Un nouvel Avatar, cela ne se refuse pas… Après le feu d’artifice visuel du premier opus, on se laisse embarquer sans trop de résistance dans cette suite, toujours orchestrée par Maître Cameron. Allons-nous connaître une franchise comparable à Star Wars ?
En tout cas, l’univers est bien campé, avec des personnages qui suscitent l’empathie et une frénésie d’images qui nous font frétiller comme des gardons. Cela scintille de tous cotés, et une fois de plus, le spectateur en prend plein les mirettes. Sauf quand les lunettes de la 3D rendent parfois troubles les sous-titres. Qu’on le sache, ce film est d’abord accessible aux « fluent » de la langue anglaise. Il est vrai que les dialogues pétris de bons sentiments « à l’américaine » sont faciles à saisir. Ce ne sont pas là des dialogues à la Woody Allen; le film est une ode un peu simpliste à la défense de la planète et de ses espèces en danger ( références explicites aux baleines chassées par des méchants exterminateurs qui n’ont – c’est à noter – pas les yeux bridés ).
Comme dans le premier film, l’homme n’a pas le beau rôle, avec sa volonté d’asservir la galaxie à ses besoins pantagruéliques et à la nouvelle quête « GAFAMesque » de vivre plus vieux. La charge est de bon aloi, même si Cameron, en fin renard, mélange les cartes, en mettant des blancs et des bleus dans les deux camps. Le spectateur américain qui carbure follement à toutes les énergies de la planète, est ainsi moins vilipendé.
Malgré tout, la parabole est quelque peu basique, et on regrette que le scénario n’ait pas passé au filtre d’une plus grande subtilité. Qu’importe ! On est venu là d’abord pour se divertir, et c’est réussi de ce point de vue. Cameron sait y faire, il est vrai, pour créer les conditions d’une super-baston finale, vibrionnante à souhait, qui fait frissonner le spectateur sur son siège. On vient objectivement pour cela, avec quelques divertissements poétiques, pour nous rassurer sur le fait que derrière la brute qui sommeille en chacun de nous, le poète n’est pas loin.
J’ai aimé ce film, même si l’effet de surprise, délivré par le premier film, n’est plus au rendez-vous. Tout le problème des univers parallèles brillamment constitués est de les inscrire dans des histoires bien charpentées. Star Wars avait brillamment réussi le challenge. C’est un peu moins le cas pour Avatar… Mais les images somptueuses rattrapent beaucoup de choses dans ce qui est le summum d’un cinéma spectaculaire.