Rien n’est mieux que la marche à pied pour découvrir une région. Le cheminement tranquille du marcheur est, à mes yeux, le meilleur tempo pour s’imprégner de son environnement. A pied, vous ne laissez rien passer. Le moindre paysage se révèle à vous, en évoluant imperceptiblement au rythme de vos pas. Comme un diamant qui tournerait vers vous chacune de ses facettes pour donner une image d’ensemble pleine et entière. Ainsi les gentianes du bord de chemin participent aussi bien à la plénitude du moment que les superbes vues d’ensemble à partir d’un point haut. La mousse d’un arbre, le lit asséché d’une rivière, les ruines d’une vieille bâtisse en pierre, le chant d’un rossignol, le petit mur qui jalonne le sentier… Tout concourt à donner au marcheur un atout primordial, celui de communier avec cette nature dont nos vies sédentaires nous tiennent si éloignés.
Le Club Alpin Français m’a donné une belle occasion de ressourcement avec cinq jours de randonnée dans une des régions les moins peuplées de notre cher pays : le plateau du Larzach, les Causses aveyronnaises, le Cirque de Navacelles et les contreforts de St Guilhem le Desert…
Le rythme a été intense, avec près de 150 kms de marche, mais l’émotion n’en a pas été moins grande. Remonter à pied le canyon de la Vis dans le fameux cirque de Navacelles ( un petit canyon du Colorado ) méritait largement les efforts et les suées d’une longue marche d’approche.
La randonnée est un vrai art de vivre dont je deviens accro… Tous les soucis et toutes les folies du monde deviennent négligeables devant un lieu magique. Sans parler de ces retours dans un passé lointain, à l’image de notre nuit dans une cellule de Templiers, dans la petite ville fortifiée de la Couvertoirade. Ce fief des gardiens de la Foi à la Croix Rouge est resté dans son jus, comme au début du XIIème siècle.
Oui assurément, randonner en France est une grâce…