« Tempête » : parce que c’est la Bretagne, un pays authentique par excellence. Parce que c’est une histoire de pêcheurs, ces gens que je connais un peu pour les fréquenter pendant mes vacances bretonnes. Ce sont des forçats de la mer, des taiseux, mais des gars au coeur pur. Des brutes de travail qui ne rechignent pas, parce qu’ils sont des durs et qu’il font ce qu’ils aiment. Des gens simplement attachants…
« Tempête » raconte l’histoire de l’un d’entre eux, Dominique Leborne; il joue son rôle, au même titre que ses deux enfants. Tous sont d’un naturel incroyable. Est-ce si facile de faire l’acteur ? « Tempête » n’en reste pas moins un film, un vrai, avec un scénario qui trempe sa plume dans l’encrier noir d’une réalisme social plutôt brutal. Il y a du Ken Loach dans cette histoire, mais sans jamais sombrer dans le pathos. Notre pêcheur se bat, en serrant les dents. Certes, la caméra est parfois un peu impudique. On se demande à quoi bon raconter une vie de galère. Et pourquoi le spectateur paye pour voir la détresse d’une famille. C’est bien un film, n’est-ce pas ? Les séances avec l’assistante sociale font penser à un documentaire. Avec ce pêcheur-acteur si réel, on ne sait plus trop… Qu’importe ! Ce petit film est attachant. On a laissé à cet homme l’occasion de montrer un bout de sa vie. Il a obtenu un prix d’interprétation à Berlin. Il pêche à nouveau, mais avec plein de rêves dans la tête. Des parenthèses dans son quotidien, comme on aimerait en vivre…