C’est le 30 avril 2011 que tout a commencé… Ce jour-là, dans un grand dîner de gala où tout le gratin new-yorkais est rassemblé, Donald Trump est parmi les convives. De fort belle humeur… Il continue ses émissions télévisées et vient de créer le buzz en attaquant Obama sur ses origines. « Cet homme n’est pas américain. Il est incapable de nous produire son certificat de naissance », martèle-t-il dans les talks-shows. Puis Obama prend la parole. Pendant tout son discours plein d’humour, il va littéralement étriller son opposant. C’est une humiliation politique en règle, un modèle du genre d’un président qui s’est totalement lâché. Sur sa chaise, Trump fait bonne figure, mais il bouillonne intérieurement…
C’est sans doute ce jour-là qu’il a décidé de se présenter aux élections et de tout faire pour être celui à qui Obama devra remettre les clefs de la Maison Blanche…
L’émission d’Arte ( « Président Trump », à voir et revoir en Replay ) est très instructive. On apprend à mieux comprendre les ressorts intimes de celui qui est devenu l’homme le plus puissant du monde. Tout est inscrit dans son enfance. Une enfance dans un monde doré, mais sans amour, avec un père d’une exigence folle qui lui apprend que la vie est un combat, que seuls les gagnants survivent, et que les faibles ne méritent pas le respect. Une enfance qui se prolonge dans une Académie militaire qui élève les enfants à la dure. Trump y apprend les rapports de force et communie à l’esprit de chambrée où le magazine Play Boy est élevé au rang de bible. Comme le dit un de ses vieux camarades, interrogé, « nous avons depuis évolué, lui est resté cantonné dans cet esprit-là ». Il continue à vénérer Hugh Hefner, le créateur de Play Boy, qui à 90 ans reste toujours entouré de jolies femmes.
Il ressort surtout de ce reportage que le nouveau Président est un homme qui ne doute pas. Il a une foi indéfectible en lui et ne reconnaît jamais ses erreurs. Quand il en fait, il crie victoire avec une mauvaise foi consommée.
Tout cela promet pour la suite… L’homme est imprévisible et d’un égo démesuré. Il a des conceptions brutales des rapports humains, ce qui peut devenir explosif en matière de relations internationales. Attendons pour voir… Peut-être s’amendera-t-il après avoir coiffé les lauriers suprêmes. Le pire n’est jamais certain.
Cela dit, on ne peut s’empêcher de penser au vu de l’évolution de la politique américaine, que le film « Idiocracy » de Mike Judge, sorti en 2007, était quelque peu prémonitoire. Un film qui parlait des années 2505, avec des populations au QI de poules et un Président ancien catcheur et formidable bateleur de foire. Pauvre Amérique…