Formidable reportage du Figaro Magazine qui raconte un événement futile de quelques pieds nickelés en haut-de-forme. Sur les traces d’Arsène Lupin, l’anarchiste de droite Sylvain Tesson et quelques potes ont entrepris de gravir l’aiguille creuse d’Etretat. Tout cela en tenue vestimentaire de la fin de siècle… Mais pourquoi donc ? diront les pisse-vinaigres raisonneurs de notre siècle. Tout simplement, parce qu’un vieux topo d’escalade relatait qu’une cordée de l’armée allemande avait gravi l’aiguille en 1942. Un événement fâcheux, car « si personne ne l’a reprise depuis, elle est peut-être encore sous domination du Reich »…
L’humour en bandoulière, Tesson & co ont réussi l’ascension pour hisser là-haut le drapeau tricolore. Mais la pochade ne s’arrêta pas là. Ils ont posé là-haut une plaque citant Arsène Lupin et lancé un appel du haut de l’aiguille. Un petit bijou d’intelligence qui dénonce les bêtises et jérémiades d’une société engluée dans le covid. Savoureux et décalé. De l’humour comme je l’aime…
C’est un reportage édifiant… On savait que le distributeur, devenu un champion de la logistique, avait des velléités de super-puissance, voire de monopole. Le parcours météorique de son cours de bourse semble d’ailleurs traduire la chose : les investisseurs ont les yeux de Chimène pour une société qui leur promet de sur-dominer le commerce mondial et d’écraser toute forme de concurrence
Ce reportage passionnant donne une vision réfrigérante de la chose. C’est à voir, pour ouvrir la réflexion, nourrir le débat et montrer les conséquences de notre consumérisme débridé qui refuse de voir des facteurs moraux dans l’émergence d’un géant menaçant le jeu de la concurrence. La concurrence est pourtant la base de notre système capitaliste.
Pour ma part, je n’ai jamais commandé sur Amazon. Au vu de ce reportage, je ne peux que m’en féliciter.
Cela date déjà de 1998. Plus de 20 ans, mais toujours étonnamment moderne… L’album de Manau « La Tribu de Dana » est entré dans l’histoire de la musique. Un album qui garde sa fraîcheur, son inventivité, son rythme celte, et aussi par dessus tout, ses paroles envoûtantes…
Normal, direz-vous, c’est le propre d’un groupe de Rap que de se distinguer par ses paroles. Peut-être… Mais Manau va plus loin. Ce groupe, incarné surtout par son leader Martial Tricoche, auteur des principales chansons, a des textes qui en font un groupe à part. La puissance du verbe est telle qu’on est proche d’un Brel, d’un Brassens, d’un Ferrat, le rythme et la douce folie en plus.
Cette fille a marqué de sa causticité tous les médias. Elle est unique sur scène, et pratique un humour décapant. J’en suis fan sur « Rires et Chansons ». Mais en dehors de ce canal, j’avoue que je ne la connaissais guère. Jusqu’à ce que Canal + me permette par son option « vidéo à la demande » de voir son dernier spectacle « Bonne Nuit Blanche ». Je suis resté totalement scotché !…
Comment fait-elle ? Blanche Gardin nous raconte sa vie durant 80 minutes de manière détachée, comme un récit au café du comptoir. Spontanéité ou écriture très travaillée ? Difficile de trancher… Il n’en reste pas moins qu’elle capte son auditoire dès la première seconde pour ne pas le lâcher jusqu’à la fin. Un show de très grande classe.
Christophe est mort comme il a vécu. Dans la discrétion… En plein confinement, touché par le virus qui fait peur… Victime connue d’un mal qui aura fait tomber célébrités comme anonymes. Le dandy aux longs cheveux qui aura gardé jusqu’à la mort une belle gueule de séducteur est parti dans l’indifférence. On ne peut s’empêcher de ressentir une impression d’injustice.
Je me souviens le jour de sa mort avoir voulu écouter sur Spotify quelques-uns de ses succès. Ce n’est plus le cas, aujourd’hui avec l’émotion suscitée par sa mort chez quelques fans, mais en tapant ce jour-là « Christophe » dans le moteur de recherche, c’était Christophe Mae qui était spontanément proposé, et il fallait un peu d’insistance pour tomber sur le bon. Comment mieux symboliser l’oubli dans lequel était tombé l’auteur des « Mots bleus », « Aline » et des « Marionnettes » !
