La Bataille de Midway, voilà bien une des plus importantes batailles navales du XXème siècle. Une victoire américaine sur toute la ligne dont les Américains sont particulièrement fiers. A raison d’ailleurs… 4 porte-avions japonais coulés en une seule journée, ce fut la bataille décisive qui fit tourner la bonne fortune des Japonais, seulement six mois après Pearl Harbour. Les troupes de l’Empire du Soleil levant ne s’en relèveront pas…
Cette bataille avait déjà occasionné un bon film-hommage en 1976, avec toutes les vedettes du box-office de l’époque. Sans doute le besoin d’exaltation des valeurs de l’Amérique de Trump a entraîné une nouvelle édition, sans grandes vedettes au générique, mais avec le renfort précieux des effets spéciaux. Nous voilà partis donc pour en prendre plein les mirettes, ce qui est le plaisir des films de guerre, surtout quand ils soulignent les vertus et le courage des combattants. De ce point de vue, réussite totale… La bataille est un essaim bourdonnant qui fait joliment monter l’adrénaline. Mieux que tous les jeux vidéos !…
Roland Emmerich, connu pour ses films nationalistes un peu bourrins, a pris le parti de magnifier quelques hommes, en particulier Dick Best, un aviateur de bombardier, guère entré dans l’histoire qui est le seul combattant à avoir coulé deux porte-avions. Un aviateur au début très va-t-en guerre qui va évoluer tout au long de la bataille, pour devenir plus humain. Ces hommes n’avaient assurément pas froid aux yeux car leur espérance de vie était faible : 4 porte-avions avec toute leur escorte qui mitraillaient le ciel faisaient beaucoup de dégâts. Au fond de son siège, le spectateur ressent bien toutes les émotions de l’attaque. Ces aviateurs étaient vraiment des héros totalement cinglés…
Par rapport au film de 1976, Midway 2019 ne diffère pas dans le respect de l’adversaire japonais, notamment de l’amiral Yamamoto. Mais les attaques des Japonais contre les porte-avions US ne sont pas reprises, comme si le bilan d’un porte-avion gravement endommagé du côté américain ne devait pas être mis en avant. Un manque d’objectivité qui constitue une faiblesse du nouveau film. Pour autant, la version de 2019 reste de bonne facture. Elle rejoint celle de 1976 pour montrer la part de chance, à une époque où les radars étaient inexistants ou insuffisants. Une radio japonaise défaillante d’un avion de reconnaissance japonais ( film de 1976 ) ou le suivi opportuniste d’un navire d’escorte japonais en retard ( film de 2019 ), il est clair que la fortune des armes, habilement secondée par des services de renseignements efficaces, était, en ce jour de juin 1942, du côté de l’Oncle Sam.
En tout cas, ce nouveau Midway fait vibrer. Et c’est bien ce qu’on attend des films d’action….