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Les 7 Mercenaires de vos voix…

Hier sur BFM TV, les 7 candidats des primaires de la droite et du centre se sont prêtés à leur second grand oral. Une soirée riche d’enseignements !

Ils étaient beaux, tous derrière leur pupitre, les six hommes encadrant parfaitement la seule femme du groupe, toute de blanc vêtue. On aurait dit une photo de mariage. Mais un mariage à l’italienne, avec les couteaux  et armes affleurant. La fraternité n’était que de façade, face au photographe. Cette famille se déteste, c’est visible, et elle ne se réunit que pour recevoir l’onction des médias.

Ces 7 mercenaires de nos voix se sont prêtés au jeu des faux-semblants auquel ils excellent. A l’exception du dernier venu, ils sont tous Continuer la lecture de Les 7 Mercenaires de vos voix…

Pas très glamour « La fille du train »

La « Fille du Train » symbolise bien les thrillers d’aujourd’hui. Cela commence de manière classique avec une indiscrétion saisie à bord d’un train de banlieue qui longe de belles villas. Un peu comme « Fenêtre sur cour » d’Hitchcock. Mais la comparaison s’arrête là, car l’héroïne est une femme. En plus, une femme au bout du rouleau, qui picole comme un trou et a tendance à être dangereusement obsessive. C’est la nouvelle marque de fabrique que de privilégier des anti-héros, pas très propres sur eux et définitivement fragiles face aux événements qu’ils découvrent ( on pense au récent « Remember » ). L’autre constante réside dans des scénarios très alambiqués baignant dans une violence ordinaire, avec des personnages particulièrement torturés. Acceptons a priori ces parti-pris qui sont le reflet de notre époque.

D’ailleurs objectivement, on passe un assez bon moment devant cette « fille du train ». Continuer la lecture de Pas très glamour « La fille du train »

François Fillon sur France 2

C’est un fait acquis, il ne va pas gagner… Mais quelle sérénité, quelle classe, quelle élégance !… François Fillon est le candidat des primaires qui incarne le mieux la respectabilité de la fonction présidentielle. Il n’y a pas chez lui la moindre agressivité; l’homme est pondéré et respectueux, y compris quand la rédaction de France 2 s’ingénie à essayer de le mettre en difficulté avec des contradicteurs caricaturaux.

Fillon a sans doute le meilleur programme. Sa personnalité est la plus consensuelle et la plus apaisante. Il a une grande expérience gouvernementale et a su mener à bien quelques réformes, comme celle des retraites. Il est solide et sérieux. Pourtant il n’est pas haut dans le coeur des Français. Continuer la lecture de François Fillon sur France 2

Atour

C’est un mot un peu perdu, surtout au singulier qui désigne la parure et la toilette d’une femme. Autrefois, les reines étaient accompagnées de dames d’atour. Puis le pluriel a pris le dessus pour s’imposer dans un expression unique « les plus beaux atours ». Un joli mot pour faire compliment. Mais l’expression un peu surannée recèle une connotation légèrement ironique. La toilette d’une femme est, il est vrai, aujourd’hui moins sophistiquée qu’au temps de Proust. Puissent-elles quand même continuer à s’apprêter de leurs plus beaux atours…

Il peut créer la surprise en 2017…

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Il est quasi inconnu des Français, mais si surprise il devait y avoir aux prochaines Présidentielles, je ne serais pas étonné qu’elle vienne de lui.

Jean Pierre Gorges est un candidat déclaré pour les prochaines Présidentielles. Pas un candidat fantoche ( il va collecter très facilement les 500 signatures ), mais un candidat au contraire très préparé. Sans doute le mieux préparé de tous. Il peaufine son coup depuis longtemps.

J’ai eu l’occasion de le rencontrer grâce à mon engagement chez « Nous Citoyens ». L’homme m’a bluffé !… Jean-Pierre Gorges est depuis 2001 maire de Chartres. Une ville qu’il a ravie au nez et à la barbe des politiques installés pour en faire le laboratoire de ses idées. Continuer la lecture de Il peut créer la surprise en 2017…

Un faussaire génial…

Bon, soyons précis, avec ce titre de journaliste à deux sous, je suis un peu racoleur : il ne s’agit pas d’un faussaire, mais d’un copiste. Un copiste, tout ce qui a de plus officiel, de tableaux anciens. La copie se fait sur des toiles, identifiables comme « copie » aux rayons X, dont les dimensions sont au moins de +/- 20% par rapport à l’original.

Le décor ainsi campé, c’est très facile de se laisser emporter par le travail de cet orfèvre du pinceau. Patrick a un talent incroyable pour reproduire la patte d’un grand sur des tableaux qui vous bluffent tout autant que l’original. Quelle qualité incroyable que de pouvoir reproduire le beau aussi aisément !

