Il y a bien longtemps que le cinéma français n’avait été aussi ambitieux. Un film sur les sous-marins lance-missile d’engins nucléaires dans un contexte de conflit international, voilà assurément de quoi faire oublier les bluettes sentimentales et les comédies poussives qui sont le plus souvent portées à notre ordinaire de spectateur…
« Le Chant du Loup » est un film sous adrénaline, au scénario électrisé par de la haute tension, le tout délicieusement servi par de grands acteurs au sommet de leur forme. Un vrai régal, au point qu’on aurait pu entendre une mouche voler dans la salle pendant le premier quart d’heure. C’est rare que notre cinéma magnifie l’armée française, ses hommes, son matériel et son engagement. On comprend que le film ait été plébiscité en avant-première par tous les marins… Quelle belle idée aussi de faire d’un personnage le héros du film, à savoir « l’oreille d’or », celui qui dans un sous-marin est à l’affût de tous bruits et toutes vibrations acoustiques annonciatrices de sourdes menaces. Dans le grand silence de l’océan, l’ennemi est furtif et quasi indétectable. Cela participe à la montée de la tension quand la survie de tous dépend des oreilles d’un seul. Quelques belles scènes d’équipages stressés autour de leur pacha font penser au mythique « das Boot », ce qui est un compliment…
Le jeune François Civil est très convaincant dans son rôle de l’oreille, un organe qu’il maîtrise tellement bien qu’il l’utilise pleinement, y compris pour être à l’écoute de deux corps en tension lors de ses ébats amoureux avec sa jolie copine. Un passage un peu léger, mais plein d’humour, pour relâcher la pression d’un scénario sans temps mort.
Aussi, malgré quelques invraisemblances – plongées en eaux profondes – on ne peut que se réjouir d’être ainsi balloté par un film surprenant dans ce milieu angoissant des sous-mariniers. Bravo pour cette audace.
Merci pour cette belle description j’hésitais à aller le voir mais vous m’avez donné envie.