Le Connemara : Michel Sardou l’a magnifié sans réellement le connaître. On dit qu’il a écrit « les lacs du Connemara », sans n’y avoir jamais été. Fable ou réalité ?… Sa chanson n’en a pas moins connu un succès qui touche toutes les générations. Le secret de ce tube intemporel est simple. Sardou a su merveilleusement bien capter l’esprit des lieux.
Le Connemara est un quintessence d’Irlande. Une région déserte, rude et aride. Une myriade de lacs qui constelle de miroirs une lande brune dominée par de multiples collines. Des prés ceints de murs en pierre où paissent des moutons à tête noire et au lainage marqué de pointes de couleur. Des nuages toujours présents qui s’ingénient à se mirer dans les étendues d’eau pure pour donner du relief à une terre qui n’en manque déjà pas.
Le Connemara se vit comme une odyssée. Un voyage qui vous emporte, et vous rend captif, l’oeil aux aguets et l’appareil-photo à portée de main. Les émotions sont si puissantes que vous ressentez le besoin d’immortaliser l’instant, comme pour mettre en boite une sérénité qui vous enveloppe tout entier. Assurément l’esprit souffle sur ces collines. Le mystique s’impose à vous et vous ressentez une présence quasi surnaturelle. Ici c’est la nature qui a pris l’ascendant sur le monde des hommes.
Les violons du groupe local des Corrs sont en harmonie avec votre état d’esprit. Une envie de danser, de chanter et d’exulter la joie de vivre… Les cours d’eau aux reflets sombres font penser à cette bière brune dont vous éclusez les pintes comme du petit lait. Vous scrutez le flot pour trouver trace du prince des lieux, le saumon sauvage, qui rend fou parmi les plus sages. On dit qu’un autre chanteur français est tombé raide dingue de la région qu’il arpente depuis plus de trente ans. Un chanteur aux paroles toujours pleines de sens, qui abandonne tout chaque année pour venir pêcher sur ces bords de rivière. Pierre Perret est un fidèle du club de pêche de Ballynahinch.
Comment ne pas tomber amoureux d’une telle région ?