Ils sont très peu nombreux dans son cas. Emile Zola, Agatha Christie, Alfred Hitchcock, Woody Allen, Martin Scorsese, Clint Eastwood et quelques autres… Des auteurs prolixes, abonnés à l’excellence qui, au fil du temps, sont devenus proches, familiers, voire quasi indispensables. Ils ont créé un univers d’empathie et de confiance tel, que leur création s’apparente à celui d’une marque. Une marque qui rassure au moment du choix, tant l’offre est large et le temps du lecteur-spectateur précieux. On ne va plus voir tel film, on va voir le dernier Woody Allen !… Un tel comportement du public est un vrai bâton de maréchal pour les quelques happy fews qui en bénéficient.
Alors, imaginez un moment classique au sein d’une famille. Le fils de 19 ans qui veut faire une fiesta pour son anniversaire, obtient de haute lutte l’autorisation de le faire « à la maison », moyennant une condition implicite : les parents doivent déguerpir pour l’occasion…
Vous cherchez une sortie potentielle. Rien ne saute aux yeux… Le cinéma ne séduit pas. Alors vous cherchez une pièce de théâtre. Mais au dernier moment, le choix n’est pas large… Il reste bien deux places pour une pièce inconnue, « Libres sont les papillons ». Aucune critique sur internet. On prend un risque… Jusqu’à ce qu’on réalise que cette pièce est adaptée par Eric-Emmanuel Schmitt. Plus d’hésitation n’est permise : c’est l’effet « marque ».
Ce fut, au final et comme prévu, une très belle soirée. L’effet Schmitt n’a pas trompé. Une Avant-Première en plus, avec tout le gratin du show-bizz parisien venu soutenir Jean-Luc Moreau à la mise en scène, et quatre acteurs, dont Nathalie Roussel et Anouchka Delon ( la fille du grand, autrement dit « L’homme sauvage » de la pub ).
Une pièce très sensible d’une belle humanité qui est tout à fait dans le registre intime d’Eric-Emmanuel Schmitt. Il était là d’ailleurs pour venir voir cette pièce d’origine américaine qu’il avait adaptée au public français. Lors de la célébration finale du public, j’ai réalisé à quel point cet auteur Lyonnais, à l’origine de notre visite, est devenu un très grand monsieur de la littérature.
L’auteur me fascine. Je me souviens de la très grande émotion de lecture que m’a procuré « L’évangile selon Pilate ». Le livre le plus audacieux et le plus abouti que j’ai lu ces dernières années.
Oui assurément, la marque « Schmitt » n’a pas fini de briller. Et ce ne sera pas pour vous vendre des cuisines !!!