Les Primaires sont un drôle d’exercice. Un vote avant l’heure pour choisir son candidat ou sa candidate parmi tous les impétrants au poste de Président. Le job est le plus dur et le plus ingrat qui soit. Et pourtant, ils sont nombreux à le briguer. Envie d’en découdre vraiment ? Ou plutôt goût immodéré pour le pouvoir et tous ses attributs ?… J’ai été éberlué par les Chirac, Hollande ou Macron qui ont conquis le pouvoir de haute lutte pour ne pas en faire grand chose après. Gérer la chose publique, c’est assurément prendre des décisions fortes, jouer collectif, expliquer, convaincre, fixer des horizons. Vaste programme ! comme aurait dit le Général…
La France est un pays difficile à gouverner.
Un pays enkysté dans son passé, ses illusions de Grande Puissance et de phare de la modernité. Le pays qui a engendré la Révolution et les Droits de l’Homme se veut un modèle pour la planète. Mais l’influence du pays a chuté, alors la désillusion nous assaille. Beaucoup ont intégré la chose et n’aspire qu’à une gestion auto-centrée du pays sans chercher une dimension planétaire. D’autres luttent encore, mais cela passe par un durcissement des principes, une exacerbation des luttes qui ne repose plus seulement sur le cadre des trois principes républicains liberté-égalité-fraternité, mais s’est étendue à la vie civile au travers d’une équité à tous les étages, en premier lieu des minorités ethniques, sexuelles, religieuses, érigées le plus souvent en victimes. Cette belle générosité crée hélas un déséquilibre. Les classes populaires qui se croient abandonnées, ont viré vers les extrêmes.
Je ne veux pas ici faire une analyse politique de comptoir. Juste exprimer ce qui me motive dans ce prochain vote. Il se trouve que pour soutenir mon ami Denis Payre qui se présentait aux Primaires LR, je me suis inscrit à un parti, ce que je n’avais jamais fait depuis mon expérience chez Nous Citoyens. Denis est un homme qui a des idées, et qui sait gérer une entreprise. Certes, un Etat n’est pas une entreprise, et ne le sera jamais. Mais devant la gabégie générale des fonds publics, pourquoi ne pas essayer une expérience de gestionnaire ? Comme le font les Suédois et les Danois qui gèrent prudemment leurs deniers publics, sans donner à leur pays la dimension (ultra)libérale qu’on suspecte dès l’énoncé d’économies de fonctionnement et de recherche d’indicateurs de performances de l’action publique.
Hélas, Denis n’a pas obtenu ses parrainages. Il ne sera pas dans la course présidentielle, ce qui est dommage. Il ne me reste donc qu’à utiliser le vote que m’offre l’inscription au parti des Républicains. Et dans l’analyse comparative, mon choix a été vite fait : ce sera Valerie Pecresse.
Une candidate, voilà déjà un premier hommage à rendre aux femmes, si décisives dans la bonne marche de la société, et qui relèvent davantage du sexe fort que ce que la société veut bien leur reconnaître. Une femme qui a été active dans sa mission de Présidente de région, avec un bilan que l’on peut qualifier « d’honorable ». Contrairement aux traditions politiques bien établies du « Toujours Plus », cette femme s’est efforcé de « faire mieux avec moins ». Elle a traqué les dépenses somptuaires, les budgets déraisonnables, les dépenses superflues, à l’opposé de la maire de la grande cité qui ne s’est jamais soucié des problèmes d’intendance, avec un bilan financier catastrophique.
Tout cela dépend bien sûr de ce qu’on attend d’un Président. Un Nelson Mandela qui montre la voie et entraîne tout son peuple avec lui ? Oui, bien sûr… Mais hélas, des Mandela, des de Gaulle, des Churchill, il n’y en a qu’un par siècle. Et c’est pour cela que toutes nos élections récentes ont donné lieu à des déceptions. Nos attentes étaient trop fortes…
C’est pourquoi je crois qu’il faut en rabattre dans notre vision d’une politique flamboyante avec un leader charismatique. Pourquoi ne pas donner la prime à une femme, cette fois-ci, discrète, laborieuse, efficace qui ne vise qu’à s’occuper aux mieux des intérêts de la république, autrement dit la « chose publique » ? Une femme qui serait l’égale des dirigeantes aux bilans flatteurs qui officient au Danemark, en Islande, en Lituanie, en Estonie… Des femmes le plus souvent anonymes, car les femmes sont moins attachées aux hochets du pouvoir, et moins susceptibles de céder à ses dérives ( il n’y a pas d’expérience connue de femme-dictateur ). En plus, cela ferait du grand bien à notre démocratie que de perdre ses dérives monarchiques. Et la recherche d’un exercice des fonctions régaliennes de l’Etat qui se voudrait efficace et au moindre coût, changerait totalement la donne. De quoi redonner de l’espoir à un pays qui sombre…
J’ai été un soutien de Macron. Mais son « quoi qu’il en coûte » ne passe pas à mes yeux, et qu’importe si l’on me juge trop comptable dans mon approche. Que penser d’un pays où des gens refusent de travailler pour ne pas perdre leurs avantages ( 1 million de postes vacants, avec en face des millions de chômeurs ) ? Que penser d’un pays où des restaurateurs s’enrichissent bien davantage à ne rien faire qu’à travailler? Les mêmes qui ont l’outrecuidance de révéler au grand jour leurs activités passées réalisées au black pour ajuster à la hausse la manne publique d’un Etat complaisant…
Tout cet argent dépensé sans compter, ce n’est pas l’argent de l’Etat. C’est le nôtre… Quand les Français comprendront enfin la chose, ils arrêteront de voter pour ceux qui achètent à grand frais leurs votes. Ils réaliseront que cette France qui se veut un modèle de démocratie, n’est rien d’autre qu’une république bananière. Un pays qui devrait se cacher plutôt que de donner des leçons au monde.
Oui, la France a besoin d’une femme. Valérie Pécresse est ma candidate, elle sera une bonne Présidente pour la France.