AMOUREUX DU JAPON

Les ouvrages de la collection des dictionnaires amoureux ne se valent pas tous. L’exercice est, il est vrai, une gageure. Un dictionnaire, par essence, prétend à l’exhaustivité et à l’universalité. Alors qu’une déclaration d’amour est éminemment personnelle et subjective. Difficile dans ces conditions de trouver le juste tempo qui satisfera d’autres amoureux. Mais dans le cas du Japon, j’ai plongé avec enthousiasme. Ma passion du pays est telle que j’étais sûr d’y trouver le plus petit commun dénominateur des aficionados du pays du Soleil Levant. Bingo !!!… En l’espèce, « le dictionnaire amoureux du Japon » est une encyclopédie, forte de 1266 pages, qui rend compte amoureusement de toute la densité d’un pays.

L’auteur Richard Collasse est un ancien dirigeant de Chanel au Japon. Il parle couramment japonais, a épousé une japonaise et grenouille au Japon depuis plus de cinquante ans. C’était assurément le mieux qualifié pour raconter un pays, d’autant qu’il le connaît bien. Sa passion pour son pays d’accueil va loin. Il connaît sa culture, son histoire, mais aussi ses coutumes et traditions, et peut raconter mille anecdotes de son parcours personnel. D’une certaine façon, il est entré dans l’âme du pays.

Ce livre est d’abord recommandé à tous ceux qui le connaissent déjà un peu. J’y ai retrouvé de nombreux émotions, notamment avec le Koke-dara et les sento. Richard Collasse montre une grande tendresse pour son pays d’accueil qu’il magnifie à longueur de pages. Certes, il manque parfois d’humilité dans le récit de ses expériences personnelles, mais on lui pardonne la chose pour la richesse de ses expériences et pour ce qu’on apprend d’elles de l’âme d’un pays. Il est juste également, notamment dans l’article lié à Carlos Gosn où il s’insurge contre la justice du pays. Sa curiosité inextinguible le fait s’intéresser à des phénomènes de société qui lui sont plus ou moins étrangers comme les mangas, les soap-lands, les sodai-gomi ( savoureux ), sans parler de tout ce qui singularise un peuple différent des autres ( les Hankos, les Ichigensan Okotowari… ).

J’ai refermé le livre avec une furieuse envie d’y retourner une quatrième fois… Avec aussi un grand étonnement qu’il n’y ait aucune occurrence à la lettre « T » pour tremblement de terre. Il est vrai que l’auteur parle abondamment du Tsunami dans des pages qui sont les plus touchantes du livre. Tout de même pas d’article sur ce qui est un fait marquant de la réalité japonaise !… Quand je vous disais, qu’un dictionnaire amoureux est nécessairement subjectif !…