« La promesse de l’Aube », mon roman préféré au cinéma… Quelle aubaine ! Le livre qui m’a fait vibrer, qui m’a ému, qui m’a emballé par son écriture soignée. Le livre incontournable de la littérature que j’ai vainement tenté de copier dans mon premier livre « le collectionneur amoureux ». Je suis un Gary(ste) convaincu, j’ai lu l’essentiel de son oeuvre, ses deux Goncourt bien sûr, mais aussi « l’éducation européenne », son premier livre et quelques autres. Le destin incroyable de ce petit Polak juif devenu Consul de France pour répondre aux rêves de sa mère, me fascine totalement. La vie de Gary est un roman fleuve. Le cinéma pouvait-il lui rendre justice ?
La réponse est oui. Je suis sorti les larmes aux yeux du film « La promesse de l’Aube ». Un film qui est fidèle au livre, mais qui, plus que cela, donne envie de le (re)lire. Car le film est bien sûr réducteur. Quelle histoire incroyable !… Une comédienne ratée, d’origine russe, qui tente de survivre en Pologne, en élevant seule son fils unique. Elle lui a appris le français et communique avec lui essentiellement dans cette langue. Elle porte la France au plus haut dans son échelle de valeurs. Et elle a décidé de faire de son fils le plus grand artiste dans son domaine. Et même un ambassadeur de France… Une obsession qui va le porter durant toute sa jeunesse, et être sa ligne de vie. Au point que, après avoir été Consul de France aux Etats Unis, puis le plus grand écrivain du siècle, grugeant les Jurés du Prix Goncourt en obtenant un second prix sous un pseudonyme en 1975, son but était atteint, et plus rien ne le portait : Gary s’est suicidé en décembre 1980.
Charlotte Gainsbourg est parfaite en Nina Kacew, mère obsessive qu’on qualifierait aujourd’hui de brindezingue. Mais cette femme a fait de son petit Romain l’homme génial qu’il est devenu. Et puis comment ne pas être ému devant cette mère, pourtant farouchement possessive, qui incite son fils en 1940 à rejoindre de Gaulle et à continuer le combat, car « la France est en danger ». C’est aussi ce qui m’a toujours fait vibrer chez Gary, c’est cette vision supérieure de la France, cet amour sans compromis de notre pays. Des étrangers fraîchement naturalisés qui aiment leur pays d’adoption plus que des Français de souche.
Le film est une réussite car il sait capter le ton fiévreux, et en même temps, pétri d’humour du Gary quadragénaire racontant sa mère. Certes, il sait qu’il écrit sa propre légende et brode un peu. Mais qu’importe ! C’est le plus bel hommage d’un enfant à sa mère, la plus belle déclaration d’amour à l’auteur de ses jours. « La promesse de l’Aube » vous étreint le coeur et sera toujours à mes yeux le livre le plus abouti, nourri aux plus belles lettres françaises. D’ailleurs, le film se termine sur une citation céleste, de celles qui vous laissent sans voix et la larme à l’oeil.
Gary est le plus grand…