L’or brille à nouveau… Les fonds aurifères ont gagné +40% depuis le 1er avril. Le placement détesté de Warren Buffet revient dans les rayons du supermarché « Finance ». Retour de la relique barbare…
Un gérant aurifère me racontait, il y a quelques années, que l’ensemble de l’or extrait depuis l’origine des temps, s’il devait être fondu en un seul lingot, représenterait un cube de vingt-sept mètres de côté. Réalité ou mythe, peu importe ! L’image était belle pour symboliser le caractère fini du placement. Le même potentiel pénurique que le bitcoin, mais avec, en plus, toute l’histoire affective de l’humanité qui a toujours adoré la vieille relique, de Cléopâtre aux prospecteurs du Klondike.
Voulez-vous passer un moment de palpitation devant une affaire criminelle d’exception ? Certes, vous avez la possibilité de prendre un bon polar ou de voir un film noir. Le résultat sera là, mais il n’y aura pas ce petit supplément d’âme d’une histoire vraie. De celles qui ravivent les souvenirs et le petit fond de voyeurisme qui sommeille en chacun de nous. Des émissions comme « Faites entrer l’accusé » ou plus ancien, les « Histoires vraies » radiophoniques de Pierre Bellemare participaient de ce besoin d’authenticité. Mais, parallèlement, la sur-médiatisation de certaines affaires nous rend distants. Ah quoi bon replonger dans de funestes histoires au long cours !…
Erreur manifeste. Le recul du temps est un bon médiateur pour analyser une affaire qu’on croyait bien connaître. « L’affaire Gregory » est de celles-là…
Quoi de mieux qu’un confinement pour s’attaquer à la mère des séries, « Game of Thrones » qui a rassemblé un nombre ahurissant d’adorateurs partout sur la planète !… La série qui a permis aussi à Netflix de faire un hold-up sur les réseaux du câble du monde entier, rendant l’abonnement au cablo-opérateur américain quasi obligatoire pour tous ceux qui veulent être dans le coup. Ce n’était pas mon cas… J’avais préféré rester fidèle à Canal+, dernier défenseur de notre exception culturelle. Mais quand Canal+ rend disponible la vision de la série phénomène, pourquoi ne pas se laisser tenter ? En ces périodes de désœuvrement…
Quelle bonne dope !… Une injection en intraveineuse d’un à deux épisodes de 50 mn par jour, vous voilà shooté pour la journée, au point de supporter le confinement avec un sourire béat. Quelle débauche de spectacle ! Continuer la lecture de Game of Thrones, délire d’images…→
Spectacle primé aux Molières de 2015, « les Franglaises » n’avaient pas retenu mon attention depuis cette date. Erreur funeste ! Heureusement que le public a réservé à ce spectacle un accueil enthousiaste, lui permettant de tenir l’affiche 5 longues années, et d’inciter les « retardataires » ou les « assoupis » dont je suis, à prendre le train en marche.
Ce spectacle musical repose sur une idée basique : chanter les grands tubes internationaux de la pop en français, en respectant scrupuleusement le texte original. Ajouter une bande de jeunes comédiens-chanteurs déjantés. Verser une once de délire et deux doigts de folle gaîté. Secouer le shaker et savourer sans modération… Continuer la lecture de « Les Franglaises », la pop en VF→
C’est l’exposé le plus intelligent et le plus profond que j’ai vu depuis longtemps. Un talent incroyable pour rendre intelligibles des questions complexes qui nous concernent tous, autour de la problématique de l’énergie et du réchauffement climatique. Cette conférence à l’attention des étudiants de Science Po doit être visionnée par tous les Français.
C’est long, mais honnêtement, le temps passé à regarder cette vidéo ne sera pas du temps perdu…
Quand il m’arrive de musarder sur les réseaux sociaux, je suis surpris par les opinions tranchées d’une certaine jeunesse totalement désabusée qui considère que la mère de tous nos maux réside dans le capitalisme… Bigre ! Le capitalisme est selon eux responsable de la crise écologique, des tensions sociales, du mal-être général, du manque de solidarité… Bref, rien ne trouve grâce à leurs yeux dans l’organisation de notre société. Le fait qu’en trente ans, de très nombreux pays pauvres sont sortis de la disette pour commencer à s’aligner sur nos sociétés développées ne pèse guère dans la balance. Cette évolution se serait faite par paupérisation de nos sociétés occidentales, et à ce jeu des vases communicants, personne ne serait gagnant.
Le constat peut s’entendre, notamment dans ses aspects écologiques. La croissance à marche forcée de l’économie mondiale s’est faite assurément au travers d’une dégradation de notre environnement. La terre est incapable d’absorber les déchets d’une population mondiale qui continue à grossir dans l’indifférence des problématiques écologiques. Oui c’est un vrai problème… Continuer la lecture de Capitalisme qui déraille…→
C’est un homme tout droit sorti de notre imaginaire. Merlin l’enchanteur venu nous faire découvrir les mystères de la forêt et de ses habitants. Il prononce quelques formules magiques du bout de son téléobjectif et nous voilà tout d’un coup associés à un ballet animalier à la Walt Disney.
