouvre sur des charnières pour laisser place à la show-woman en tenue légère sur des talons aiguilles. Et c’est parti pour deux heures de sketchs et de chansons !…
Ce qui ressort de ce spectacle, est d’abord le fol entrain de la comédienne. Elle virevolte, danse, chante, joue avec son public dans une grande fièvre optimiste qui rend joyeux. Pour oublier le stress issu des grèves et des tensions du moment, on ne peut recommander mieux… Christelle est un antidote à la déprime qui devrait être remboursée par la sécurité sociale.
Elle nous fait revisiter en chansons quelques vieux tubes de années 70 à 90, sans oublier de brocarder les chanteurs du moment. Mais surtout, elle pastiche, elle tire à vue, elle étrille notre société dans une grande bourrasque de bonne humeur. Le spectacle est très millimétré pour trouver le meilleur effet comique. Quant aux deux musiciens en costume et chapeau noir, ils excellent pour la mettre en valeur.
Cette fille est si douée qu’elle se hasarde à demander au public des noms de « tubes merdiques », chansons qu’elle exécute immédiatement avec un sens de la dérision désopilant.
J’ai passé une excellente soirée grâce à Christelle. Mais, pour avoir vu son précédent spectacle, force est de constater que celui-là est moins dense, plus porté sur la musique, et moins sur la prestation d’humoriste. Quelques baisses de rythme sont à noter. Elle se laisse aller, parfois, à la facilité… Dans une ou deux chansons, elle se fait d’abord plaisir à elle-même.
Mais ces critiques sont mineures au regard de la banane que le spectateur affiche après le spectacle. Avec son numéro 5 et les suivants, la Chollet n’a pas fini de nous parfumer l’atmosphère.