« L’Hermine » : vive le Danemark….

 

« L’Hermine » est un joli nom. Fabrice Lucchini un acteur plus vrai que nature dans un rôle de magistrat, dur et coriace. Sidse Babett Knudsen une actrice au charme fou qui, avec un seul sourire, donne une répartie parfaite à son célèbre partenaire. Les acteurs secondaires impressionnent par leur naturel, trempé dans une réalité sociale plutôt brutale. Le déroulé du procès sonne juste, au point que le spectateur s’identifie en juré vivant pleinement cette première expérience judiciaire. Mais curieusement, le film ne tire pas profit de cette adhésion du spectateur. Le sort de l’accusé passe vite au second plan, pour concentrer l’attention sur une histoire d’amour réactivée, pimentée par la transgression d’une relation interdite entre un juge et une jurée. Certes, l’actrice danoise est si émoustillante qu’on peut comprendre le trouble de Lucchini. Le fil de l’histoire n’en est pas moins perdu. Comme si « 12 hommes en colère » obliquait sur « la route de Madison ». Hélas, qui trop embrasse mal étreint. D’où un film sans grande saveur qui laisse une grosse impression d’inconsistance. A voir quand même pour Sidse ou pour la découverte de la mécanique bien huilée de notre machine judiciaire.