Je l’ai retrouvé au Musée d’Orsay où Continuer la lecture de Un faussaire génial…

« Le Fils de Jean » : sublissime !…

Quel beau moment de cinéma !… Sans doute le film le plus subtil de ces dernières années, un film où le silence et les sous-entendus vous susurrent des mots aussi sûrement que de longs discours. La recherche du père est une expérience qui parle à tous. Qu’il soit proche avec souvent des zones d’ombre ou qu’on ne le connaisse pas, le père reste pour chacun une boussole, ou pour ainsi dire un marqueur de l’existence. Le réalisateur Philippe Lioret parle tout en finesse de cette relation au père avec l’histoire de Matthieu, jeune divorcé se découvrant par hasard une famille au Quebec. Le scénario nous embarque alors dans une prise de contact en pointillé où l’enfant naturel est sommé de respecter le premier cercle familial. Le malaise s’instaure petit à petit, lié au silence imposé au jeune Français. Il finit par se sentir étranger à sa famille. Avant de faire une découverte qui va le bouleverser… Continuer la lecture de « Le Fils de Jean » : sublissime !…

Valétudinaire

Le mot fleure bon le temps ancien où la justesse primait sur les périphrases. Valétudinaire veut dire malade, souffreteux, en mauvaise santé. Une santé fragile qui ne se rétablira sans doute jamais. Le mot est tombé en désuétude, hélas, sans doute chassé par l’assurance nouvelle que les maladies se soignent. Mais ce faisant, c’est notre langue qui devient valétudinaire…

« Une vie entre deux océans » : beau, mais sans âme…

« Une vie entre deux océans » est un très beau film. Beau au sens de l’esthétique de l’image. La photo est très travaillée. Quasi envoûtante. Les paysages de mer plongent tout le film dans une réelle ambiance où la dureté des éléments s’ajoute à la solitude, ressentie comme un poids. C’est d’abord un film d’atmosphère. Les jeux d’acteurs sont à l’unisson, avec un Michael Fassbender peu bavard, une Rachel Weisz désespérée et des seconds rôles denses et mutiques. Seule la jeune et mutine Alicia Vikander apporte un éclair de joie et d’humanité dans ce paysage, avant qu’elle ne se fasse rattraper par la mauvaise fortune de l’existence.

Tout cela ferait donc un excellent film, si Continuer la lecture de « Une vie entre deux océans » : beau, mais sans âme…

Une bête de scène !

Dans la vie de tous les jours, c’est une jeune femme discrète. Une prof de chant qui exerce son métier avec légèreté. Avec passion aussi…

Elle est adorée des enfants avec lesquels elle arrive à créer une folle complicité ( « venez les enfants, nous allons faire guili guili à la guitare » ). Les adultes ne l’aiment pas moins, surtout quand elle arrive à extraire en chacun le troubadour qui sommeille, pour faire de ses élèves des sosies d’Abba ou du Big Bazar de Michel Fugain. Elle leur apprend aussi avec une patience évangélique à maîtriser le swahili, le wolof ou le russe le temps d’une chanson. Les vocalises, les exercices de respiration, les petits jeux a capella, tel est le rituel de ses cours de chant. Elle accompagne au piano, donne le « la » des basses, des altos et des sopranos pour un résultat mélodieux qu’elle n’aura de cesse de peaufiner par la suite. C’est une prof douce et souriante, une parfaite et zélée petite ouvrière de la ruche musicale. Un ange, en quelque sorte…

Mais confiez-lui une scène privée pour un concert en petit comité, alors vous assistez à une parfaite transformation. Continuer la lecture de Une bête de scène !

Le cinéma a son héraut ( et son héros )

unknown imagesBertrand Tavernier est un grand cinéaste. Réalisateur du merveilleux « la Vie et Rien d’autre » et du savoureux « Coup de Torchon », ce lyonnais passionné de cinéma depuis l’enfance est une encyclopédie vivante du 7ème Art. Il préside l’Institut Louis Lumière à Lyon, ce qui- en plus de sa filmographie superbe –  lui donne toute légitimité pour parler du cinéma français. Alors quand il lance un documentaire « Voyage à travers le cinéma français », les cinéphiles n’ont d’autres choix que de se précipiter pour communier avec lui autour de leur passion.

Bertrand Tavernier aborde le cinéma au travers de son expérience personnelle. Son premier film, vu à 6 ans, l’a marqué au point de lui imprimer durablement des images en mémoire. C’était un film de Jacques Becker. On commencera donc par Jacques Becker ! Et pendant trois heures et quinze minutes, nous voilà partis pour une immersion totale dans le meilleur de notre cinéma national. Continuer la lecture de Le cinéma a son héraut ( et son héros )

Fantin-Latour : natures mortes et portraits sans vie…

C’est le chantre des fleurs… Le peintre qui a peint le plus de bouquets, pas loin de cinq cents tableaux, sur des toiles qui, pour la plupart, ont pris le chemin de l’Angleterre. Les Anglais adorent les fleurs, c’est bien connu…

