Hier sur BFM TV, les 7 candidats des primaires de la droite et du centre se sont prêtés à leur second grand oral. Une soirée riche d’enseignements !
Ils étaient beaux, tous derrière leur pupitre, les six hommes encadrant parfaitement la seule femme du groupe, toute de blanc vêtue. On aurait dit une photo de mariage. Mais un mariage à l’italienne, avec les couteaux et armes affleurant. La fraternité n’était que de façade, face au photographe. Cette famille se déteste, c’est visible, et elle ne se réunit que pour recevoir l’onction des médias.
Ces 7 mercenaires de nos voix se sont prêtés au jeu des faux-semblants auquel ils excellent. A l’exception du dernier venu, ils sont tous des « anciens » porte-flingues ministériels. Des gars et fille d’expérience, comme on les aime en France. Ils ont bricolé déjà en famille dans les années 90. Mais ils ont encore des choses à nous raconter. Nous n’avons pas tout vu de leurs compétences inépuisables.
L’exercice a été l’occasion de longues tirades, de vibrants plaidoyers, de professions de foi qui auraient presque pu nous tirer des larmes. Oui, reconnaissons-le, quelque fois, on a senti souffler le souffle de l’esprit. Quand Sarkozy plante au pilori le traître Bayrou pour manque de solidarité vis à vis de la famille. Quand NKM nous chante le couplet des femmes émancipées, si bonnes en politique. Quand Copé se place au dessus du débat mesquin autour du citoyen Bayrou. Quand Lemaire demande en termes tout à fait polis pourquoi le pauvre con d’ancien président ne s’est pas cassé après 2012. Quant Poisson nous envoûte enfin avec ses envolées lyriques sur l’école.
Les seuls qui sont restés dignes, sont Juppé, ex-ministre qui revendique dans les cénacles du pouvoir le titre de « premier » depuis 21 ans, et Fillon, notre Droopy national qui rit seulement les 29 février de pleine lune.
On se demande ce qui motive tout ce petit monde à revendiquer le titre peu enviable de leader d’un pays en faillite. Un dirigeant qui va devoir n’annoncer aux Français, dans les mois qui viennent qu’un chapelet de mauvaises nouvelles. Et devenir l’homme ou la femme politique la plus détesté(e). A l’image de notre actuel Président qui, il faut le dire, a fait très fort pour enterrer un peu plus profond sa cote de popularité.
En Angleterre, c’est une femme quasi inconnue, Theresa May, qui s’est installée au 10 Downing Street. Elle était seule à briguer le poste. Pas fou les Anglais !… Mais en France, le pouvoir et tous ses hochets exercent une attirance si forte qu’ils autorisent toutes les audaces. Et toutes les candidatures. Il fallait entendre cette surenchère sur le nombre de policiers à recruter pour mesurer à quel point ils étaient loin des réalités économiques.
Seul Fillon a rappelé les contraintes budgétaires. Pour cela, il semble le moins mauvais de tous… Droopy ne fait pas rire. Mais avec lui, ce ne sera pas l’aventure…