La bande dessinée ou le dessin animé est un art mineur, c’est bien connu… Un truc essentiellement pour les enfants. Jusqu’au jour où Pixar se décide à travailler dur sur un projet de film, en essayant d’élever son jeune public à sa qualité d’être-humain à part entière. Il en sort « Coco », un dessin animé, à nul autre pareil. C’est normal car c’est un pur chef d’oeuvre…
Quelle idée audacieuse de parler de la mort à un jeune public qui ne fait que commencer sa vie. Parler de la famille, des ancêtres, de la filiation, de l’arbre généalogique. Et des disparus qu’on honore le jour des morts. C’était casse-gueule, à n’en pas douter, car la mort fait peur. Elle ne se raconte pas…
L’idée géniale est de situer l’histoire au Mexique dans un pays où le culte des morts est très vivace. Un peuple joyeux, qui plus est, qui adore chanter et jouer de la musique. Avec des traditions fortes qui permettent de donner une belle consistance à l’histoire. Et quelle histoire ! Une histoire de cimetières en fêtes, de plongée dans l’au-delà, de communauté des morts qui essayent de se rappeler au bon souvenir des vivants. Le tout dans une science de l’image qui est de l’ordre du génie. Tout est merveilleusement beau dans ce dessin animé. Le spectateur reste sans voix devant cette débauche de couleurs et dans les trouvailles géniales du scénario.
Miguel, petit bonhomme au visage poupin, est un héros absolument charmant. Sa passion de la musique est touchante. Mais l’autre grand personnage du film est le groupe familial dont personne ne se détache vraiment, en dehors des deux plus vieilles, les grands-mères. Le dilemme du personnage, partagé entre ses aspirations personnelles et la pression familiale, donne à l’histoire une dimension universelle.
Nous voilà embarqués dans un scénario de grand-huit de fête foraine pour 1h45 de pur bonheur. L’émotion est aussi vive que lors de la disparition de la maman de Bambi. C’est tout dire… Coco se termine sur un feu d’artifice de bons sentiments, mais aussi de vraies réflexions sur le sens de la vie. A la fin, le spectateur a presque envie d’applaudir les scénaristes d’un tel film. S’il y a encore de tels bons hommes à la création, c’est que le monde n’est pas si pourri. Réjouissant…