Henri Fantin-Latour ( 1836-1904 ) revient nous montrer son jardin par une superbe exposition au Musée du Luxembourg. Elle mérite le détour, assurément. D’abord, parce que ses fleurs sont merveilleuses. Ce n’est pas de l’impressionnisme ( il considérait la chose avec mépris ), mais un classicisme très abouti. On a sous les yeux des fleurs plus vraies que nature. Tout y est : des pensées, des roses, des pivoines, des marguerites… Et ici ou là Continuer la lecture de Fantin-Latour : natures mortes et portraits sans vie…

Assurance-vie : menace sur notre épargne

Séminaire la semaine dernière d’un grand assureur européen. L’occasion d’échanger avec quelques professionnels sur l’environnement des marchés. Le lieu est enchanteur, le temps est au beau fixe et la cuisine raffinée. Mais l’ambiance est tendue. Tout le monde ne parle que d’une chose : l’article 21 Bis du projet de Loi Sapin 2 qui va permettre aux assureurs de suspendre le rachat des contrats d’assurance-vie, plus particulièrement des fonds en Euro, en cas de situation extrême. Chacun s’interroge : n’est-ce pas là les premières gouttes d’un orage qui s’annonce ?

Dans l’assistance, les adeptes des fonds en Euro ne sont pas nombreux. Mais, au fur et à mesure du séminaire, ils vont perdre leurs dernières illusions.

Celui qui sonne la charge est Continuer la lecture de Assurance-vie : menace sur notre épargne

Une boule d’énergie…

Christelle Chollet, retenez ce nom… Chollet comme la ville, mais avec deux « l », les ailes qu’elle a sur scène… C’est une artiste qui a déjà percé avec son précédent spectacle, « L’Empiafée ». Pourtant elle n’a pas encore la notoriété qu’elle mérite car cette Toulousaine de 44 ans est une bête de scène. Une jolie bête de scène…

Il faut la voir chanter, danser, sauter, raconter des histoires, prendre son public à parti, le tout en talons hauts de 10 cm. C’est un enchantement ! On est complètement bluffé par l’énergie que dégage sur scène cette fille qui outre une grande artiste, est une athlète authentique.

J’étais passé à côté de « l’Empiafée », mais Continuer la lecture de Une boule d’énergie…

L’apôtre français du Sage d’Omaha

Le monde de la gestion financière est anglo-saxon. C’est en effet en Grande Bretagne et aux Etats Unis qu’est née dans les années 60-70 une nouvelle forme de religion qui a maintenant dans le monde entier, ses adorateurs et ses prosélytes : la gestion d’actions « Value »…

Il y a eu d’abord le rédacteur du « Nouveau Testament », Benjamin Graham, un économiste anglais qui a posé les bases académiques du stock-picking, autrement dit de « l’art » de bien savoir choisir une action pour gagner de l’argent en bourse. Puis est apparu le prophète, Warren Buffett, un américain plein de bon sens qui a inscrit en lettres d’or les règles pour gagner en bourse. Des règles qu’il s’est appliqué à lui-même car il est aujourd’hui la troisième fortune américaine. Aujourd’hui, le vieux Warren ( surnommé « le Sage d’Omaha » ) est un Dieu, copié, imité et revendiqué par tous dans la profession de la gestion, y compris par ceux qui ne pratiquent pas son concept de gestion « value ».

Mais, n’en déplaise aux très arrogants gérants US, le premier apôtre est français Continuer la lecture de L’apôtre français du Sage d’Omaha

Le Hollandais magnifique

Il s’appelait Harmenszoon van Rijn. Heureusement pour nous, il est rentré dans la postérité par son seul prénom : Rembrandt.

Assurément, le plus célèbre des Hollandais qui fait l’objet d’un véritable culte chez nos amis bataves. C’est aussi un de mes peintres préférés car le « clair obscur » dont il est le maître, trahit à mes yeux le mieux le talent d’un artiste. Maîtriser les jeux d’ombres et de lumière est en peinture, comme en littérature ou dans le cinéma, la clef pour passer du statut de belle oeuvre à celui de chef d’oeuvre.

Le Musée Jacquemard-André a eu la bonne idée de faire une exposition « Rembrandt intime ». Il a fait venir des tableaux du monde entier. Certes, c’était impensable de faire venir à Paris la fameuse « Ronde de nuit » ou la non moins célèbre « leçon d’anatomie ». Mais comme le musée parisien a lui-même dans sa propre collection trois tableaux du maître ( fructueux objets de prêts futurs ), l’exposition a réussi à faire une jolie rétrospective de l’artiste. Courez-y vite, il y a là des tableaux qu’on n’a pas souvent l’occasion de voir. Continuer la lecture de Le Hollandais magnifique

Rastaquouère

Voilà un mot qui n’est plus politiquement correct. Mais il est joliment imagé pour désigner , de manière un peu péjorative, les étrangers riches qui affichent leur argent avec ostentation. De l’argent qui ne peut être que malhonnête. Le mot vient de l’espagnol Rastacuero ( traîne-cuir ), ce qui donne une jolie consonance sud américaine à ce mot. On pense au Rastapopoulos de Tintin. Hélas, depuis que Brésil et Argentine sont dans la mouise, les Rastaquouères ne courent plus les rues.