Beaucoup de Français sont abasourdis par la dimension que prend l’affaire Fillon. Voilà un candidat qui était bien parti pour remporter les Présidentielles et qui est maintenant sur le point de se retirer sous la pression de son propre camp. La roche tarpéienne si près du Capitole, cela ne s’était jamais vu. Un événement totalement unique dans la politique française. Il résume malheureusement trop bien le jeu de dupes qu’est devenue la politique française. Une ridicule course à l’échalote sans âme et sans ressort…
François Fillon est un homme assurément intègre. Mais, comme tous ses pairs députés, sénateurs et maires, il a usé de toutes les cordes du système pour bien vivre d’une activité publique qui monopolise son temps plus que de raison. Cet engagement public qui suppose une disponibilité quasi permanente, week-ends et dimanches compris, s’apparente à un vrai sacerdoce. Nous qui profitons gentiment de nos week-ends, les deux pieds dans nos charentaises, ne nous étonnons jamais de voir nos représentants venir débattre à la télévision les dimanches et les soirs tard. Le show est permanent. Il ne fait jamais relâche…
Pour de nombreux politiciens, la politique est une drogue. Sarkozy ne vivait que de cela. Mitterrand également. Mais pour un homme ou une femme un peu normal(e), ça l’est moins. La sur-exposition médiatique, le paraître et la posture tous les jours de la semaine, le show-off permanent, voilà un cocktail qui vous fait dérailler facilement. Ils sont nombreux à perdre ainsi le sens des réalités. La plupart divorcent; certains abusent des facilités que leur offre la République pour assouvir leur soif de pouvoir et de sexe; d’autres oublient de payer leurs impôts; d’autres se préoccupent de cacher leur patrimoine à l’étranger…. Au delà de ces cas extrêmes, tous tirent sur la bête. Des maires tirent parti du millefeuille administratif pour s’octroyer des compléments de revenus appréciables; les députés s’accordent des régimes de faveur, comme le montre le régime toujours préférentiel des retraites de l’Assemblée Nationale, malgré quelques mesures récentes visant à apaiser le désir de justice du peuple sur ces questions épineuses.
Que reproche-t-on à Fillon ? De faire comme la majorité de ses pairs et de profiter de l’enveloppe des frais de mandat ( IRFM ) pour arrondir ses fins de mois ? Une chose qui est prévue par la Loi, et qui s’éloigne fortement des filouteries d’un Cahuzac ou d’un Thevenoud. Ou lui reproche-t-on d’être candidat aux Présidentielles et de vouloir mettre un terme au gaspillage des deniers publics, en premier lieu à la tête de l’Etat ?
Certes, on peut reprocher au candidat de ne pas être en accord avec ses idées, selon l’excellent principe de l’exemplarité. Mais François Fillon ne se nourrit pas de la jouissance du pouvoir, contrairement à son ancien patron de l’Elysée; il a une famille nombreuse, une femme qui a renoncé à travailler pour s’occuper de leurs enfants. On peut comprendre qu’il ait usé des ficelles de l’Assemblée Nationale pour mettre sa famille à l’abri. Après tout, il n’y avait rien de condamnable dans ces pratiques. Ou alors, il y a lieu de mettre en examen un bon tiers de l’Assemblée.
Le plus terrible de tout cela, c’est que Fillon n’est pas un « toxicomane de la politique ». C’est un homme qui veut garder du temps pour lui, lire, faire de la photo, avoir un jardin secret tant personnel que familial. Un homme simple en somme… C’est ce même homme qui a développé le programme de réformes le plus ambitieux qui soit. Le seul qui soit, à mes yeux, susceptible de redresser le pays et de nous remettre dans l’orbite des pays qui réussissent.
Mes chers compatriotes, il est temps de devenir raisonnable. Foin de toutes ces tartufferies politiciennes ! Ces donneurs de leçon professionnels se posent en garant des finances publiques. Mais ce sont les mêmes qui poussent des cries d’orfraies contre les limites des dépenses publiques « imposées par Bruxelles, Merkel et toute leur clique ». Ils endossent le manteau de la vertu, uniquement pour détruire un adversaire.
Nous traversons tous un moment crucial pour notre pays. Si la Droite Républicaine sort durablement affaiblie de l’affaire Fillon, la probabilité est forte d’avoir dans notre pays quatre blocs faisant jeu égal dans le sondages ( en faisant le calcul probable que Mélenchon et Hamon unissent leurs efforts ). Et nous serons alors tous à la merci de l’aléas des urnes qui fera pencher sous le poids d’une plume, la balance d’un côté ou de l’autre. Avec le risque bien réel de se trouver un soir d’avril avec le choix funeste entre Hamon et Le Pen.
Ce jour-là, nous regretterons d’avoir prêté trop l’oreille au vent mauvais des médias.
comme c’est bien dit … mais j’ai peur que beaucoup ne t’entendent pas… Hélas
100000 bisous de ta presque belle soeur !!!!