Le recours au 49 – 3 par Manuel Valls pour faire adopter la loi El Khomri a suscité colères et protestations. Mais il ne fallait pas être grand clerc pour anticiper une telle issue à la plus mouvementée des lois sociales depuis 1995. Ces quelques quatre mois de combat autour d’un projet de réforme sociale reflètent, mieux que tout, l’impasse du débat politique actuel.
En effet, François Hollande a été élu sur la base de promesses électorales impossibles à respecter. Il a adopté une posture d’homme de gauche, voire très à gauche pour emporter les suffrages, puis dès son élection, s’est rangé dans le sillon social-démocrate de son premier ministre Manuel Valls. Avait-il le choix d’ailleurs, alors que les caisses vides de l’Etat ne permettaient pas d’appliquer ne serait-ce que 10% de ses promesses. Cependant, faut-il le rappeler, le courant social-démocrate représente seulement 5% des militants socialistes, soit le score réalisé par Manuel Valls lors de la primaire socialiste. Dans ces conditions,le choc était prévisible, quel que soit le projet de Loi. Tous les militants du parti s’étant prononcé pour un programme très à gauche, se sentent floués par l’adoption de mesures sociales visant à favoriser le monde de l’entreprise.
Ce hiatus trahit bien ces pratiques électorales honteuses consistant à raconter n’importe quoi aux électeurs, et notamment à leur faire croire qu’il y a une troisième voie à gauche, qui ne serait ni libérale, ni social-démocrate. Quand est-ce que la classe politique française va enfin entériner la chute du Mur et l’abandon du rêve marxiste qui ne trouve plus guère de supporters partout où il a été mis en pratique ?
Si les Français sont désabusés et se replient dans l’abstention, ou pire, le vote extrême, c’est bien parce que les politiques leur ont raconté des salades qu’ils savaient bien ne pas pouvoir mettre au menu de leur action. La duplicité et le manque de courage de la classe politique sont parmi les principales raisons à cette impuissance de l’exécutif.
Pourtant on pourrait penser qu’au centre de l’échiquier politique, des hommes et femmes de bonne volonté pourraient se retrouver sur l’essentiel. Cette Loi El Khomri n’était pas parfaite, loin s’en faut, mais elle allait dans le bon sens. Alors pourquoi les députés réformistes ont préféré rentrer dans des jeux d’appareil et s’opposer à une loi, sur le seul prétexte qu’elle était insuffisante ? Ce type de comportement est aberrant. Les députés de droite se sont déshonorés à ces petits calculs politiques où leurs intérêts personnels de députés espérant conserver leur investiture passent avant la défense des intérêts du pays.
Nous Citoyens s’élève avec véhémence contre cette façon de faire de la politique. Le mensonge en vertu cardinal du vote, suivi d’un 49 – 3 pour faire passer des textes imposés par l’absence de compétitivité du pays et la pression de plus en plus forte des créanciers du pays, voilà tout ce que nous détestons dans la gouvernance actuelle. Nous Citoyens est adepte d’un discours de vérité. Que vaut notre solidarité nationale et notre système social dont nous sommes si fiers, s’ils ne sont financés que par la dette et la confiance ( friable ) de nos créanciers ? Nous ne pensons pas que les Français, peuple raisonnable et lucide, ne sont pas prêts à entendre des constats précis et sans complaisance sur l’état de la nation.
Notre engagement chez Nous Citoyens part de ce postulat sur l’intelligence du peuple de France. Si tout le monde est averti avec honnêteté que la situation est grave, mais que des solutions sont possibles, moyennant une forte solidarité nationale, alors il n’y aura plus besoin de violenter nos élus pour faire passer des lois anti-populaires. Ils auront été, en amont, les architectes de ce changement.
Autrefois, un premier Ministre avait évoqué froidement une France «en situation de faillite », sans pour autant, en tirer la moindre conséquence opérationnelle dans son action. Nous espérons que l’honnêteté en politique va reprendre le dessus, suivant l’exemple de ce fugace éclair de lucidité. Nous Citoyens combattra avec passion pour que les promesses électorales soient conformes au principe de réalité. Il est temps de mettre fin aux mensonges….