« Your Name » : douceur sucrée japonaise…

Depuis la découverte de Miyazaki, je suis fan des dessins animés japonais. Il s’en dégage toujours une poésie créatrice; c’est souvent beau, parfois très beau, en général très très beau… La palette de couleurs y est plus vraie que la réalité même.

Dans « Your Name », l’image est pareillement d’une beauté saisissante. Le paysage d’automne, les reflets de l’eau dans une rivière, les scintillements de météorites, tout est d’une harmonie subtile. On est subjugué de voir vivre une nature si proche, alors qu’elle est née sous le simple jeu de crayons. Le réel a été littéralement capturé par le croquis. Croquis qui ne s’arrête pas là, puisqu’il entreprend également de traduire les rêves en images. Avec le même bonheur… Sublime ! L’autre grand atout de ce film est de montrer le Japon du quotidien, la foule, les trains, les bruits divers d’une ville sous tension, mais aussi les petits gestes du réveil jusqu’au coucher. Tout y est méticuleusement exact, jusqu’aux annonces de la voie féminine du métro. « Your name » est d’abord un beau voyage dans ce Japon fascinant et si peu connu.

L’histoire est quant à elle purement onirique, avec deux personnages adolescents qui, sans se connaître préalablement, vivent une déstabilisante incarnation passagère dans leur corps respectifs. Un exercice amusant qui montre avec discrétion la différence entre les sexes dans un pays encore très compartimenté. Mais les passages de l’un à l’autre sont nombreux et un peu confus. On perd parfois le fil entre qui est qui, sous quelle enveloppe charnelle. On n’en reste pas moins captivé par l’histoire qui prend bientôt une dimension fantastique, toujours sous un arc en ciel de couleurs chatoyantes.

Hélas, ce qui gêne un peu l’adhésion d’un spectateur occidental, c’est le côté puéril et immature des personnages, dont les traits de caractère typiques de l’ado japonais nous laissent froids. Impression renforcée par une bande son sans génie. Ainsi, malgré sa poésie manifeste et cette langue japonaise qui nous fait voyager, le film n’est pas parfait. Il n’égale pas à mes yeux « Le vent de lève » de Miyazaki.

Mais, pour une première découverte du cinéma d’animation japonais, « Your name » mérite assurément l’attention…