Merlin est un homme des bois, des montagnes et de toutes les étendues sauvages loin de notre civilisation. Il est un lutin qui aime folâtrer là où d’autres ne vont pas. Il n’est plus alors un corps étranger au milieu de la mousse et des lichens de nos grands arbres. Il se dissout dans la forêt pour ne faire plus qu’un avec la faune.
Merlin se promène sur la pointe des pieds, les sens en éveil, l’oeil à l’affût derrière ses jumelles. Il est muni d’un sésame que toute notre humanité pressée a laissé tomber depuis longtemps : la patience. Et son corollaire en forme de juste récompense, l’émerveillement.
Elle est magnifique !… A l’aise sur scène, comme si elle y était née, Caroline Vigneaux est une étoile brillante du one-woman-show. « woman » insiste-t-elle avec énergie, car elle revendique et défend son sexe avec passion. C’est une femme assurément, jolie, ce qui ne gâche rien, mais une femme qui bouillonne intérieurement contre les affronts, les injustices et les avanies faites à la condition féminine. Son spectacle « Croque la pomme » est totalement orienté sur ce thème.
Fort bien, se disent les hommes, on va en prendre pour notre matricule. Est-ce la peine d’aller se faire assaisonner par une pasionaria féministe pratiquant l’outrance pour faire rire à nos dépens ? Eh bien non… Continuer la lecture de Vigneaux, égérie du féminisme…→
Alors que ce blog vient de passer son quatrième anniversaire, je tiens à vous présenter tous mes voeux pour la nouvelle année. Puisse 2020 être pour vous l’année de tous les accomplissements, de tous les bonheurs et de toutes les réussites.
Nous avons eu beaucoup d’animation en 2019, avec toutes les tensions sociales dont notre pays est abonné. Une période stressante pour tous, pour les grévistes qui essayent d’être entendus, et pour les usagers perturbés dans leur quotidien. Pas sûr que cela ait été le scénario rêvé et l’aspiration au bonheur que nous nous sommes tous souhaité lors du dernier réveillon ! Continuer la lecture de Bonne Année à tous !…→
N° 5 de Chollet : le 5ème spectacle de Christelle Chollet, le second pour moi, puisque j’avais vu en octobre 2016 le précédent Comic Hall, déjà raconté sur ce blog.
Christelle Chollet a un talent fou. Cette fille est une bête de scène qui vous captive dès la première seconde pour vous emmener très loin avec elle dans le délire et la tension scénique. J’avais déjà follement aimé le précédent spectacle. Que vaut le nouveau où, sur l’affiche, elle parodie une publicité de Chanel ?
Le spectacle a lieu au Théâtre de la Tour Eiffel, une salle quasi inconnue, récemment rachetée par la comédienne avec son époux. Du coup, elle bénéficie d’un décor de scène magique, Continuer la lecture de Un Chanel plein d’allant→
La Comédie Française est tellement courue qu’il faut s’y prendre plusieurs mois à l’avance pour réserver des places. C’est la scène des initiés, des habitués et des parisiens maîtres de leur temps. Heureusement, pour ceux qui sont plus bohèmes dans leurs sorties, la Comédie Française a négocié avec les cinémas Pathe-Gaumont une projection exceptionnelle pour profiter d’une pièce, confortablement installés dans des fauteuils de cinéma. Et quand il s’agit du chef d’oeuvre de Feydeau, « la Puce à l’oreille », cette séance de rattrapage est absolument royale…
Feydeau est un des rares auteurs dont je conserve toute la bibliographie dans ma bibliothèque. Toutes les pièces de ce prince du boulevard à portée de main. C’était, il est vrai, l’auteur préféré de mon père. Je me souviens Continuer la lecture de Feydeau au zénith→
Le Connemara : Michel Sardou l’a magnifié sans réellement le connaître. On dit qu’il a écrit « les lacs du Connemara », sans n’y avoir jamais été. Fable ou réalité ?… Sa chanson n’en a pas moins connu un succès qui touche toutes les générations. Le secret de ce tube intemporel est simple. Sardou a su merveilleusement bien capter l’esprit des lieux.
Le Connemara est un quintessence d’Irlande. Une région déserte, rude et aride. Une myriade de lacs qui constelle de miroirs une lande brune dominée par de multiples collines. Des prés ceints de murs en pierre où paissent des moutons à tête noire et au lainage marqué de pointes de couleur. Des nuages toujours présents qui s’ingénient à se mirer dans les étendues d’eau pure pour donner du relief à une terre qui n’en manque déjà pas.