Laurel & Hardy, un couple mythique de comiques qui a fait rire des nations entières. Un duo hélas oublié des jeunes générations et le spectateur prend un coup de vieux en découvrant que ce film sorti le jour-même n’est à l’affiche que d’une salle toute petite dans le très cinéphile quartier Montparnasse. Salle au trois quarts vide au demeurant. Ce comique-là est-il devenu à ce point désuet ?…
Ce nouveau biopic ne joue pas la facilité, en plus, en présentant le célèbre duo dans ses dernières années, soit le milieu des annes 50 quand il était déjà dépassé, largué, old-fashioned.
« Stan & Ollie » filme donc le crépuscule de deux bêtes de scène qui s’accrochent à leur rêve, car ils n’imaginent pas vivre loin des projecteurs. Ce qui fait un film doux-amer où l’on ne rit presque pas, les larmes supplantant souvent le rire notamment dans les scènes finales. En plus, le début du film est un peu décousu si bien que le spectateur a du mal à rentrer dans l’histoire. Heureusement, l’interprétation est absolument époustouflante : Steeve Coogan et John C. Reilly ont fait un travail formidable pour rentrer dans la peau des deux monstres du cinéma de grand-papa. Non seulement leur maquillage est bluffant, mais ils ont aussi parfaitement singé la mimique et la gestuelle de leurs personnages. C’est, à ce stade, quasi de la réincarnation ! Un vrai bain de jouvence pour ceux qui se régalaient des films du fameux duo le dimanche après-midi, sous l’ère télévisuelle de Jacques Martin.
« Stan & Ollie » fait penser aux « Feux de la Rampe » de Chaplin, quand des vieilles vedettes réalisent qu’ils ont fait leur temps. Mais il y a aussi dans ce film l’expression d’une vieille amitié mise à mal par un couple d’épouses aussi dépareillé que leurs célèbres moitiés. La tension née de la fatigue et de la perte d’envie affectent les relations entre le lunaire Stan et le faux débonnaire Hardy. Mais ils continuent, coûte que coûte, pour donner le change avant que l’un ne s’écroule.
Un film nostalgique et empreint de tendresse. Il ne trouvera hélas sans doute pas son public au siècle d’Hanouna…
Pour jouer au jeu des 7 erreurs…