Avec un titre basique, des paysages de montagnes et le pitch d’un homme d’affaires survolté atterrissant dans un pays de bout du monde, l’histoire semble écrite dès le départ. Encore une nouvelle ode à la vie d’ermite des montagnes et un rejet implicite des valeurs de notre société. Surprise, il y a un peu de cela, mais ce n’est pas la trame principale du récit. Le scénario s’engage dans une voie inattendue, presque contraire où il s’agit de ne pas gâter des talents au dépens du collectif, ce collectif qu’il est de bon ton, de nos jours, d’oublier en faveur du repli sur soi. Mais n’en disons pas plus, ce serait gâcher une histoire qui se laisse voir avec un réel plaisir.
Lambert Wilson a un abattage étonnant en tant qu’entrepreneur séduisant et odieux, en permanence dans la conquête. Un homme exubérant qui traîne quand même un fardeau personnel qui le rend plus vulnérable qu’il le voudrait. Face à lui, Gregory Gadebois est impérial ( comme d’habitude ! ) en sauvageon mutique qui ne laisse aucune prise à la moindre approche et regarde sans complaisance ce gars de la ville qui, tel un poisson sorti de l’eau, fait des bonds sur la terre ferme.
Ces deux-là n’ont apparemment rien de commun, mais l’étranger s’accroche, et va finalement se rendre utile sur un terrain qu’il maîtrise davantage. Survient alors le personnage de Marie Gillain, étincelante dans sa maturité tranquille qui ne sera pas étrangère au rapprochement des deux pôles.
On se laisse bercer par la prestation des deux adversaires, d’autant que la montagne est belle. « Les Choses simples » n’ont pas d’autres ambitions que de nous laisser passer un bon moment, avec cette invitation au lâcher prise. Mais pas totalement, et c’est là l’originalité de l’histoire.
Bravo à Lambert Wilson qui rappelle à cette occasion qu’il est un grand acteur, et même un des meilleurs…