Quel champion !… Jesse Owens a tout du héros et il était étonnant qu’on ne lui ait pas déjà rendu hommage. Voilà l’injustice rattrapée, et il me plaît que ce film ait été, en partie, financé par un Français, amoureux du sport, Luc Dayan. L’histoire de Jesse Owens dépasse les meilleurs scénarios de fiction : un noir petit fils d’esclave, discriminé dans son pays pour sa couleur de peau, va devenir un des plus complets champions des années 30 pour finir par remporter quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Devant des nazis qui enrageaient de voir ce « sous-homme » truster les podiums… Le film est un vrai biopic, fidèle aux souvenirs du champion. Il fait mieux parfois, en se faisant l’interprète de la légende, notamment dans les rapports entre Owens et son concurrent allemand Carl Lutz Long pendant la compétition. Mais qu’importe ! Quand la légende est aussi belle, pourquoi ne pas la propager ? Le film de Stephen Hopkins est honnête, en présentant un héros très humain, en proie aux doutes et aux cas de conscience. Et la vision de la société américaine ségrégationniste qu’il donne dans son film n’est pas très flatteuse ( ce que Owens avait résumé d’un surprenant : « ce n’est pas Hitler qui m’a snobé, mais Roosevelt » ). Un film sérieux donc, et en même temps plein d’émotion. Il en ressort l’image d’un grand champion qui a marqué les esprits avec des records qui ont tenu, pour certain, près de 25 ans. On éprouve un seul regret : que les images tournées en 1936 par Leni Riefenstahl, l’égérie de la communication nazie, n’apparaissent pas en fin de film. Cela aurait été le cherry on the cake. Pour montrer les vraies images d’un exploit